Un résistant
Six mois après son arrestation, Klaus reçut la visite de ses parents. Les parents de Klaus étaient toujours dans leur maison. Ils avaient été commerçants avant l’arrivée des militaires, après l’arrivée des militaires ils avaient fait d’autres affaires. Ils étaient respectés, respectaient les autres. Personne n’avait touché à rien. La brutalité est d’une délicatesse exubérante en face des riches ; rien de neuf.
Klaus fut habillé pour recevoir ses parents. Mais il restait son corps. Et son corps était maigre et ses yeux différents, des yeux évidents : il savaient ce qu’il y avait à faire. Le prisonnier Klaus était un homme qui n’hésitait plus.
Ses parents étaient habillés comme d’habitude. Klaus se rappelait la veste que son père portait. Klaus avait aidé son père à choisir sa veste. Il y avait combien de temps ? Deux ans, un an ? La mère de Klaus portait une robe de couleur vive. La mère de Klaus ne dit rien. Klaus vit qu’elle avait au cou le même bijou que d’habitude.
Le père de Klaus dit :
Quand tu veux, nous te tirons d’ici. Nous avons de l’argent. Tout est arrangé. Viens travailler avec nous. Les affaires marchent bien. Si tu viens travailler avec nous rapidement tu oublieras tout. La vie est revenue à la normale. Ils construisent quelque chose au centre-ville. Il n’y a plus un seul résistant.
Gonçalo M. Tavares, Um Homem : Klaus Klump, Livros pretos, Caminho, 2003
5 commentaires »
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salut lusina! tu me manques
Moi aussi, à bientôt.
bonjour je vous contacte dans l’espoir de savoir (avant le vendredi 19/03/2010)si je pourrais utiliser votre image pour un projet purement scolaire.
merci de votre compréhension.
Pas de problème…
merci beaucoup