Otages volontaires
… « Mais si vous voulez lui donner protection et vous en aller d’ici et rentrer dans vos terres, moi je ferai qu’un jour, celui qui vous plaira, il [Afonso Henriques] aille à vos Cortes où vous l’avez dit, et de ceci je ferai serment. »
Dom Egas Moniz lui dit ces paroles et maintes autres pour lui faire lever le siège de la ville. Et l’empereur lui dit:
« Dom Egas, je veux croire votre conseil à cette condition, que vous me fassiez serment de le faire aller à mes Cortes à Tolède et qu’il reconnaisse ce qu’il doit. »
Alors dom Egas Moniz lui prêta serment ainsi que l’empereur l’avait commandé, et celui-ci donna protection au prince et à toute sa terre et promit que dès le lendemain il lèverait le siège de la ville.
[...]
Quand fut venu le temps où le prince devait se rendre aux Cortes de Tolède, selon le serment que dom Egas Moniz avait fait, il fit les préparatifs de tout ce dont il avait besoin. Mais dom Egas Moniz ne voulut y consentir en aucune manière, et préféra emmener ses enfants et sa femme avec tout ce qu’il leur fallait et s’en fut à Tolède, et il y arriva au jour dit, et avant d’atteindre le palais où était l’empereur, tous descendirent de leurs montures et se dévêtirent de tous leurs habits sauf de ceux de lin et de leurs chausses, excepté la dame qui portait un vêtement très fin. Et ils se passèrent de grosses cordes autour du cou, et entrèrent ainsi dans le palais de Galiena où se trouvait l’empereur avec maints nobles gentilshommes. Et quand ils arrivèrent devant lui ils s’agenouillèrent. Alors Dom Egas Moniz dit :