Archive pour novembre, 2008
Manoel de Oliveira
Hommage du Festival de Cannes 2008
Manoel de Oliveira est né en 1908… Il aura 100 ans le 12 décembre.
D’abord acteur, puis réalisateur, scénariste, dialoguiste, directeur de la photographie, monteur…
Un hommage largement mérité… finalement !
Filmographie (Source : Wikipédia)
- 1931 : Douro, Faina Fluvial (film muet)
- 1932 : Estátuas de Lisboa
- 1938 : Miramar, Praia das Rosas (court-métrage)
- 1938 : Já Se Fabricam Automóveis em Portugal (court-métrage)
- 1941 : Famalicão
- 1942 : Aniki Bóbó
- 1956 : Le Peintre et la ville (O Pintor e a Cidade)
- 1963 : Le Mystère du printemps (Acto de Primavera)
- 1964 : A Caça
- 1965 : Pinturas do Meu Irmão Júlio, As
- 1966 : O Pão
- 1972 : Le Passé et le présent (O Passado e o Presente)
- 1975 : Benilde ou la Vierge Mère (Benilde ou a Virgem Mãe)
- 1979 : Amour de perdition (Amor de Perdição)
- 1981 : Francisca
- 1982 : La Visite (Visita ou Memórias e Confissões)
- 1983 : Nice – À propos de Jean Vigo
- 1983 : Lisboa Cultural
- 1985 : Le Soulier de satin
- 1986 : Mon cas (O meu caso)
- 1988 : Les Cannibales (Os Canibais)
- 1990 : Non, ou la vaine gloire de commander (‘Non’, ou A Vã Glória de Mandar)
- 1991 : La Divine comédie (A Divina Comédia)
- 1992 : Le Jour du désespoir (O Dia do Desespero)
- 1993 : Val Abraham (Vale Abraão)
- 1994 : La Cassette (A Caixa)
- 1995 : Le Couvent (O Convento)
- 1996 : Party
- 1997 : Voyage au début du monde (Viagem ao Princípio do Mundo)
- 1998 : Inquiétude (Inquietude)
- 1999 : La Lettre
- 2000 : Parole et utopie (Palavra e Utopia)
- 2001 : Je rentre à la maison
- 2001 : Porto de mon enfance (Porto da Minha Infância)
- 2002 : Le Principe de l’incertitude (O Princípio da Incerteza)
- 2002 : Momento (vidéo)
- 2003 : Un film parlé (Um Filme Falado)
- 2004 : Le Cinquième Empire (O Quinto Império – Ontem Como Hoje)
- 2005 : Espelho Mágico
- 2005 : Do Visível ao Invisível
- 2006 : Belle toujours
- 2006 : O Improvável Não é Impossível
- 2007 : Chacun son cinéma
- 2007 : Cristóvão Colombo – O Enigma
- 2009 : Le Miroir magique
Christophe Colomb, l’énigme
Le dernier film de Manoel de Oliveira.
(Le texte d’introduction est un extrait de As Lusiadas, de Camoes.)
L’hypothèse faisant de Colomb un Portugais est également le thème du roman de José Rodrigues do Santos, O Codex 632.
Cuba est en effet un village de l’Alentejo
Il n’existe en Europe aucune autre localité portant ce nom.
Amour de loin
Pedro Abrunhosa, Pontes Entre Nós
J’ai le temps, tu as le sol
et les mots, entre lumière et obscurité
j’ai la nuit, tu as la douleur
et le silence qu’au fond de moi je sais par cœur
Toi et moi, perdus et seuls
amants lointains
Que les ponts entre nous ne tombent jamais
J’ai peur, tu as la paix
et la folie que le matin t’apporte encore
J’ai la terre, tu as les mains
et le désir qu’un cœur batte en nous
Toi et moi, perdus et seuls
Amants lointains
Que les ponts entre nous ne tombent jamais
Les deux roses
Mais ça, c’était une vieille histoire où il y avait deux roses et une petite fille capricieuse avec les yeux si bleus que tout le monde s’étonnait qu’ils ne lui jaillissent pas du visage pour monter au ciel. Elle s’appelait Aidinha et elle n’avait pas plus de treize ans quand le pêcheur Luciano l’aperçut. Elle était en haut d’un mur, à regarder une course de taureaux, une fête qui fait courir les gens devant le danger. Mais qui fait, surtout, bouger de bas en haut et de haut en bas des regards qui porteraient le nom de Sexe, si ces terres étaient moins pieuses. C’est là que se produisent les romances ; que la première chimie se fait ou, dans la plupart des cas, que les convenances renflouent les plus faibles. Moi en haut et toi en bas, pour qu’un jour tu sois toi en bas et moi en haut. Mais il est peut-être tôt pour parler de ça parce que ce que les hommes attendent sur le quai ne s’est pas encore montré. Et le vent s’est mis à être plus froid et, si possible, plus humide, se chargeant les gouttes d’écume des vagues qui battent les rochers. Mais on raconte seulement, en guise d’entremets, que dans l’histoire des roses, il y avait deux cavaliers : un gros et l’autre maigre. Elle voulait décider, la donzelle, de qui baiserait ses sourires dans les mois (ou même, peut-être, les années !) qui suivraient. C’est pourquoi elle fit l’écœurée lorsqu’ils lui offrirent des limonades et des sucettes. Ils étaient deux et ils avaient presque vingt ans. Elle n’en avait pas plus de treize, mais sa vulve étroite était très ancienne, et les mystères qu’elle avait à chuchoter à sa propriétaire venaient de temps encore plus anciens.- Je veux que vous m’apportiez une fleur, leur dit-elle, en tordant les pétales de sa petite bouche.