Lusopholie

Lettres, poésie et musique lusophones

Archive pour mai, 2009

Seule

Posté : 12 mai, 2009 @ 7:25 dans - époque contemporaine, littérature et culture, Poesie | 10 commentaires »

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*

Qui n’est pas venu dîner ? Quel
verre n’a pas été rempli, avec qui n’as-tu pas pu
trinquer ? Oui, tu as cru que c’étaient des pas,
en entendant le bruit de la pluie sur les vitres. Et la bougie
a brûlé jusqu’au bout, sans que personne
ne remarque l’amertume qui coulait
de toi, pendant que tu attendais que
rien n’arrive.

Mais l’ange de la nuit est passé
autour de toi, comme si tu l’entendais. Le
bruit de ses ailes s’est confondu
avec le vent qui a fait tomber les dernières
feuilles de ton âme. Et les paroles
ont séché sur tes lèvres, pendant
que la nuit avançait jusqu’au bout
de ta vie.

Bois la coupe de cette nuit ; savoure
chaque goutte de sa ténèbre. Demain,
une lumière neuve l’emplira de
sa rumeur matinale, afin que ta table
ne se retrouve plus vide.

Posté par Nuno Júdice , le 1er janvier 2007

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íman

Posté : 11 mai, 2009 @ 2:03 dans - époque contemporaine, littérature et culture, musique et chansons, vidéos documentaires | 3 commentaires »

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Présentation

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 Ballet Íman :  chorégraphie de Filipa Francisco

Les Wonderfulls Kova M sont un groupe de jeunes filles de Cova da Moura qui depuis deux ans se réunissent à l’association culturelle Moinho da Juventude, mues par un goût commun pour la danse hip-hop et les rythmes africains traditionnels (Cap-Vert et Sao Tomé)
Leur spectacle est réellement professionnel.

 

 

 

Réflexion

Posté : 10 mai, 2009 @ 8:10 dans - époque contemporaine, littérature et culture, Poesie | Pas de commentaires »

Quelques dates…

1791 : révolte à Saint-Domingue (Haïti) Toussaint Louverture

Abolition de la traite transatlantique :

1792 : Danemark – 1807 : Empire britannique. – 1808: Etats-Unis. – 1815 : Empire portugais.

1818 : France et Hollande -1820 : Espagne.

- 1821 : fondation du Libéria. – 1831: révolte à la Jamaïque (Samuel Sharpe)

Abolition de l’esclavage:

1834 : colonies britanniques. – 1848 : possessions françaises. – 1863 : possessions hollandaises. – 1880 : Cuba : – 1888 : Brésil

 

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Abolition de l’esclavage, Pierre Guion

 

L’océan s’est séparé de moi
pendant que j’oubliais les siècles
et me voici
réunissant en moi l’espace
condensant le temps

Dans mon histoire
le paradoxe de l’homme dispersé
le sourire brillait
dans le chant de douleur
les mains construisaient des mondes merveilleux

John a été lynché
son frère fouetté le dos nu
sa femme bâillonnée
et son fils est toujours ignorant

Et du drame intense
d’une vie immense et utile
est venue une certitude :

mes mains ont posé des pierres
dans les fondations du monde
je mérite mon morceau de pain !

Agostinho Neto, Poemas de Angola, Codecri, Rio de Janeiro, 1976

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Un autre à ma place

Posté : 6 mai, 2009 @ 6:10 dans - époque contemporaine, littérature et culture, musique et chansons | Pas de commentaires »

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Groupe Sitiados (Lisbonne) , Outro parvo no meu lugar (1999)

La force des pierres

Posté : 6 mai, 2009 @ 8:57 dans - moyen âge/ XVIème siècle, littérature et culture | Pas de commentaires »

La force des pierres dans - moyen âge/ XVIème siècle dimite13

Photographie Dimíter Ánguelov

Arrivant sur la berge, je cherchai du regard les lieux les plus ombragés, et il me sembla qu’ils se trouvaient au-delà de la rivière. Je me dis alors à moi-même qu’en cela on pouvait voir que l’on désirait le plus tout ce qu’il était le plus difficile d’obtenir ; car on ne pouvait y accéder sans passer l’eau, qui coulait là plus docile et plus haute qu’ailleurs. Mais moi, qui me réjouis toujours de chercher mon malheur, je passai de l’autre côté, et j’allai m’asseoir sous l’ombre épaisse d’un vert frêne, qui était un peu en contrebas et dont certaines des branches s’étendaient au-dessus de l’eau, qui avait à cet endroit un léger courant, et qui, gênée par un rocher qui se trouvait au milieu d’elle, se divisait d’un côté et de l’autre en murmurant. Moi, qui avais les yeux posés là, je commençai à examiner comment les choses qui n’avaient pas d’entendement pouvaient aussi se contrarier entre elles, et j’apprenais en cela à me consoler un peu de mon malheur : ainsi ce rocher était en train de contrarier cette eau qui voulait aller son chemin, comme mon infortune, en d’autres temps, avait coutume de le faire pour tout ce que je désirais le plus ; car maintenant je ne désire plus rien. Et de là me vint de la tristesse, car après le rocher l’eau se rejoignait et continuait sa course sans aucun bruit ; il semblait plutôt qu’elle courait là plus vite que de l’autre côté, et je me disais que cela devait être pour s’éloigner plus vite de ce rocher, ennemi de son cours naturel, qui, comme par force, se trouvait là.

