Promenade
Images d’Angola
… au lieu du corps de Miguel (« Un amant à ta disposition », comme il disait souvent autrefois), rien que le vide et un tremblement inexplicable dans les draps, comme un avertissement.
Lorsqu’elle s’était réveillée pour s’apercevoir que, finalement, ce n’était pas un cauchemar, Umbelina, médecin pédiatre fraîchement rentrée de Cuba, avait décidé : « Je vais suivre le conseil de tante Francisca. »
Laquelle lui avait dit un jour, après avoir entendu les plaintes de sa nièce unique au sujet du comportement de son mari (« Il continue à voir Tina… qu’est-ce que je vais faire ? ») : « Je te l’ai déjà dit plusieurs fois : allons chez le quimbanda… » J’en connais un en qui on peut avoir confiance, ce n’est pas un de ces charlatans qu’on voit maintenant, il ne veut pas d’argent, juste une poule, ou un carafon de vin…. Allons-y, Umbelina ! »
Umbelina n’avait pas voulu. « Ma tante, voyons ! », avait-elle dit en riant. « Il faut dépasser ces idées de sorcellerie, de quimbandas… Ce sont des idées anciennes, ma tante ! La révolution… » (La vieille avait émis un sifflement de mépris, telle un serpent qui crache, pour couper court au sermon qu’Umbelina avait entamé. « Bon », avait pensé la nièce, « ce n’est pas la peine d’insister : à son âge, comment pourrait-elle changer d’avis ? Ce qui importe c’est qu’elle me comprenne, qu’elle veuille m’aider… »)