Lusopholie

Lettres, poésie et musique lusophones

Archive pour juin, 2008

Amants lointains

Posté : 28 juin, 2008 @ 6:53 dans littérature et culture, musique et chansons, Poesie | 1 commentaire »

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Pedro Abrunhosa Pontes entre nos

A moi le temps,
A toi le sol
Et les paroles
Entre lumière et obscurité

A moi la nuit,
A toi la douleur
Et le silence
Que je connais par cœur

Et moi, et toi,
Perdus et seuls
Amants lointains,
Que jamais ne tombent
Les ponts entre nous.

A moi la peur,
A toi la paix,
Et la folie
Que demain t’apporte encore,

A moi la terre,
A toi les mains
Et le désir
Qui fait battre un seul cœur en nous,

Et moi, et toi,
Perdus et seuls
Amants lointains,
Que jamais ne tombent
Les ponts entre nous.

encore cinq

Posté : 27 juin, 2008 @ 12:30 dans musique et chansons | 1 commentaire »

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José Afonso live au Coliseu, Venham mais cinco  (Julio Pereira à la guitare)

Deux lunes

Posté : 26 juin, 2008 @ 7:10 dans musique et chansons | 2 commentaires »

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Misia, Duas Luas

 

 

 

saudade

Posté : 25 juin, 2008 @ 12:34 dans - moyen âge/ XVIème siècle, littérature et culture | 2 commentaires »

 

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Je choisis pour mon contentement (s’il en existe un dans la tristesse et les chagrins) de venir vivre sur cette hauteur où le lieu et l’absence de commerce avec les humains convinssent à mon malheur, car cela eût été une grave erreur, après toutes les peines que j’avais eues, de me risquer à espérer du monde le repos qu’il n’a donné à personne. J’étais ainsi seule, si loin de tout le monde et encore plus de moi-même, là où je ne vois rien d’autre que des montagnes qui jamais ne changent, d’un côté, et de l’autre la mer dont les eaux ne sont jamais calmes, où je croyais déjà que j’oubliais la malchance parce qu’elle et moi, avec tout le pouvoir dont nous étions toutes deux capables, nous ne laissions en moi rien en quoi puisse trouver place un nouveau chagrin. Car il y avait longtemps que la tristesse occupait la place, non sans raison. Mais il semble que les malheurs sont remplacés par d’autres malheurs, alors que le bien ne l’était pas par un autre bien. Et ce fut ainsi que, destin étrange, je fus emmenée dans un lieu où me furent représentées devant les yeux, dans des histoires qui ne me concernaient pas, toutes mes angoisses. Et mon sens de l’ouïe ne fut pas épargné par la douleur.
Là, je compris alors, par la pitié que j’eus d’autrui, que j’aurais dû en avoir autant pour moi-même, si je n’avais pas été excessivement plus amie de ma douleur qu’il semble que le fut de moi celui à qui je la dois. Mais grande est la cause de ma tristesse, car aucun malheur ne m’arriva que je ne l’eus cherché. De là m’apparut que cette situation nouvelle dans laquelle je me vois à présent, je commençais déjà à y aspirer lorsque ce pays, où cela m’arriva, m’agréa plus que tout autre pour y venir finir le peu de jours que je croyais qu’il me restait à vivre. Mais en cela, comme en d’autres choses, je me suis également trompée, car cela fait maintenant deux ans que je suis ici, et je ne peux même pas déterminer quand m’attend mon heure dernière. Elle ne peut déjà plus tarder.

Bernardim Ribeiro, Mémoires d’une jeune fille triste (Menina e Moça), Phébus, 2003

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analyse web stats

Jean Baptiste Debret

Posté : 24 juin, 2008 @ 6:21 dans - XIXème siècle, littérature et culture | 3 commentaires »

 

