naufragé
SoKa, Le naufragé
Du large on ne voit pas la côte, et l’on meurt résigné lorsque l’eau emplit la bouche ; mais lorsque la plage est proche, à peine à la distance d’un dernier effort, on croit qu’il aurait pu exister d’autres possibles si, avec d’autres forces, avec un autre courage, avec l’aide ténue d’une dernière vague… Et l’on meurt à la vie plus meurtri, plus aveugle surtout, de tant regarder la terre qui, d’être si proche, nous échappe.
Sérgio Luís de Carvalho, Os rios da Babilónia, Campo das Letras, 2003
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Oui, l’amertume de la mort est amplifiée d’être mêlée de vie, si incroyablement proche d’une possible échappée hors du destin. En quelques mots admirablement choisis, Sérgio Luis de Carvalho nous fait partager la douleur lancinante d’une expérience commune. J’aime beaucoup.
Nikola…
il me manque les mots , c’est vraiment beau.
jade
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