Lusopholie

Lettres, poésie et musique lusophones

Archive pour septembre, 2008

impitoyable

Posté : 30 septembre, 2008 @ 6:11 dans - époque contemporaine, littérature et culture | Pas de commentaires »

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et le précédent, je ne sais plus si c’était la semaine d’avant, si la route montait tout le temps je serais déjà au ciel, il était persuadé qu’il était sensible, il m’a raconté qu’il pleurait en traversant les forêts brûlées, à vrai dire je trouve les âmes sensibles plutôt assommantes, évidemment je fais en sorte qu’ils ne s’en aperçoivent pas, heureusement que la plupart ne sont pas comme ça, de toute façon ils sont tous semblables dans leur façon de s’approcher, d’abord avec leur haleine, puis avec leurs mains, comme par mégarde, ils choisissent presque toujours les cuisses, quand ils me touchent je sursaute toujours, je ne sais pas moi-même si je fais semblant ou si c’est pour de bon, ça peut être réellement dangereux, je ne connais pas les hommes qui m’enferment dans leur cabine et je sais qu’il ne m’est pas facile de descendre du camion, que si je crie personne ne m’entend, et pourtant, plus le danger est probable et mieux je me sens dans les cabines fétides, tournée vers l’emblème d’un club de foot ou la photo d’une femme laide, d’une nichée de gamins également laids, un carré de tissu aux lettres brodées, heureux Adam qui n’eut ni belle-mère ni camion, Ângelo pourrait utiliser cette blague dans son spectacle, elle serait toujours mieux que celle des éléphants qui lui plait tant et qui ne fait plus rire personne, dans ces cabines au cours des années j’ai presque toujours vu les mêmes objets, de temps en temps une surprise, un chausson de bébé accroché au rétroviseur, une dent humaine, une rose séchée, la plupart du temps des emblèmes de clubs de football, un chapelet et deux ou trois photos de la famille, des posters de femmes nues, la vérité c’est qu’il est si difficile de différencier ces hommes, il y en a peu qui m’embrassent, je ne leur en veux pas, je ne suis pas fâchée, je dis ça juste pour prouver qu’ils sont pareils, je sais bien que les baisers échangés par nécessité sont amers, une âpreté désagréable que même la langue la plus insatiable reconnaît, les hommes ne m’embrassent pas malgré l’envie qu’ils ont de ma chair, dans ces moments-là mes gestes sont encore plus apprêtés, je ne peux pas permettre que l’avidité de mon corps les épouvante, même si le désir m’empêche de respirer normalement, ils sont tellement froussards les hommes,

Dulce Maria Cardoso, Les anges, Violeta (Os meus sentimentos) Esprit des Péninsules, 2006

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Libre

Posté : 29 septembre, 2008 @ 4:58 dans littérature et culture, vidéos documentaires | Pas de commentaires »

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Opération mise à la mer, à l’océonarium de Lisbonne, d’une raie manta devenue trop grande.

Impressionnant ! Une première mondiale.

La geste d’Afonso Henriques

Posté : 27 septembre, 2008 @ 9:04 dans - moyen âge/ XVIème siècle, littérature et culture | 6 commentaires »

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Afonso Henriques

Le comte dom Henrique livra maints combats contre des Maures et des Léonais. Ce comte dom Henrique mourut à Astorga, qui était sienne, et il avait alors assigné la ville de Léon qui, si au bout de quatre mois l’empereur ne venait pas la secourir, serait sienne avec ses conquêtes. Mais il mourut au cours de ce délai de quatre mois. Quand il mourut à Astorga, il appela son fils dom Afonso Henriques et lui dit : « Fils, toute cette terre que je te laisse d’Astorga à Coimbra, n’en perds pas un seul empan, car je l’ai gagnée à grand peine. Et, fils, prends un peu de mon coeur, pour être vaillant et compagnon des gentilshommes, et donne-leur toutes leurs soldes. Et aux Conseils, rends-leur honneur, de sorte qu’ils aient tous leurs droits, aussi bien les grands que les petits. Et fais toujours justice et garde en elle une foi sans faille, car si un jour tu cesses de faire justice d’un empan, sitôt le lendemain elle s’éloignera de toi d’une brasse, et de ton cœur. Et donc, mon fils, aies toujours la justice en ton cœur et tu auras Dieu et les gens. Et ne consens en aucune manière que tes hommes soient orgueilleux ou effrontés, ni qu’ils fassent du mal à quiconque, ni qu’ils médisent, car tu perdrais ton bon prestige si tu ne le défendais pas. Et appelle maintenant ceux d’Astorga et je te ferai recevoir l’hommage de la ville. Et retourne-t-en aussitôt, et ne m’accompagne pas au delà de la sortie de la ville, ainsi tu ne la perdras pas car d’ici tu conquerras tout ce qui est plus loin. Et je commande à mes vassaux qu’ils aillent m’enterrer à Santa Maria de Braga, que j’ai peuplée ».

