Lusopholie

Lettres, poésie et musique lusophones

Archive pour le 6 décembre, 2007

Exiguïté

Posté : 6 décembre, 2007 @ 10:25 dans - époque contemporaine, littérature et culture | Pas de commentaires »

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Cette histoire se passe dans un T Zéro avec vue sur l’Etoile du Matin. Il ne peut y entrer (avec peine) qu’un seul personnage. C’est pourquoi les éventuels dialogues seront des monologues dédoublés, dans la mesure du possible. On ne voit pas si le personnage est grand ou petit, malade ou bien portant, parce que son corps essaie toutes les positions que les limites lui imposent – la division de l’espace a été faite par un architecte qui a voulu nous convaincre (on peut voir ou deviner la division des autres T) que l’univers est triangulaire dans ses formes basiques. Ainsi les précautions de ce personnage temporaire paraissent excessives, à en juger par l’effort qu’il fait pour s’asseoir, pour adapter son corps et sa fonction ( son âme) à l’angularité – toujours trop étroit ou trop large, préservant sa non-fonctionnalité fondamentale. D’où la nécessité de transférer son âme dans sa tête et de se pelotonner au moins dans les objets imaginaires : d’exister, finalement, de l’intérieur. Son regard dissimule la véritable couleur de ses yeux à travers une mutation de fuite – une fuite de biais – par conséquent, aucun paysage, aucun visage, aucune paroi, ne parviennent à s’installer assez longtemps pour voir ce que l’on dit la vérité, sans entraîner avec lui un peu de la couleur de ses yeux. Parfois, grâce à la vitre de la fenêtre (conçue spécialement pour ne pas être lavée de l’extérieur) ou à sa vue, grandement conditionnée par la première, l’Etoile devient double ou triple ou plus encore et il voit une constellation à laquelle il donne des noms divers, car elle n’est jamais la même. Et c’est là qu’il transporte son habitation parce que c’est plus commode, plus abstrait. Mais cette vérité serait-elle possible ? Car la vérité ne peut se réduire à un fait; pas de vérité sans une limite minimum, et c’est en établissant cette limite minimum que se perdent les vérités de toute dimension, forme et contenu.
Ecoutons sa réflexion :

J’ai commencé à pratiquer le yoga dans la baignoire de mon nouvel appartement de luxe.

 

 

 

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Un poème d’amour

Posté : 6 décembre, 2007 @ 7:18 dans - époque contemporaine, littérature et culture, Poesie | 2 commentaires »

Un poème d'amour  dans - époque contemporaine entardecer%20em%20Faro

Le soir tombe sur Faro

Il y a mes sentiments les plus débordants
parce que les plus intenses,
Il y a mes pensées les plus élégantes
parce que les plus sincères,
Il y a même les papillons que j’ai gardés en rêve
Et les nuages où nous dormions,
Il y a un désert où nous imaginerons le ciel,
Avec les premiers mots qui nous viennent à l’esprit,
Une fleur, celle que je t’ai promise et jamais donnée
à cause de ma peur de la pérennité des gestes;
Il doit y avoir une blessure passée, peut-être un adieu,
Une réconciliation, un baiser entre les omoplates,
La lucidité à cause d’une folie,
Il y a un passé que tu ne connais pas
parce qu’il y a aussi une visite à ton avenir
et un café fortuit sur une terrasse en bord de mer.
Il y a nettement un ensemble de soupçons et de suspicions,
Des téléphones sous écoutes et tout ce qui s’ensuit,
Il y a de l’eau, parce que la glace fond ! C’est fatal !
Et un univers de fatalités
car on m’a dit que le monde tourne ainsi ;
Il y a la fraîcheur des draps à étrenner,
Des questions en suspens que je ne peux éclaircir
à cause d’une toile de secrets imbriqués;
Des larmes déjà séchées qui dorment sous les autres,
Des histoires d’avant, qui seules peuvent expliquer,
Il y a une force, car nous ne cessons de la construire
malgré tout, oui… malgré tout ;
Une feuille de papier et l’encre d’un stylo qui a dessiné les lettres
parce qu’elle a vue sur les mystères,
tout en gardant un silence complice…;
Un oubli, car tout ce qui échappe à la raison échappe à la mémoire,
n’est qu’aperçu, et reste, étrangement…
Il y a une prière implicite, même indécente
et l’excitation de la fin…
Parce que ceci est, et restera
mon premier et dernier
poème d’amour.

Tiago Nené (Faro)

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