Lusopholie

Lettres, poésie et musique lusophones

Archive pour septembre, 2009

Attente

Posté : 30 septembre, 2009 @ 7:49 dans littérature et culture | Pas de commentaires »

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(origine Ovimbundu)
Je t'attends
depuis que tu es partie
j'espère un message
de chaque personne qui vient;
Je regarde les chemins
tous les matins
dans l'espoir de te revoir.

Le brouillard est passé.
Un nouveau feuillage couvrira
bientôt
la forêt
et tu n'arrives pas.
Après
viendront les pluies...

De tant t'attendre
Je rêve que tu es là.
Je m'éveille à l'aboiement des chiens
pensant qu'est arrivée
celle qui vient frapper à ma porte.
cette vaine espérance
est un tourment qui croît en moi
de jour en jour.

Raul David (1918, Ganda, province de Benguela, Angola)


		Cantares do Nosso Povo, 1983, Luanda, União dos Escritores Angolanos

Etre poète, éperdument

Posté : 28 septembre, 2009 @ 7:22 dans musique et chansons, Poesie | 7 commentaires »

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Groupe Trouvante, Perdidamente (Ser poeta, de Florbela Espanca, mis en musique par João Gil )

Ser poeta é ser mais alto, é ser maior
Do que os homens! Morder como quem beija!
É ser mendigo e dar como quem seja
Rei do Reino de Áquem e de Além Dor!

É ter de mil desejos o esplendor
E não saber sequer que se deseja!
É ter cá dentro um astro que flameja,
É ter garras e asas de condor!

É ter fome, é ter sede de Infinito!
Por elmo, as manhas de oiro e de cetim…
É condensar o mundo num só grito!

E é amar-te, assim, perdidamente…
É seres alma, e sangue, e vida em mim
E dize-lo cantando a toda a gente!

Florbela Espanca, in Terra Firme, 1987

 

Et c’est t’aimer ainsi, éperdument…
C’est que tu sois en moi l’âme et la vie

Et que je le dise à tous en le chantant.

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Aveu

Posté : 26 septembre, 2009 @ 8:12 dans - époque contemporaine, littérature et culture, Poesie | 3 commentaires »

bouguereau.jpg

(William Bouguereau)

Je me rappelle avoir marché dans ce champ,

avoir fait sortir le soleil en secouant les épis,
avoir entendu au loin quelqu’un rire et après le silence,
avoir senti que rien ne se passait en passant le long des murs,
n’avoir vu personne alors que l’après-midi commençait,

avoir fermé les yeux pour me déliver du bleu,
et les avoir rouverts comme si le ciel était d’une autre couleur,

avoir regardé une maison comme si quelqu’un l’habitait,

et avoir su que les fenêtres s’ouvraient pour rien,
m’être demandé d’où venait la fleur que tu as cueillie,

sans me rappeler que c’est le temps des fleurs,

t’avoir demandé qui tu es sans avoir de réponse,
et avoir entendu tout ce que ton souffle me dit, avoir vu ta tête se poser sur le sol comme si la terre te disait un secret,
et avoir deviné ce que la terre t’a dit

quand je t’ai regardée, ton visage disant tout.

posté par Nuno Júdice, 25 novembre 2006 (http://aaz-nj.blogspot.com/)

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Au secours !

Posté : 25 septembre, 2009 @ 7:26 dans - moyen âge/ XVIème siècle, littérature et culture, Poesie | 3 commentaires »

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J’étais à l’ermitage de San Simion,
m’ont encerclée les vagues si grandes
quand j’attendais mon ami !
quand j’attendais mon ami !

J’étais à San Simion devant l’autel,
m’ont encerclée les vagues de la mer
quand j’attendais mon ami !
quand j’attendais mon ami !

M’ont encerclée les vagues si grandes,
je n’ai ni batelier, ni rameur
quand j’attendais mon ami !
quand j’attendais mon ami !

M’ont encerclée les vagues de la mer
et je n’ai ni batelier, ni rameur
en attendant mon ami !
en attendant mon ami !

Comme je n’ai ni batelier, ni rameur
je mourrai, jolie, en haute mer
en attendant mon ami !
en attendant mon ami !

Pas de batelier, je ne sais pas ramer,
je mourrai, jolie, en haute mer
en attendant mon ami !
en attendant mon ami !

