considérations
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- Ça reste entre nous, murmura Laurinda, penchant son corps frêle en avant. Non, je n’aime pas dire du mal des patronnes… Mais Madame Céleste, vous voyez, voilà-t-il pas qu’elle s’est trouvé un gamin qui pourrait être son fils, un morveux qui n’a même pas de poils sur la poitrine ?
- Qui c’est, celle-là ? demanda Vanda, sans lever le regard de la recette de lotte qu’elle allait préparer pour le dîner.
- Depuis le temps que je vous répète que Madame Céleste, c’est celle qui s’est séparée de son mari… Celle qui tient un restaurant de prêt-à-manger, je sais pas comment ça s’appelle.
- Je vois. Oh, Laurinda, passez-moi les œufs, s’il vous plaît. Et faites attention à l’heure, vous avez vu qu’il est déjà presque sept heures.
- Et alors ? Il n’y a personne qui m’attend. En sortant d’ici je vais me coller devant la télévision. C’est pas que le travail manque à la maison, ne croyez pas que j’ai rien à faire.
- Ce n’est pas pour ça, s’excusa Vanda. C’est qu’il fait bientôt nuit, acheva-t-elle, n’ayant pas le courage de lui dire qu’elle préfèrerait qu’elle soit partie quand son mari arriverait, vers sept heures et demie.