Commérages
- Maman ! cria Inês, entrant dans la cuisine en courant. Tu as dit à Laurinda que le chat avait vomi sous le placard ?
- Ah, c’est vrai, Laurinda. Merci, Inês, de me l’avoir rappelé. Tu es un amour.
Contrariée, Laurinda écarta péniblement le placard du mur, prit la serpillière et se baissa.
- Que ce chat aille au diable, jura-t-elle. Pardonnez-moi, mais vous ne devriez pas avoir de chats ici. Les chats sont du côté du Mal, comme je vous l’ai déjà dit.
Vanda leva les yeux au ciel et sourit. – André et moi, nous pensons que les enfants doivent grandir avec des animaux à la maison. Normalement il est très propre, vous le savez. Il a dû manger quelque chose qui lui a fait mal, un rat qu’il attrapé dehors, peut-être.
Damné animal, pensa Laurinda en se mettant à genoux. Et ils ont laissé sécher cette cochonnerie, ça va être facile à nettoyer.
- Madame Piedade a dit, commença-t-elle, légèrement haletante, après s’être relevée, que les chats étaient du côté du Mal. Moi, je ne risque pas même de les toucher ! Une fois, je crois que je vous l’ai déjà raconté, j’avais…
- Oui, oui, vous me l’avez raconté, Laurinda. Attendez, je vais vous aider. Vous ne pouvez pas pousser le placard toute seule.
- C’est bien moi qui l’ai tiré, non ? Il n’y a pas de raison qu’il soit devenu plus lourd entre-temps, grommela Laurinda, repoussant le placard contre le mur.
- Racontez-moi la suite de l’histoire, demanda Vanda, en regardant la pendule.