monogamie
Imbondeiro, baobab typique de l’Angola, originaire de la forêt du Mayombe
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Des jambes d’imbondeiro, des jambes d’imbondeiro. En vérité (je me rappelle), j’ai vu d’abord ton sourire gloutonnement beau, immense comme un énorme soleil incitant au péché, allégresse impudique, et, pourtant, ingénue, pur désir, illuminé par la fraîcheur humide de ta bouche vermeille rehaussée par tes dents, d’où jaillissait, comme une violente explosion, un rire de gorge libidineux ; cependant, ce que, avant tout, mes mains se sont vues obligées de toucher, mues par une impulsion soit magique, soit atavique, je ne sais pas, ce sont tes jambes : lisses comme un rêve, mais compactes (ce qui m’a causé une angoissante sensation d’abondance). Encore des souvenirs : comme si j’étais un dieu, j’ai enfilé mes mains sous ta robe, j’ai caressé de façon prolongée tes cuisses épaisses et fortes, je les ai palpées, je les ai pincées, jusqu’à en perdre la notion du temps ; l’émotion avec laquelle, dans des occasions postérieures, je t’ai appelée ma petite pute ou ma petite vache, m’a fait murmurer : des jambes d’imbondeiro, des jambes d’imbondeiro (triomphante, tu as souri, avant d’ouvrir complètement les jambes, pour faciliter l’opération ; je sentais mes mains qui plongeaient, étonnées, dans tes racines). Deux ans après, nous étions mariés.
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