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Henri de Bourgogne et Dona Teresa (Musée de la marine, Lisbonne)

Le comte dom Henrique mourut et ils se préparèrent tous à l’emmener. Et dom Afonso Henriques demanda aux vassaux s’il devait aller avec son père à Braga et ils lui dirent d’y aller et de ne pas s’inquiéter pour la terre. Et il alla enterrer son père à Braga et, pendant qu’il était allé l’enterrer, ils lui prirent toute la terre de Léon qu’il tenait pour sienne, mais ils ne lui prirent pas la Galice, car ils ne le purent pas. Après cela il fit envoyer un défi à l’empereur et lui rendit son amour, et s’en retourna aussitôt au Portugal, et il ne trouva pas d’endroit où se réfugier, car toute la terre s’était soulevée contre lui avec sa mère. Et celle-ci avait épousé le comte dom Fernando de Trastamar qui était en ce temps-là le meilleur homme d’Espagne qui ne fût pas roi. Afonso Henriques vola deux châteaux à sa mère : l’un était Nenha et l’autre le château de Feira, qui est en terre de Santa Maria ; et avec ces [deux châteaux] il livra une guerre très dure à son parâtre.
Et le comte D. Fernando dit : « Afonso Henriques, ne poursuivons pas ce combat. Battons-nous une journée, et soit ce sera nous qui partirons, soit vous. »

Afonso Henriques répondit alors : « Cela ne devrait pas plaire à Dieu, car vous voulez m’arracher à la terre de mon père ».

Et sa mère dit alors : « Mienne est la terre et mienne elle sera, car mon père, le roi dom Afonso, me l’a laissée ».

Et le comte lui dit à elle : « Ne parlons plus de cela : soit nous vaincrons soit nous laisserons la terre à votre fils, s’il est plus puissant que nous ».

Et ils convinrent que la bataille serait à Guimarães.

Et la reine dit : « Comte, avec vous je veux entrer dans la bataille, et je serai à vos côté dans la bataille et vous devrez le faire pour l’amour de moi. Et de toute manière prenez Afonso Henriques, mon fils, car vous êtes plus puissant que lui ».
La bataille eut lieu à Guimarães et Afonso Henriques fut défait et fort maltraité. Et, comme il allait à une lieue de Guimarães il rencontra Soeiro Mendez, qui venait à son aide, et lui dit : « Que se passe-t-il ? où allez-vous comme ça, Seigneur ? »

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Un goujat

Posté : 25 septembre, 2008 @ 9:15 dans - époque contemporaine, littérature et culture | Pas de commentaires »

