Lusopholie

Lettres, poésie et musique lusophones

Archive pour le 15 avril, 2007

Zeca Afonso

Posté : 15 avril, 2007 @ 9:00 dans - époque contemporaine, littérature et culture, musique et chansons | 4 commentaires »

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José Manuel Cerqueira Afonso dos Santos, plus connu sous le nom de Zeca Afonso (1929 -1987), auteur compositeur de musique militante, a écrit, entre autres, des chansons qui critiquent la dictature fasciste qui a duré de 1933 à 1974.

Une partie de son enfance s’est déroulée en Angola et au Mozambique, où son père était magistrat. Il a commencé à chanter adolescent.

Après des études à Coimbra, il a parcouru sans trêve le pays en chantant et se mêlant aux milieux populaires. Il a été professeur, « sa passion », à Mangualde, Aljustrel, Lagos, Faro, Alcobaça, et de nouveau Faro. Il voulait que ses élèves exercent leur imagination en dehors des programmes officiels.

Il passe peu à peu du fado de Coimbra à la ballade (Menino d’Oiro, 1962), puis à la chanson d’intervention politique (Menino do Bairro Negro, 1963), dépassant des frontières thématiques et musicales sans cesser d’être toujours politiquement impliqué du côté des exploités et des opprimés.

De 1964 à 1967, il enseigne au Mozambique, à Maputo, qui s’appelait alors Lourenço Marques, puis à Beira. De retour au Portugal, il s’installe à Setubal. Il est expulsé de l’enseignement officiel pour motifs politiques en 1968. Sa production musicale et ses tours de chant deviennent alors son activité professionnelle.

Dans les cinq ans précédant la chute du fascisme, il exerce, par la pédagogie du chant et de la parole, une action d’agitation politique dans des collectivités culturelles et récréatives, dans des associations académiques et dans des organisations populaires, et, à l’étranger, parmi les colonies d’émigrants. Il est arrêté et emprisonné quelque temps dans la prison politique de Caxias en 1973.

Après la révolution des Oeillets, il appuie, toujours en chantant, les organisations populaires « de base » agissant auprès des associations d’habitants, de travailleurs, des coopératives de production agricole, etc.

Il meurt à Setubal, le 23 février 1987. Il avait 57 ans.

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Encore cinq

Posté : 15 avril, 2007 @ 8:55 dans - époque contemporaine, littérature et culture, musique et chansons, vidéos documentaires | Pas de commentaires »

(Zeca Afonso)

Venham mais cinco
Duma assentada que eu pago já
Do branco ou tinto
Se o velho estica eu fico por cá

Se tem má pinta
Dá-lhe um apito e põe-no a andar
De espada à cinta já crê que é rei
Dàquém e Dàlém Mar

Refrain : Não me obriguem à vir para a rua gritar
Que é já tempo d
‘embalar a trouxa e zarpar

A gente ajuda
Havemos de ser mais eu bem sei
Mas há quem queira
Deitar abaixo o que eu levantei

A bucha é dura
Mais dura é a razão que a sustem
Só nesta rusga
Não há lugar pr’ós filhos da mãe

Bem me diziam
Bem me avisavam como era a lei
Na minha terra
Quem trepa no coqueiro é o rei

Il s’agit d’une chanson d’intervention, c’est pourquoi le sens n’en est pas évident : sous-entendus et double-sens sont nombreux.

Essai de traduction :

Amenez encore cinq verres d’un coup, je paie tout de suite, du blanc ou du rouge, si le vieux s’en va moi je reste là.

S’il a une sale tête, donnez-lui une baffe et faites-le dégager, l’épée à la ceinture, il se prend pour le roi d’ici et d’outre-mer.

Refrain : Ne m’obligez pas à sortir dans la rue pour crier qu’il est temps de faire vos malles et de vous tirer.

On va aider, on sera plus nombreux, je sais bien,mais il y en a qui veulent faire tomber ce que j’ai créé

Le pain est dur, la vie est dure à gagner, plus dure en est la raison, dans cette manif, pas de place pour les fils de pute.

On m’avait bien dit comment était la loi, dans mon pays, celui qui grimpe au cocotier est le roi.

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