Lusopholie

Lettres, poésie et musique lusophones

Archive pour le 8 mai, 2007

Expérience dans un cercle

Posté : 8 mai, 2007 @ 6:20 dans - époque contemporaine, littérature et culture | Pas de commentaires »

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- Ici, entre nous, dis-je, par désoeuvrement, à quelqu’un qui ne savait que faire, les récentes mesures prises sont correctes, mais du point de vue éthique, elles reviennent à désinfecter la guillotine avant l’exécution.
- La démocratie est une erreur, qui ne peut être corrigée que par une autre erreur. Mais il faudrait que ce soit une erreur parfaite.
- Il n’y a pas d’erreurs parfaites, c’est pour ça que nous sommes dans cette situation ! S’il y en avait, nous n’aurions pas besoin de corriger sans cesse quoi que ce soit, entendis-je dire à une voix mi-résignée, mi-enthousiaste.
- Juste une petite observation, je ne veux pas vous corriger, ajoutai-je, sans savoir où j’allais. N’est-ce pas étrange, aussi incroyable que nous pensions ce processus unique, dans notre pays, que ça n’ait aucune explication possible ?
- Ça n’a rien d’extraordinaire, – la même voix ou une autre interrompit mon raisonnement – dans un discours on peut remplacer le mot « démocratie » par une virgule et rien en change.
- La démocratie n’est rien comparée à ce qu’elle permet : unir le peuple sous la bannière de la stupidité.
- Non, c’est, et cela a toujours été, le meilleur du patriotisme qui ait jamais existé.

On ne comprenait plus qui parlait et si c’était une conversation ou un écho de la mémoire. Cependant, dans les conversations avec la foule peu importe ce qui se dit ni ce qu’on entend, ce qui est intéressant, c’est comment c’est interprété.
- J’ai même envoyé une lettre à Notre Dame du Bon Succès, à ce moment-là ministre de la santé, non, je mens, de l’éducation…
- Aux législatives, contre toute expectative, nous choisissons toujours les meilleurs menteurs ! C’est un fait.
- C’est vrai que la politique est une petite pièce de théâtre… Pas une farce, à proprement parler, attention ! Ce qui m’énerve, c’est que tout le monde critique la distribution des rôles, et que personne ne s’occupe de l’intrigue.
- Asseyez-vous! C’est un affront pour les bêtes !
Les animaux, pratiquement de toutes les espèces, des dizaines ou des centaines de milliers, si je ne les confondais pas avec la jungle (en vérité, ils le faisaient aussi eux-mêmes), étaient déjà autour du cercle, à une distance respectable, et regardaient avec une certaine méfiance, comme il est naturel lorsqu’on est étonné.

Dimíter Ánguelov, Longe da espécie, inédit.

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kizomba

Posté : 8 mai, 2007 @ 11:02 dans musique et chansons, vidéos documentaires | 4 commentaires »

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Suzanna Lubrano (Cap Vert), Nha sonho

Chanteuse de kizomba (en créole portugais). Kora Award en 2003 (meilleur artiste de l’Afrique occidentale et meilleur artiste africaine). Née en 1975 dans l’île de Santiago, mais a émigré avec la famille vers la Hollande à l’âge de 4 ans.

C’est là qu’elle a entamé, à l’âge de 18 ans, sa carrière artistique dans le groupe « Rabelados ». Elle a ensuite enregistré trois albums solo, « Sem bo nes mundo », « Fofo », « Tudo Pa Bo » (voir ci-dessous) et « Musa do zouk ».

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Frayeur

Posté : 8 mai, 2007 @ 9:40 dans - époque contemporaine, littérature et culture | Pas de commentaires »

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Monstre. www.galienni.typepad.com

J’étais aux prises avec ces réflexions si complexes et si atroces (à causes d’elles, je n’avais pas vu Manuela depuis trois mois), lorsqu’elle me téléphona : « Je veux aller passer le week-end dans ta maison de campagne ! », décida-t-elle, en mon nom. Nous y allâmes. Je ne mentionnerai pas l’impatience avec laquelle je fis le voyage jusque là-bas. Je bandais comme un âne. Finalement, au bout de trois mois, tout me paraissait clair : je l’aimais. Simão (malgré tout le respect que je lui devais) et el compañero ne me préoccupaient plus ; je décidai, par conséquent, que j’allais épouser Manuela, et que, dès que nous serions arrivés, je lui en parlerais.
Je n’eus pas le temps de prononcer un mot, car à peine étions-nous entrés que Manuela se jeta sur moi ; avec une gloutonnerie que je n’avais pas oubliée une seule minute pendant les trois mois où nous ne nous étions pas vus, elle m’arracha (littéralement) mes vêtements et, me couchant sur le dos, s’assit avec plaisir sur moi, et commença à me massacrer. J’ai toujours considéré que cette position était diabolique et uniquement recommandable pour les finitions, mais, ce jour-là, j’étais prêt à la laisser mener les choses à son gré, et même à proscrire la langue portugaise de notre processus, disons, érotico-communicatif.

 

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