Lusopholie

Lettres, poésie et musique lusophones

la légende de la boulangère

Classé dans : - moyen âge/ XVIème siècle,littérature et culture — 22 janvier, 2007 @ 10:47

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Brites de Almeida n’était pas une femme ordinaire. Elle était laide, grande, ses cheveux étaient crépus et elle était très forte. Elle ne correspondait pas du tout aux critères féminins habituels et avait un comportement masculin. [...] Elle apprit à manier l’épée et le bâton avec une telle maestria qu’elle acquit vite une réputation de vaillance. Malgré sa terrible réputation il se trouva un soldat qui, enchanté par ses prouesses, la chercha pour lui proposer le mariage. N’ayant pas envie de perdre son indépendance, elle lui proposa de combattre auparavant. Le soldat fut blessé à mort et Brites, par peur de la justice, s’enfuit en Castille en bateau. Mais le destin voulut que le bateau soit capturé par des pirates mauresques et Brites fut vendue comme esclave. Elle réussit à rentrer au Portugal avec l’aide de deux autres esclaves dans une embarcation qui, prise dans une tempête, vint s’échouer sur la plage d’Ericeira. Recherchée par la justice, Brites se coupa les cheveux, se déguisa en homme et devint marchande ambulante. Un jour, fatiguée de cette vie, elle accepta d’être boulangère à Aljubarrota et épousa un honnête laboureur… sans doute aussi fort qu’elle.

Le jour du 14 août 1385 se leva sous les premières clameurs de la bataille d’Aljubarrota et Brites ne put résister à l’appel de sa nature. Elle s’empara de la première arme qu’elle trouva et rejoignit l’armée portugaise qui mit en déroute ce jour-là l’envahisseur castillan. Lorsqu’elle rentra chez elle, fatiguée mais satisfaite, elle fut réveillée par un bruit bizarre : dans son four, sept Castillans étaient cachés. Brites se saisit de sa pelle à enfourner et les tua sur le champ. Emportée par un zèle nationaliste, elle prit la tête d’un groupe de femmes pour poursuivre les fugitifs castillans qui se cachaient encore dans les environs. L’histoire dit que Brites finit ses jours en paix près de son laboureur, mais le souvenir de son héroïsme resta à jamais comme le symbole de l’indépendance du Portugal. La pelle fut gardée religieusement comme l’étendard d’Aljubarrota pendant de nombreux siècles, et on la sort pour la procession du 14 août.

(source : www.lendasdeportugal.no.sapo.pt)

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