Lusopholie

Lettres, poésie et musique lusophones

Archive pour mai, 2009

Berceuse

Posté : 29 mai, 2009 @ 9:27 dans - époque contemporaine, littérature et culture, musique et chansons, Poesie | 3 commentaires »

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Dorme meu menino a estrela d’alva
Já a procurei e não a vi
Se ela não vier de madrugada
Outra que eu souber será p’ra ti
Outra que eu souber será p’ra ti

Outra que eu souber na noite escura
Sobre o teu sorriso de encantar
Ouvirás cantando nas alturas
Trovas e cantigas de embalar
Trovas e cantigas de embalar

 Trovas e cantigas muito belas
Afina a garganta meu cantor
Quando a luz se apaga nas janelas
Perde a estrela d’alva o seu fulgor
Perde a estrela d’alva o seu fulgor

Perde a estrela d’alva pequenina
Se outra não vier para a render
Dorme qu’inda a noite é uma menina
Deixa-a vir também adormecer
Deixa-a vir também adormecer

Zeca Afonso, Canção de Embalar

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Dors, mon enfant, l’étoile du berger,
Je l’ai déjà cherchée, je ne l’ai pas trouvée
Si elle n’est pas là au petit matin,
Une autre que je connais sera pour toi …

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Mourir comme un homme

Posté : 27 mai, 2009 @ 11:40 dans - cinéma, littérature et culture | 3 commentaires »

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João Pedro Rodrigues

 

C’est son troisième film, en compétition à Cannes dans « Un certain regard ». (Cliquez sur l’image pour voir une vidéo)

 

Distribution :

Fernando Gomes (Teixeira)

Jenni La Rue (Jenny)

Miguel Loureiro (Paula)

Chandra Malatitsch ( Zé Maria)

sans commentaire

Posté : 26 mai, 2009 @ 8:00 dans - époque contemporaine, littérature et culture | 6 commentaires »

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Une église reconvertie : la Banque du Saint Esprit … et un nid de cigogne sur le clocher. Le tout en Alentejo.

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un peu de soleil

Posté : 25 mai, 2009 @ 12:33 dans littérature et culture, musique et chansons | 2 commentaires »

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Vanessa da Mata, Quem irá nos proteger

 

La ville

Posté : 23 mai, 2009 @ 9:30 dans - époque contemporaine, littérature et culture | Pas de commentaires »

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Le Cap

La longue route qui, très droite, semble chercher la mer. L’Estoril, l’hôpital, la Place des Indes, l’Oceana, et, enfin, le Grand Hôtel, étaient des noms qui défilaient dans la bouche du chauffeur et ne disaient rien aux trois passagers : ils étaient encore accrochés aux anciens noms, plus simples, moins emberlificotés ; il leur faudrait encore du temps pour absorber les nouveautés. Ils ne l’auraient peut-être pas en entier. Ils regardaient la ville avec méfiance. Comme elle était différente de la sérénité de la marée basse à Ibo, avec ses échos cristallins ; ou de la palmeraie infinie de Mucojo, avec sa pénombre et ses mystères ! Ils regardaient l’enchevêtrement des rues sans direction et ils n’avaient plus envie de faire un pas, de peur de se perdre. Ils regardaient les immeubles immenses se dressant légèrement au-dessus de la cime des arbres, s’arrogeant une perspective qu’il ne sied qu’à Dieu d’avoir, et désapprouvaient d’un hochement de tête.
« Combien de gens marchent ici perdus sans avoir personne pour les protéger », pensait Sá Caetana. Elle portait encore le costume de son pays, où presque tout le monde avait quelqu’un qui s’occupe de lui. Si un enfant cassait une vitre ou volait des fruits c’était directement au patron de son père qu’on annonçait la nouvelle, certain qu’il règlerait les comptes avec son domestique qui, à son tour, en arrivant à la maison, punirait son fils rebelle. Si quelqu’un buvait et devenait irrespectueux il y avait toujours au-dessus de lui un interlocuteur pour s’occuper de le censurer, un contremaître, un voisin qui inculque le repentir à l’intéressé dès qu’il revenait à son état normal, ou même avant. C’était dans cette verticalité solidaire où personne n’affrontait seul le monde que prenait ses bases tous les jours un avenir prévisible, un présent plus serein.
« Pas comme ici, s’étonnait Sá Caetana, où les gens se déplacent sans savoir où est leur place. » Dans un anonymat rempli d’anxiété. A qui demander des comptes ? De qui solliciter la protection ? Perdue dans ces pensées Sá Caetana sentait un frisson de froid, se fermait à la nouveauté.

