Fado portugais
Côte portugaise (Tissu appliqué d’Evelyne Régnault)
Dulce Pontes
Le Fado est né un jour,
où le vent soufflait à peine
et où le ciel prolongeait la mer,
à la rambarde d’un voilier,
dans la poitrine d’un marin
qui, étant triste, chantait,
qui, étant triste, chantait.
Hélas, quelle grande beauté,
ma terre, ma colline, ma vallée,
de feuilles, de fleurs, de fruits d’or,
vois-tu les terres d’Espagne,
les sables du Portugal,
regard aveuglé par les pleurs.
Dans la bouche d’un marin
de la fragile barque à voile,
mourante, la chanson douloureuse,
dit comme est poignant le désir
de la lèvre brûlante de baisers
qui embrasse l’air, et rien d’autre,
qui embrasse l’air, et rien d’autre.
Mère, adieu. Adieu, Maria.
Garde bien à la mémoire
qu’ici je te fais promesse :
je t’emmène à la sacristie,
ou bien c’est Dieu qui sera servi
en me donnant la mer pour sépulture.
Or voici qu’un autre jour,
où le vent ne soufflait même pas
et où le ciel prolongeait la mer,
à la proue d’un autre voilier
veillait un autre marin
qui, étant triste, chantait,
qui, étant triste, chantait.
Poème de José Régio (1901-1969), musique d’Alain Oulman, chanson d’Amália Rodrigues (premier enregistrement 1965).
10 commentaires »
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ça se marie bien la chanson et les images , c’est sûrement pas un hazard.AMICALEMENT
Oui, je trouve que le texte, la voix et les images forment un ensemble vraiment magnifique. Encore la mer et les marins… Et José Régio est un grand poète.
L’ombre d’Amalia par là-dessus… je ne me lasse pas de l’écouter; avec la chanson de la mer qui apparait et disparaît …
Elles sont très belles tes photos, j’aime cette immensité
Hello Lusina,
Que de souvenirs lointains pour moi qui a visité le Portugal fin des années 70 au lendemain de la révolution des Oeillets…
Belles photos et sublime le Fado.
@mitiés
~Bonsai~
Merci !
J’aime bien ces fados d’Amalia revisités par Dulce Pontes, et celui-ci est particulièrement beau
PS : belle plage … la tienne ?
Monte Clérigo, une des plages d’Aljezur, celle que je préfère. Une des plus proches aussi.
c’est super – j’ai retrouvé mon amie evelyne regnault-je travaillais avec elle à Paris dans les années 70….je suis allé la voir au Portugal et je pensais qu’elle n’y était plus – je voudrais bien lui écrire –quelqu’un peut-il me donner ses coordonnées – je suis Cathy Bouquet- elle me connaît bien – merci beaucoup
Je ne peux pas les donner ici… mais si vous cliquez dans « contact » et m’envoyer votre mail, je pourrai vous les transmettre.
merci pour votre réponse—-mais le mot « contact » je ne l’ai point trouvé ??????j’aimerai bien avoir les coordonnées d’évelyne – merci encore – cathy bouquet