monogamie
Imbondeiro, baobab typique de l’Angola, originaire de la forêt du Mayombe
1
Des jambes d’imbondeiro, des jambes d’imbondeiro. En vérité (je me rappelle), j’ai vu d’abord ton sourire gloutonnement beau, immense comme un énorme soleil incitant au péché, allégresse impudique, et, pourtant, ingénue, pur désir, illuminé par la fraîcheur humide de ta bouche vermeille rehaussée par tes dents, d’où jaillissait, comme une violente explosion, un rire de gorge libidineux ; cependant, ce que, avant tout, mes mains se sont vues obligées de toucher, mues par une impulsion soit magique, soit atavique, je ne sais pas, ce sont tes jambes : lisses comme un rêve, mais compactes (ce qui m’a causé une angoissante sensation d’abondance). Encore des souvenirs : comme si j’étais un dieu, j’ai enfilé mes mains sous ta robe, j’ai caressé de façon prolongée tes cuisses épaisses et fortes, je les ai palpées, je les ai pincées, jusqu’à en perdre la notion du temps ; l’émotion avec laquelle, dans des occasions postérieures, je t’ai appelée ma petite pute ou ma petite vache, m’a fait murmurer : des jambes d’imbondeiro, des jambes d’imbondeiro (triomphante, tu as souri, avant d’ouvrir complètement les jambes, pour faciliter l’opération ; je sentais mes mains qui plongeaient, étonnées, dans tes racines). Deux ans après, nous étions mariés.
[...]
4
J’ai un ami qui dit : la monogamie est la chose la plus anti-naturelle qui soit. Peut-être, pensai-je. J’ai un peu voyagé et je le vois bien : il est rare qu’un homme n’ait qu’une seule femme ; les Européens et les Américains (je parle de ceux qui sont d’origine anglo-saxonne), obsédés par l’idée qu’ils sont plus intelligents que nous tous (après avoir décimé nos civilisations, bien sûr) préfèrent escamoter ces relations pécheresses, sans doute par peur de l’enfer qu’ils ont eux-mêmes inventé ; cependant, à mesure que l’on se rapproche des tropiques, ces relations deviennent plus permises, plus ouvertes, écarquillées, même ; il y a longtemps, par exemple, j’ai lu une interview d’un grand propriétaire brésilien qui habitait avec quatre femmes dans sa maison ; et savais-tu, mon amour, qu’à Corimba il y a un pêcheur de Madère qui vit avec plusieurs femmes dans la même propriété, comme un authentique soba ? Mon ami Zé a raison, donc : la monogamie n’est pas naturelle. Sauf que ce mec ne me répond jamais quand je lui demande : eh alors, bordel, et si ta femme voulait avoir plusieurs hommes ? Angoissant problème : la polygamie se confond, du moins à notre époque, avec le machisme – c’est pourquoi elle est injuste. Mon amour, tu as déjà couché avec quelqu’un d’autre depuis que nous sommes séparés ? demandai-je. Qu’est-ce que tu en penses ? tu es d’accord que j’ai moi aussi besoin d’affection ? Peut-être, pensai-je.
João Melo (Angola), Imitação de Sartre e Simone de Beauvoir, Caminho 1999.
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si un couple gere bien leur amour et aussi en eduquan bien leurs enfants un jour le mari est tombe amoureux d une fille et il epouse raoidement la fille sans penser de sa femmes ni de ses enfants il depensait tout son argen pour un uniquemen satisfaire sa deuxieme sa deuxieme femme et maintenan il abendonne sa premiere femme et ses enfants.ses enfants sont tres seules avec leur maman qui n as rien pour nourir ses enfants
Je suis bien d’accord avec vous, le texte de Joao Melo est un texte de fiction, très ironique, c’est-à-dire qu’il se moque des hommes qui pensent comme ça et de leur mauvaise foi.
Amicalement