L’aveuglement
Bande-annonce du film « Blindness » du Brésilien Fernando Mereilles, (en compétion à Cannes cette année) d’après le roman Ensaio sobre a cegueiradu Portugais José Saramago, prix Nobel de littérature 1998
C’est l’histoire d’une ville dont les habitants deviennent aveugles les uns après les autres sans savoir pourquoi. Il suffit de regarder un aveugle pour le devenir. L’angoisse. Une seule femme (Julianne Moore) voit toujours mais feint l’aveuglement pour suivre son mari (Mark Ruffalo), jusqu’alors ophtalmologiste, dans un camp où l’on parque les «contaminés» pour éviter que la contagion ne se répande.
Une scène au moment du tournage
Les critiques du film sont mitigées, certaines élogieuses:
« Le festival s’ouvre ce soir avec le nouveau film de Fernando Mereilles, Blindness, bouleversant. Une première surprise profonde et poignante. Le cinéaste réussit au travers d’une mise en scène aux contours tranchants à tenir, sans jamais déraper, un récit qui aurait très vite pu être emporté par de poussifs clichés. Avec une violence portée par une forme de lyrisme, il dresse un terrible portrait de la nature humaine, une nature que chacun feint d’ignorer, les aveugles n’étant pas forcément toujours ceux qu’on croit, une nature que le cinéaste transcende en l’ouvrant sur un espoir lumineux. Un film bouleversant et spectaculaire qui dépasse donc nos attentes, la compétition s’annonce rude si tous les films s’inscrivent dans cette lignée. « (Sophie Wittmer et Kevin Dutot )
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« Ainsi, à travers cette parabole réaliste sur l’égoïsme de l’Humanité, Meirelles nous assène à la fois un camouflet « moral » (sans pour autant donner de leçon) et un uppercut visuel. On pourrait d’ailleurs presque n’apprécier le film que pour l’excellente construction des plans, le travail d’orfèvre de mises en scène et en images et l’attention allouée à la bande son (capitale). Mais Fernando Mereilles est aussi et surtout un foutu conteur et la fable qu’il nous déroule remue des questions qui font du bien parce qu’elles peuvent faire mal. » (Eléonore Guerra, Cannes, le 14 Mai 2008)
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… d’autres plus réservées.
Une bonne occasion de lire ou relire le roman, L’aveuglement, et sa suite, La lucidité (traductions de Geneviève Leibrich, éditons du Seuil)