Au bord d’un fleuve…
Le Troubadour (Statue imaginaire de Bernardim Ribeiro)
Un manteau sombre couvrait
ses blonds cheveux ondulés :
elle paraissait si triste
que mourir l’aurait comblée.
Elle détourna les yeux
se dérobant à ma vue,
puis me regarda en face.
Elle griffait ses seins blancs,
en se plaignant à voix haute,
du fond de sa solitude :
«Puisque la vie est cruelle
ah, pourquoi ne suis-je morte ? »
Elle ne dit rien de plus.
Et moi, tout en gémissant,
j’allai vers elle en pleurant,
espérant la consoler
Le soleil chut dans la mer
et la nuit se fit profonde ;
je maudis mon infortune
et ma vie de n’être mort ;
dans le lointain j’entendis
du sommet d’une colline
clamer : « Bernardim Ribeiro ! »
et dire : « Vois où tu es ! »
je regardai çà et là :
je ne vis qu’obscurité,
je fermais alors les yeux,
et ne les rouvris jamais :
car après l’avoir perdue,
jamais ne fus si content.
Et pourtant, hélas, pourtant !
Extrait de la « Romance » de Bernardim Ribeiro (XVIème siècle) in M. E. Tarracha Ferreira, Romanceiro de Almeida Garrett, Ulisseia.
6 commentaires »
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COPENHAGUE
Assis sur la colline
Terrain plat s’il en est
Le troubadour grunge et trash
Regarde les pom-pom girls
Agiter les marées d’hiver
L’oreille accoudée au son
De l’oeil qui irradie
Son venin incolore
Dans les nervures de ses mains
Et les chants de sa langue
Merci !
Lusina est ce qu’il a été publié en France ?!
A ma connaissance, il en existe une traduction (je ne retrouve plus de qui !) publiée dans une anthologie de la poésie portugaise disponible à la bibliothèque de la Gulbenkian à Paris.
C’est très beau
j’aime beaucoup
bisous tout plein
jade
Dernière publication sur jade : Lecture
Merci de ton passage, Jade !
Oui, moi aussi , j’aime beaucoup !