Une farce
Carnaval à Lisbonne
La conversation semblait trop cordiale, au vu d’une voiture dans cet état.
- Il m’a attrapé du côté droit, en me doublant, et il m’a arraché le phare. Et il ne s’est même pas arrêté. Il m’a fallu une course folle de deux kilomètres pour le dépasser, et j’ai freiné brusquement. Il est rentré en plein dans le coffre, mais il est arrivé à se dégager et il s’est de nouveau échappé avec deux sacs, un de pomme de terres et l’autre d’oignons, coincés entre le capot et le reste.
- Et vous n’avez plus la porte du coffre ?
- C’est le vent qui l’a emporté, le courant d’air.
- Et les portières arrières ?
- Celle de gauche, je l’ai laissé à la peinture, et l’autre a été arrachée de ses gonds quand une moto s’est mise en travers de ma route. Heureusement, ça a été rapide.
- Où est l’avantage de la rapidité ? Je ne saisis pas.
- Elle est entrée par le côté gauche et elle est sortie avec la portière par le côté droit. Il y avait juste une petite égratignure sur le casque. Le gars est même venu me serrer la main et m’a remercié de ne pas avoir fermé la portière de gauche.