drôle de bête…
Pendant ce temps, là en haut sur la terre, la famille de l’homme très volontaire, ayant commencé par le tenir pour disparu, avait opté en dernière extrémité pour le grand deuil, bloquant l’entrée de la chambre dans laquelle il dormait toutes les nuits.
Jusqu’à ce qu’un jour, alors qu’il ne croyait plus à la fin des trous, il n’y eut plus, en fait, de continuation de celui-ci, qui s’arrêtait exactement là, sans apothéose, sans commémoration, sans victoire, exactement comme un simple trou de rue dont on voit le fond au soleil. Enfin, arrivé là ce point, même la révolte ne servirait à rien.
Se retirant en lui-même, l’homme qui était très volontaire exigea des décisions, de nouvelles décisions, autres; mais rien à faire, il avait tout oublié, il s’était débarrassé de tout, il ne savait plus que creuser avec une pelle. Il avait, surtout, très sommeil, il se rappela son lit avec ses draps, son traversin et son mol oreiller, si lointain ! Maudite pelle ! La tortue d’eau ! Et il donna avec force un coup de pelle au fond du trou. Mais la pelle lui échappa des mains et alla plus loin qu’il le supposait, laissant une fente ouverte par où entrait une chose qu’il avait oubliée depuis longtemps – la lumière du soleil. Sa première sensation fut l’allégresse mais elle ne dura que trois secondes, la suivante fut de stupeur : aurait-il en vérité percé la Terre d’un côté à l’autre ?