João Paulo Borges Coelho, As visitas do Dr.Valdes, Caminho, 2004

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Pour la science

Posté : 21 mai, 2009 @ 8:20 dans - époque contemporaine, littérature et culture | 6 commentaires »

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Je ne sais si on peut dire de cet espace que c’est une cellule. J’ai appris dans les livres et dans les films à associer la cellule carcérale aux notions d’asphyxie, d’exiguïté, de manque de lumière. Il n’y a pas ici de lumière naturelle, de lumière du jour, c’est vrai. Le soleil me manque, mais s’il s’agit, comme je le pense, d’une réelle séquestration, il n’est pas dans la condition de séquestré de pouvoir se balader à la lumière du jour. Il me faut accepter la situation jusqu’à ce que tout soit éclairci. J’ai compris : ma vie n’est pas en danger immédiat mais on est en train de se servir d’elle à d’étranges fins. Je suis, peut-être, un cobaye. Mais de quelle expérience ? Pour quoi faire ? On m’a installé à l’une des extrémités de ce qui peut ressembler à un laboratoire clandestin. Où ? A Lisbonne, sûrement, mais en un lieu inconnu, non localisable, secret, dans lequel je ne reconnais pas les odeurs, les rumeurs, le moindre indice qui me permette de l’identifier.

 

 

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Otages volontaires

Posté : 19 mai, 2009 @ 8:08 dans - moyen âge/ XVIème siècle, littérature et culture | 10 commentaires »

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… « Mais si vous voulez lui donner protection et vous en aller d’ici et rentrer dans vos terres, moi je ferai qu’un jour, celui qui vous plaira, il [Afonso Henriques] aille à vos Cortes où vous l’avez dit, et de ceci je ferai serment.  »
Dom Egas Moniz lui dit ces paroles et maintes autres pour lui faire lever le siège de la ville. Et l’empereur lui dit:
« Dom Egas, je veux croire votre conseil à cette condition, que vous me fassiez serment de le faire aller à mes Cortes à Tolède et qu’il reconnaisse ce qu’il doit. »
Alors dom Egas Moniz lui prêta serment ainsi que l’empereur l’avait commandé, et celui-ci donna protection au prince et à toute sa terre et promit que dès le lendemain il lèverait le siège de la ville.
[...]
Quand fut venu le temps où le prince devait se rendre aux Cortes de Tolède, selon le serment que dom Egas Moniz avait fait, il fit les préparatifs de tout ce dont il avait besoin. Mais dom Egas Moniz ne voulut y consentir en aucune manière, et préféra emmener ses enfants et sa femme avec tout ce qu’il leur fallait et s’en fut à Tolède, et il y arriva au jour dit, et avant d’atteindre le palais où était l’empereur, tous descendirent de leurs montures et se dévêtirent de tous leurs habits sauf de ceux de lin et de leurs chausses, excepté la dame qui portait un vêtement très fin. Et ils se passèrent de grosses cordes autour du cou, et entrèrent ainsi dans le palais de Galiena où se trouvait l’empereur avec maints nobles gentilshommes. Et quand ils arrivèrent devant lui ils s’agenouillèrent. Alors Dom Egas Moniz dit :

 

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Jour de fête

Posté : 17 mai, 2009 @ 9:11 dans - époque contemporaine, littérature et culture | Pas de commentaires »

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Praça do Comercio, Lisbonne

Traverser un patrimoine national est toujours un honneur sinon un plaisir – la plus belle place, le carré le plus parfait d’Europe, bordé par le plus grand bourbier artificiel de la capitale.  » Ça sent la marée ! » – disaient les plus délicats, inspirés par leur traditionnel patriotisme. Ce jour-là, pour quelque obscure raison, l’allégresse, les cris et les exclamations, l’enthousiasme et le désespoir – une agitation malsaine – faisaient que le passage était difficile pour aller prendre le bateau.
Un groupe populaire répétait une farce sur la démocratie. Á côté, il y avait un concours d’aptitudes et de compétences citoyennes. Tout le monde parlait trop fort de la liberté, de la justice ou de choses de ce genre, et on ne comprenait rien – circonstance qui augmentait l’intérêt de la foule, mais aussi des intellectuels, des salariés et des chômeurs. Même les mendiants trouvaient cette cacophonie très divertissante. Un artiste plastique expliquait avec un grand enthousiasme et une grande satisfaction le sens métaphorique, ou symbolique, ou autre, d’une sculpture – une allégorie de la démocratie. Près de lui, une statuette d’argile qui tenait à peine debout, un bizarre symbole de la liberté, totalement difforme, évoquant, comme on l’aura compris, l’expansion jusqu’à l’excès, mais qui pour cette raison précisément était de dimensions très discrètes (finalement c’était une tôle rouillée qui imitait l’argile, en pas tout à fait deux dimensions, et qui faisait allusion à une lente fonte et un amincissement constant, – c’est-à-dire à une croissance inéluctable de sa fragilité et sa disparition, dues à l’érosion et l’usage réduit qui en était fait. D’ailleurs, seul un œil averti, entraîné et patient aurait pu s’attarder sur sa surface. Un individu grand, un peu triste, expliquait à une groupe d’amis que la démocratie représentative était une démocratie oligarchique mais que cependant il n’y avait rien de mieux, et blablabla, etcetera.
Le tohu-bohu rapprochait jusqu’à un certain point les classes et les espèces – il y avait des chiens, des pigeons, quelques chèvres, une ou deux vaches corpulentes et d’autres animaux. Juste un chat qui était indifférent aux spectacles, mais qui, attentif, faisait profil bas.

Dimíter Ánguelov, Longe da espécie, inédit.

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