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Elle fut la première à le tutoyer. A ce moment-là, Joaquim Peixoto avait déjà parfaitement intégré sa triste condition d’éternel vaincu, et en tant que tel il n’aurait jamais osé tenter ne serait-ce que la plus innocente des avances. Bárbara Emília Frutuoso, très comprimée dans l’impudeur extrêmement étroite de son pantalon de coton, stimula au premier regard la sensibilité blême du jeune homme de Lisbonne, mais il était pour lui hors de question de prendre l’initiative d’une quelconque approche. Il lui serra la main mollement, sentit le froid relief de la bague à la pierre ronde, verte et mate que la jeune fille arborait à l’index droit, et alla vite s’asseoir sur un des fauteuils de skaï rouge, tout embarrassé de ses bras et de ses jambes. Il feignit de ne pas remarquer les coups de coudes insistants de Sebastião Curto, déjà prêt, celui-là, à mettre en pratique son infaillible formule d’attaque.
- Bonsoir, Madame. Sebastião Curto, votre esclave inconditionnel, vous me trouveriez pas une bière ? Mon estimé collègue est en train d’essayer de m’achever. Travailler, ça donne le cancer, tu sais ? C’est comme la virginité. Ah ah ah. C’est bien agréable ici cette maison, madame, il fait frais comme ça à l’ombre. Vous connaissez celle de l’Alentejano qui dit à sa femme Maria, allume la lumière, mais enfin pourquoi faire, homme, je sais pas si c’est à moi que la mule a donné un coup de pied ou si c’est au mur ? Ah ? Pourquoi vous ne riez pas, puisque vous avez envie de rire ? Elle a un joli sourire, la petite, je vous le dis tout de suite. Mon appareil l’adore.
Il tombait une petite pluie fine sur l’Alentejo, août était venu prendre congé en noyant la poussière des rues. La chaleur humide ruisselait sur la peau, le long des murs des maisons. La grande brune ferma la porte et pendant que Sebastião parlait, elle alluma la lampe rose. Il y avait un tableau sur lequel trois faucheurs se partageaient l’eau d’une cruche, et entre les fauteuils s’étalait un tapis orné de tigres bigarrés sur un fond vert qui suggérait la jungle, en fibre acrylique. Elle revenait avec un verre à rayures bleues dégoulinant de mousse de bière. Elle lui disait de ne pas l’appeler madame, appelez-moi Bárbara, et elle ne demandait même pas à Joaquim Peixoto s’il voulait aussi boire quelque chose. Elle disait Ah mes enfants. Il fait un temps tellement idiot, n’est-ce pas ? Puis elle souriait, dévoratrice, aux flashes de Sebastião Curto. Résigné, le stagiaire de la revue Actualités alluma une cigarette, sans même qu’il lui vienne à l’esprit de demander la permission de fumer, et se mit à attendre son tour.

Clara Pinto Correia, Adeus, Princesa, Relógio d’Água, 1985

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La troisième île

Posté : 24 septembre, 2008 @ 7:22 dans musique et chansons, vidéos documentaires | Pas de commentaires »

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Açores, Ilha Terceira

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Coucher de soleil

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L’Archipel des Açores se compose de 9 îles :

Terceira, São Jorge, et Graciosa, (Angra), Pico, Faial, Flores et Corvo (Horta), São Miguel et Santa Maria, (Ponta Delgada), la capitale se trouvant sur São Miguel.

En 1978, les Açores sont devenues une région autonome et les départements (Angra, Horta, Ponta Delgada) ont été supprimés.

Depuis 1976, les Açores sont constituées en région autonome de la République du Portugal, avec un exécutif propre et une assemblée législative régionale. Le siège du gouvernement régional est situé à Ponta Delgada, sur l’île de São Miguel, la capitale économique des Açores.

Le représentant de l’État portugais, appelé ministre de la République, réside à Angra do Heroísmo, sur l’île de Terceira, la capitale historique.

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Voyage retour

Posté : 23 septembre, 2008 @ 9:41 dans - époque contemporaine, - moyen âge/ XVIème siècle, littérature et culture | 4 commentaires »

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L’île de Santa Maria (Açores)

Qui était réellement Christophe Colomb, et surtout, pourquoi, pour qui, a-t-il découvert l’Amérique ?
L’histoire officielle nous dit qu’il était génois, qu’il est arrivé au Portugal (à la nage,lors d’une tempête !) en 1474, y a épousé Filipa Moniz Perestrelo, fille du navigateur Bartholomé Perestrelo, dont il a eu un fils, Diogo, et y a vécu dix ans, plus précisément dans l’île de Madère.
En 1483, il propose au roi Dom Joao II du Portugal, successeur de Dom Dinis (le troubadour amis des Templiers et fondateur de l’Ordre du Christ), de trouver la route des Indes en navigant vers l’Ouest. Celui-ci refuse, car tout en sachant que c’est possible parce que la Terre est ronde, il pense que le voyage serait beaucoup trop long.
Après la mort de sa femme, Colomb part pour l’Espagne offrir ses services aux Rois Catholiques, Isabelle et Ferdinand. L’idée est soumise à une commission de sages d’un Collège dominicain, qui met quatre ans pour conclure que c’est irréalisable, vu que la terre est plate. En 1488, Colomb retourne au Portugal pour renouveler sa proposition, mais il assiste à Lisbonne à l’arrivée de Bartolomeu Dias, qui vient de passer le Cap de Bonne Espérance, dernier obstacle pour parvenir aux Indes en contournant l’Afrique. Dom Joao II n’a donc plus besoin de lui. Il retourne en Espagne, où il s’est marié avec Beatriz de Arana. En 1492, les derniers Maures se rendent à Grenade, et dans l’euphorie de la victoire, la reine Isabelle lui donne le feu vert.