Bernardim Ribeiro, Mémoires d’une jeune fille triste, Phébus, 2003 (Menina e Moça, Ferrare, 1554)

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Avertissement

Posté : 5 mai, 2009 @ 7:11 dans - époque contemporaine, littérature et culture | 2 commentaires »

Avertissement dans - époque contemporaine paon210

(http://abrangente.blogspot.com)

‘Il a pris son élan et il a sauté. Il a survolé un jardin splendide aux couleurs les plus variées et, un instant, a souhaité être un oiseau. Lorsqu’il a atteint l’autre toit, il n’était déjà plus chat. Un cri horrible lui a déchiré la poitrine. Depuis lors les chats et les oiseaux l’évitent et l’observent avec méfiance. Mais le hasard ne laisse personne vivre sans une petite compensation. Chaque fois qu’il voit une dinde, il se chante tout bas à lui-même : «Pauvre dinde ! Elle a essayé de m’imiter, mais l’imagination lui a manqué !» Si sa vie ne l’en empêchait pas, il comprendrait pourquoi il a plus de chance que la dinde. C’est que si sa beauté n’était pas si lourde à porter, son cri ne serait pas si horrible. Ou serait-ce de l’envie ? Quel truc ridicule ! Mais quelqu’un pourrait dire : « Vanité, dans le langage du paon, signifie envie ». Envie de quoi ? Petite, l’envie n’a pas besoin de motifs. Telle est l’origine du paon. »
J’ai raconté cette histoire à une petite fille qui est tout de suite allée demander à sa mère de la lui expliquer. Celle-ci s’est contentée de répondre : « Qu’importe l’origine de la beauté ? Quelle ânerie ! « . D’où j’ai déduit que cette histoire n’est ni pour les enfants ni pour les adultes. Que personne ne perde de temps à la lire.

Dimíter Ánguelov, « Origem do pavão », inédit.

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Le sale temps

Posté : 4 mai, 2009 @ 8:27 dans - époque contemporaine, littérature et culture, Poesie | Pas de commentaires »

Le sale temps dans - époque contemporaine pollut10

(Photo ganhepesoagora.blogspot.com)

Il y a des jours que je déteste
comme des insultes auxquelles je ne peux répondre
sans prendre le risque d’une dangereuse intimité
avec la main qui lance le pus
qui travaille au service de l’infection

Ce sont des jours où l’on n’aurait jamais dû sortir
de mauvais temps fixe
qui nous défie du mur
des jours qui nous insultent qui nous jettent
les pierres de la peur la verroterie du mensonge
la petite monnaie de l’humiliation

Des jours ou des fenêtres sur le bourbier
qui se reflète dans le ciel
des jours du quotidien
des trains qui emmènent le sommeil au travail en grognant

Le sommeil centenaire
mal nourri mal habillé
au travail
le martèlement dans la tête
la petite mort malicieuse
qui dans la spirale des sirènes
se cache et siffle

Des jours que j’ai passés dans les égouts des rêves
où le sordide donne la main au sublime
où j’ai vu le nécessaire où j’ai appris
que ce n’est que parmi les hommes et pour eux
que ça vaut la peine de rêver.

Alexandre O’Neill (Lisbonne), 1924-1986

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L’aveuglement

Posté : 3 mai, 2009 @ 7:34 dans littérature et culture, vidéos documentaires | 8 commentaires »

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Bande-annonce du film « Blindness » du Brésilien Fernando Mereilles, (en compétion à Cannes cette année) d’après le roman Ensaio sobre a cegueiradu Portugais José Saramago, prix Nobel de littérature 1998

C’est l’histoire d’une ville dont les habitants deviennent aveugles les uns après les autres sans savoir pourquoi. Il suffit de regarder un aveugle pour le devenir. L’angoisse. Une seule femme (Julianne Moore) voit toujours mais feint l’aveuglement pour suivre son mari (Mark Ruffalo), jusqu’alors ophtalmologiste, dans un camp où l’on parque les «contaminés» pour éviter que la contagion ne se répande.

 

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Une scène au moment du tournage

 

Les critiques du film sont mitigées, certaines élogieuses:

« Le festival s’ouvre ce soir avec le nouveau film de Fernando Mereilles, Blindness, bouleversant. Une première surprise profonde et poignante. Le cinéaste réussit au travers d’une mise en scène aux contours tranchants à tenir, sans jamais déraper, un récit qui aurait très vite pu être emporté par de poussifs clichés. Avec une violence portée par une forme de lyrisme, il dresse un terrible portrait de la nature humaine, une nature que chacun feint d’ignorer, les aveugles n’étant pas forcément toujours ceux qu’on croit, une nature que le cinéaste transcende en l’ouvrant sur un espoir lumineux. Un film bouleversant et spectaculaire qui dépasse donc nos attentes, la compétition s’annonce rude si tous les films s’inscrivent dans cette lignée. «  (Sophie Wittmer et Kevin Dutot )
Voir ici

« Ainsi, à travers cette parabole réaliste sur l’égoïsme de l’Humanité, Meirelles nous assène à la fois un camouflet « moral » (sans pour autant donner de leçon) et un uppercut visuel. On pourrait d’ailleurs presque n’apprécier le film que pour l’excellente construction des plans, le travail d’orfèvre de mises en scène et en images et l’attention allouée à la bande son (capitale). Mais Fernando Mereilles est aussi et surtout un foutu conteur et la fable qu’il nous déroule remue des questions qui font du bien parce qu’elles peuvent faire mal. » (Eléonore Guerra, Cannes, le 14 Mai 2008)
Voir ici

… d’autres plus réservées.

Une bonne occasion de lire ou relire le roman, L’aveuglement, et sa suite, La lucidité (traductions de Geneviève Leibrich, éditons du Seuil)

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