De la Serra à la mer
Serra de Monchique
Même l’été, il est des ruisseaux qui coulent avec impétuosité, et leur traversée, aux endroits où il n’y a pas de pont, rares dans la région, et presque tous construits par les anciens habitants, romains ou arabes, doit se faire à gué en dehors des chemins habituels, les inondations de l’hiver ayant pu modifier l’agencement des pierres disposées à cet effet. C’est déjà du temps que l’on perd ; et l’effort nécessaire pour trouver ces passages s’augmente de celui qui oblige à faire des détours par des endroits impraticables, où l’on perd encore du temps à défricher les ronces, en un travail qui n’est pas toujours efficace parce qu’il aboutit quelquefois à des ravins ou à des pentes encore plus impraticables imposant de nouveaux détours, ce qui fait courir le risque d’arriver dans des zones inconnues, sans aucun signe d’habitation en vue, chose inquiétante quand on sait que la région n’est pas sûre, avec des bandits aux alentours, ou des bandes organisées vivant d’heureuses rencontres avec qui transporte de la nourriture ou des richesses, et qui, en échange de la vie sauve, n’hésitera pas à payer le péage pour pouvoir arriver sain et sauf à destination.
Nuno Júdice, L’ange de la tempête, La Différence, 2006
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