Seule
*
Qui n’est pas venu dîner ? Quel
verre n’a pas été rempli, avec qui n’as-tu pas pu
trinquer ? Oui, tu as cru que c’étaient des pas,
en entendant le bruit de la pluie sur les vitres. Et la bougie
a brûlé jusqu’au bout, sans que personne
ne remarque l’amertume qui coulait
de toi, pendant que tu attendais que
rien n’arrive.
Mais l’ange de la nuit est passé
autour de toi, comme si tu l’entendais. Le
bruit de ses ailes s’est confondu
avec le vent qui a fait tomber les dernières
feuilles de ton âme. Et les paroles
ont séché sur tes lèvres, pendant
que la nuit avançait jusqu’au bout
de ta vie.
Bois la coupe de cette nuit ; savoure
chaque goutte de sa ténèbre. Demain,
une lumière neuve l’emplira de
sa rumeur matinale, afin que ta table
ne se retrouve plus vide.
Posté par Nuno Júdice , le 1er janvier 2007
10 commentaires »
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très joli
Merci d’être passé, Tom !
Cela me fait penser à ses familles de marins qui ont perdu un être cher , emporté par la mer qui prélève chaque année sa » dîme humaine » . Je me souviens d’une mère par chez moi qui pendant de longues années continuait à mettre le couvert de son fils disparu dans une tempête .On ne se refait pas Lusina , on est du pays où nos morts reposent …
Jolie phrase, Lionel. « On est du pays où nos morts reposent. »
Oui en effet Lusina . Je me souviens l’avoir lue mais je ne sais plus dans quel livre , un livre de Chardonne ou d’ André Dhôtel ? je ne suis pas sûr de mon coup sur cette affaire mais je suis sûr d’être du pays Bigouden .
Bonne journée à toi .
Bonne journée, Lionel!
Trop beau
Bisous tout plein
Jade
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Plein de bisous à toi, Jade.
Superbe texte.
Merci !