Otages volontaires
… « Mais si vous voulez lui donner protection et vous en aller d’ici et rentrer dans vos terres, moi je ferai qu’un jour, celui qui vous plaira, il [Afonso Henriques] aille à vos Cortes où vous l’avez dit, et de ceci je ferai serment. «
Dom Egas Moniz lui dit ces paroles et maintes autres pour lui faire lever le siège de la ville. Et l’empereur lui dit:
« Dom Egas, je veux croire votre conseil à cette condition, que vous me fassiez serment de le faire aller à mes Cortes à Tolède et qu’il reconnaisse ce qu’il doit. »
Alors dom Egas Moniz lui prêta serment ainsi que l’empereur l’avait commandé, et celui-ci donna protection au prince et à toute sa terre et promit que dès le lendemain il lèverait le siège de la ville.
[...]
Quand fut venu le temps où le prince devait se rendre aux Cortes de Tolède, selon le serment que dom Egas Moniz avait fait, il fit les préparatifs de tout ce dont il avait besoin. Mais dom Egas Moniz ne voulut y consentir en aucune manière, et préféra emmener ses enfants et sa femme avec tout ce qu’il leur fallait et s’en fut à Tolède, et il y arriva au jour dit, et avant d’atteindre le palais où était l’empereur, tous descendirent de leurs montures et se dévêtirent de tous leurs habits sauf de ceux de lin et de leurs chausses, excepté la dame qui portait un vêtement très fin. Et ils se passèrent de grosses cordes autour du cou, et entrèrent ainsi dans le palais de Galiena où se trouvait l’empereur avec maints nobles gentilshommes. Et quand ils arrivèrent devant lui ils s’agenouillèrent. Alors Dom Egas Moniz dit :
« Seigneur, quand vous étiez à Guimarães en train d’assiéger le prince Afonso votre cousin je vous ai fait un serment, comme vous le savez, et je l’ai fait parce que son aventure était en grand péril en ce moment-là, car il n’avait de provisions que pour quelques jours de telle sorte que vous l’eussiez pris très facilement. Et moi, parce que je l’ai élevé depuis sa naissance, quand je l’ai vu dans ce mauvais pas j’ai cru bon de venir vous voir sans qu’il n’en sût rien. »
Et alors il raconta devant tous comment cela s’était passé et dit :
« Seigneur, ces mains avec lesquelles je vous ai fait serment, les voici, et la langue avec laquelle je l’ai prononcé aussi. Et de plus je vous amène cette femme et ces enfants qui sont miens, que vous pouvez prendre en compensation selon votre bon plaisir. »
Et quand l’empereur vit cela, il fut très en colère et voulut le tuer car il lui dit qu’il l’avait trompé. Mais les nobles barons qui étaient là dirent à l’empereur de ne pas lui faire de mal, car il n’y avait aucune raison pour cela, puisqu’il avait fait tout son devoir comme un noble et loyal chevalier qu’il était, et que s’il avait été trompé, il ne l’avait été que par lui-même, et de plus qu’il était tenu de lui faire maintes faveurs. Et l’empereur vit qu’ils disaient vrai, et perdit sa colère contre dom Egas Moniz, le tint quitte de son serment et lui fit maintes faveurs ; et ainsi le renvoya-t-il dans sa terre. Mais à présent nous cesserons d’en parler ici, et nous retournerons au prince dom Afonso et à ce qu’il fit après le départ de dom Egas Moniz pour Tolède.
Crónicas Breves de Santa Cruz de Coimbra.
(fonds du monastère de Santa Cruz de Coimbra, conservé depuis 1834 par la Bibliothèque de Porto).
10 commentaires »
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Madame, je viens de lire la page « SONDAGE : Quelle est votre période historique préférée ? » sur le site « unblog ». Je suis Afonso Pizarro de Sampayo e mello. J’ai été victime d’attaques de toutes sortes de la part d’un site web qui pretend étre spécialisé dans l’histoire Colombine.
Veuillez, s.v.p visiter la page que j’ai du mêttre en ligne pour me défendre.
merci
cordialement – afonso pizarro
cosmos.oninetspeed.pt/hall9000
Cher Monsieur,
Je crains que vous n’ayez fait une confusion entre mon site et le site « Portail de l’Histoire », qui publie ce sondage. Le texte que je publie est un extrait de la Chronique générale d’Espagne de 1344, écrite sans doute bien antérieurement à cette date, et ne concerne en aucune façon l’histoire de Christophe Colomb. J’ai toutefois lu avec attention votre page.
Cordialement,
Lusina
Afonso Pizzaro est un crétin qui innonde tous les sites en leur envoyant ses conneries.
Il m’a spammé durant des mois pour me parler du livre d’un mec inconnu. Inconnu jusqu’à ce que je découvre que c’est le livre de son père.
Merci du renseignement !
et de votre visite.
il est bien sympa Dom Egas avec son altruisme chevaleresque , mais sa femme , elle en pense quoi ?
Petit clin d’oeil Lusina , A bientôt , bon week-end ensoleillé .
ça, l’histoire ne le dit pas… je ne sais même pas s’il en avait une.
Mais si Lusina , selon le texte femme et enfants , il me semble ou alors j’ai rien compris :
« Seigneur, ces mains avec lesquelles je vous ai fait serment, les voici, et la langue avec laquelle je l’ai prononcé aussi. Et de plus je vous amène cette femme et ces enfants qui sont miens, que vous pouvez prendre en compensation selon votre bon plaisir. »
Bon demain à toi .
Je le savais, que j’avais répondu un peu vite et sans relire le texte !!!
Et en plus, le titre !
Voilà, en ce temps-là les femmes et les enfants n’avaient qu’à bien se tenir !
Tu n’auras pas d’image Lusina sur ce coup là ; pour l’ensemble de ton oeuvre sur ce blog , je vais y réfléchir …
Bonne journée à toi et à +
J’implore ta clémence, Lionel !
A bientôt, bon week-end.
Lusina