Prétention
Isa pensait que le salon possédait l’atmosphère qui traduisait le mieux leur personnalité.
- C’est là où se trouve la télévision et où nous passons une bonne partie de la journée et de la soirée, ma cousine, observa-t-elle. Et c’est là aussi que se trouve notre histoire familiale, les photographies des êtres que nous aimons, mon Jorge, nos parents, les volumes cartonnés de l’Encyclopédie, la collection de théières miniatures
enfin, ce n’est pas la peine que j’énumère ce que tu connais aussi bien que moi.
Mais Elvira n’était pas disposée à céder :
- Ce sont des idées de bonniche, ma cousine. Des trivialités de pauvres. Et elle ajouta : non, pour moi, nous devrions nous asseoir sur le canapé de velours rouge de la salle de séjour, en le poussant un peu plus vers le milieu pour qu’on voie un morceau du lustre et du cadre du miroir qui vient de
- Ah, non, excuse-moi, mais je ne suis pas d’accord, interrompit Isa. Je trouve que c’est prétentieux et que ça ne traduit pas les principes de modestie et de simplicité dans lesquels nous avons été élevées et que sans aucun doute nous
- N’importe quoi, grommela Elvira. Tu n’as rien de modeste, ma cousine.
Isa croisa les bras et regarda Elvira.
- Tu as du culot, dit-elle, furieuse. Mais inutile de nous disputer plus longtemps
d’accord, le mieux, c’est que Lucas fasse le portrait de chacune de nous séparément, comme ça tu pourras t’habiller en diva et t’affaler autant que tu voudras sur le canapé.
Catarina rit
- Je paierais cher pour voir Elvira habillée en diva et affalée sur le canapé.
Ana Nobre de Gusmão, O Pintor, Asa, 2004
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