 

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Tomar

Posté : 21 septembre, 2008 @ 9:21 dans - moyen âge/ XVIème siècle, littérature et culture | Pas de commentaires »

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Fenêtre du chapitre du Couvent du Christ

En 1312, l’ordre du Temple a été supprimé dans la plupart des pays d’Europe. Au Portugal, le roi Dom Dinis (le troubadour) a opéré la substitution de la raison sociale en 1320, dissout l’Ordre du Temple et créé l’Ordre du Christ avec les mêmes membres; il leur a fait don des capitaux confisqués aux Templiers. (entre de nombreuses autres oeuvres, ce roi a fait remplacer les pins cultivés de la pinède de Leiria par des pins sauvages, plus forts et à croissance plus rapide, dont le bois servirait plus tard à la fabrication des caravelles). L’Ordre du Christ s’est installé à Tomar, qui est devenue son siège social, en 1357. Henri le Navigateur en a été l’un des plus grands maître, de 1417 à sa mort en 1460. C’est lui qui a, en rassemblant et en étudiant les cartes établies par les marins, donné l’impulsion aux grandes découvertes. Vasco da Gama était chevalier de l’Ordre. Dom Manuel est devenu maître de l’Ordre en 1484 et roi en 1492.

« Le Pape fit savoir par sa Bulle cette condamnation, et ses causes, au Roi Dom Dínis, et avec une démonstration de grands sentiments il ordonna qu’il fît aussitôt arrêter dans tous ses Royaumes tous les prêtres dudit Ordre, et les remît aux évêques [...] afin qu’ils fussent interrogés, [...] et qu’ils subissent un juste châtiment, et que ceux qui confesseraient leurs crimes, et s’en repentiraient, fussent acceptés en pieux pardon, et que l’on prît tous leurs biens, leurs terres s’ils en avaient, jusqu’à ce qu’on déterminât au Concile Général ce que l’on en ferait, ce qui fut notifié par le Roi de France au Roi de Castille, et au Roi Dom Dínis,
[...]
et en même temps avant la décision le Roi Dom Dínis eut pour lui tous les loyers des biens, et leur propriété, et les convertit en ce qui lui sembla être le service de Dieu, et le bien de son Royaume, [...]
et il trouva bien que l’on créât le nouvel ordre de Chevalerie du Christ, [...] et que lesdits biens, et propriétés desdits Templiers, leur fussent attribués pour toujours.
[...]
Et ainsi fut fait, établi, et déclaré le nouvel Ordre du Christ, et le premier maître en fut Dom Frei Gil Martins, qui était alors Maître d’Avis, et ceci, dans ladite Ville de Santarém au mois de mai 1320, douze ans après que ledit Ordre du Temple eut été détruit [...]
Le Roi Dom Dínis recueillit pour lui les loyers de l’Ordre du Temple comme nous l’avons dit, et il en donna de solennelles justifications, et la fondation par le nouveau Maître de l’Ordre du Christ fut autorisée pour des raisons qui semblaient assez justes, et assez honnêtes, en en compensation il donna à l’Ordre le château de Castro Marim, où fut d’abord ordonné leur couvent, et plus tard ils partirent s’établir à Tomar, où était le Couvent de l’Ordre du Temple. »

Crónica d’El-Rei D.Diniz (Vol. II)

Sur le plan décoratif, le style manuélin se caractérise par une expression exubérante de la nature, aux motifs réalistes. L’exotisme des représentations d’animaux, de fleurs et d’êtres humains étranges, n’apparaît qu’épisodiquement. L’inspiration est quelquefois ultramarine, les éléments nouveaux faisant partie de la découverte du nouveau monde. Autre particularité de ce style, on ne le trouve souvent qu’en tant qu’ornement des portes et des fenêtres d’un bâtiment aux murs nus par ailleurs.

 

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Porte de l’église de Monchique

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Motif repris sur azulejos (Lourdes Sério, 1997)

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détail

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Tupinambà

Posté : 20 septembre, 2008 @ 9:29 dans musique et chansons, vidéos documentaires | Pas de commentaires »

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Tupinambà (Rosangela)

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