Jean Baptiste Debret dans - XIXème siècle j_b_de10Jean-Baptiste Debret est né en 1768 et mort en 1848 à Paris.
Après la chute de l’Empire, il accepta une proposition du roi du Portugal Jean VI en exil au Brésil, et fit partie d’une mission venue rejoindre la cour, chargé, avec d’autres artistes français, de fonder une Académie des Arts pour le jeune empire que les Portugais venaient d’instaurer. Il est l’auteur d’un Voyage Pittoresque et Historique au Brésil, ou il fait part de ses observations sur les coutumes du pays.
Très vite fasciné par toutes les facettes de la société brésilienne, que ce soit la vie privée des riches commerçants, les us et coutumes de la population Carioca ou la condition misérable des esclaves noirs, qu’il rendit d’un trait incisif dans des aquarelles fourmillant de détails révélateurs.
Ces aquarelles illustrèrent son « Voyage pittoresque et historique au Brésil », qu’il publia à son retour en France de 1834 à 1839.

jean_b10 dans littérature et culture

Famille d’un Chef Camacan se préparant pour une fête

 


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Capoeira sur l’île d’Itaparica

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Sacrifice

Posté : 23 juin, 2008 @ 7:00 dans - époque contemporaine, littérature et culture | Pas de commentaires »

 

 

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L’esclavage au Brésil, Jean Baptiste Debret (1768-1848)

Le manuscrit que j’avais intercepté, et que je soumettais maintenant à cet homme singulier, était vraiment énigmatique. Il s’agissait d’un fragment de document ancien gribouillé au verso. Il se trouvait à l’intérieur de l’outre, formant un petit rouleau, dissimulé dans un morceau de chiffon sale cousu par une main maladroite, et il entourait quelques mauvaises herbes – il était en tout point semblable à ces amulettes caractéristiques des sorcières, également répandues chez les africains.
Mendo Antunes – qui, selon lui, avait appris cette langue lors de ses voyages en Afrique – put lire, non sans difficulté, ce qui suit :


múcua njinda
cariapemba uabixe
uajibe tata uajibe mama
uajibe dilemba uajibe muebo
uajibe quitumba bunjila
ni dicata buquicoca

- Intéressant, dit-il, j’ai l’impression de connaître ces vers. Je ne me rappelle pas d’où.
De ce qu’il appelait des vers, ou de quoi que ce fût, il donna la traduction suivante : « Sauvage, le diable est venu. Il a tué le père ; il a tué la mère ; il a tué l’oncle ; il a tué le neveu ; il a tué un aveugle sur la piste ; un infirme sur le chemin ».

Je regardai l’armateur avec un profond découragement. Ceci ne contenait aucune donnée objective. On aurait dit une conjuration, une formule incantatoire, une prière de sorcière, dépourvue de signification ou de but défini. Finalement, nous n’avions rien de plus, aucune piste. Et c’était inquiétant que dans la circonstance des gens de ma maison fussent mêlés à cette fraternité qui surgissait alors plus pernicieuse et terrifiante que l’armée des Bataves.
Soudain, on entendit des cris dans la rue.

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hommage

Posté : 20 juin, 2008 @ 11:13 dans littérature et culture | 1 commentaire »

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Chanson : Delfins A nossa vez

(Notre tour viendra…)

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équivoque

Posté : 18 juin, 2008 @ 8:18 dans - époque contemporaine, littérature et culture | 2 commentaires »

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eiffeltower.jpg

*

Ô Morales, écoutez ça, c’est un morceau d’anthologie. Vous avez décortiqué le dossier d’un bout à l’autre, mais peut-être n’avez-vous pas fait le rapprochement. Alors voilà : il y a la fameuse circulaire dans laquelle le commissaire attire l’attention, et demande la compréhension de tous, par conséquent aussi celle d’Aureliano, sur des « erreurs, omissions et équivoques » parfaitement normales lors d’un événement d’envergure transcendante tel que celui de créer en France une tête de pont capable de permettre l’avancée écrasante de la littérature portugaise sur les terres d’Astérix et Cie. Comme si douze fonctionnaires qui se déplacent pour assister cinquante écrivains n’étaient pas en nombre plus que suffisant pour prévenir les équivoques, les erreurs ou omissions dont parle le document en question.[...]
Ils n’ont pas organisé le dossier pour l’émission « Cinquante minutes avec … » de notre homme. Mais n’était-ce pas la chose la plus simple du monde, s’agissant d’un écrivain dont personne ne parle ? Il suffisait de placer ses « Cinquante minutes avec… » au moment de la visite de Guterres et Jospin au Salon et l’affaire était faite.

 

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