[B 852 / V 438]

Le jongleur Meendinho (Mendinho) a vécu entre la seconde moitié du XIIIème siècle et le début du XIVème. On n’a pas de renseignements précis sur sa biographie. On pense qu’il était originaire du sud de la Galice, de Vigo.

troubesp.jpg

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Jamais plus

Posté : 21 septembre, 2009 @ 7:40 dans - XIXème siècle, littérature et culture, Poesie | 2 commentaires »

sunset.jpg

Coucher de soleil sur la Ria de Alvor (José Varela, http://www.al-farrob.com/)

Je ne sais si ton sein fut une île enchantée…
Un paradis de chant,
De parfum, d’amour et de beauté…
Ou un temple en bord de mer… un temple saint
Plein d‘arôme et de lumière !
Je ne sais… quelqu’un connaît-il sa fortune ?

Mais je dormais bercé dans ton sein
Mon âme en repos.
Un soupir… une prière…
Le vent les emporte dans la nuit obscure !
Je rêve ! … un rêve qui oublie !
Mais n’oublie pas son rêve de fortune !

Quel fantôme nous crie – en avant ! en avant !
Oublier ! Oublier ! – ?
Mon coeur refuse!
Ne veut pas… ne peut pas… il lutte en vacillant !
Où il a eu son nid et son amour,
C’est là qu’il doit rester, sombre, incertain,

Il restera, planant dans le ciel vide,
Oiseau éternel de douleur !
- Jamais plus ! Jamais plus !
Que dit l’onde au rivage ? il y a un destin
Triste, brisé, en sa plainte divine,
Et un mystère malheureux dans ces pleurs !

- Jamais plus ! jamais plus !
Et le coeur, que dit-il aux fleurs mortes
De son jardin d’amours ?
Comme l’onde – jamais !
Si je pouvais rêver ? Ah ! je peux toujours
Rêver… si c’est de toi !
Toujours ! toujours à mes côté, image belle…

La nuit est longue… viens parler avec moi !
Etale tes cheveux…
Le ciel de ton Italie jamais ne brille
Comme brillent mes rêves, vagues, beaux,
Si tu me parles en rêve, fille !
On t’a emmenée ! c’est la vague des mers !

L’aile de l’aigle ! le vent !
Gémis, captive – pleure, découragée,
Colombe d’amour, regrettant tes foyers !
Ton nid est à présent triste, glacial…
Un lit conjugal !

Plutôt la terre obscure, pauvre esclave,
Où – sous la voûte sombre -
Ton âme étendait ses vols libres…
Et où ton cœur aimait !

 

Antero de Quental (Madère, 18421891) Primaveras Românticas, préf. de Nuno Júdice, ed Colares

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avant-dernier voyage

Posté : 20 septembre, 2009 @ 7:18 dans - époque contemporaine, littérature et culture | Pas de commentaires »

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C’est pourquoi aujourd’hui, après tant d’années, il ne pouvait tolérer le manque de respect dans les cimetières que les journaux rapportaient : des os et des morceaux de crâne avec encore des cheveux dessus éparpillés n’importe où, des tombes et des cercueils violés, des attaques et des coups de feu anarchiques pendant les cérémonies funèbres. Il se révoltait naïvement : Si ces types n’ont pas peur des morts et de l’Au-delà, comment peuvent-ils respecter les vivants ? Les dernières informations sur la présence d’adolescents aux lunettes noires, à la chemise déboutonnée ou sans manches et à la tête rasée entourée de rubans jaunes, qui s’infiltraient dans les cortèges avec un air compassé et des fleurs à la main pour aussitôt après se livrer au pillage du dernier costume ou des dernières chaussures du défunt, avaient fini par épuiser sa patience et son indignation. Ça, et cette pratique déshonorante de la part des familles mêmes, qui préféraient la plupart du temps déchiqueter le cercueil à coups de hache avant qu’il descende dans le trou, pour éviter qu’on le vole et qu’il soit revendu par la suite à un autre hôte ayant passé l’arme à gauche… C’est à ce moment-là qu’il conçut, donc, une opération périlleuse et radicale : se faire passer pour un défunt pour venger l’Au-delà !

 

(more…)

Yin/yang

Posté : 19 septembre, 2009 @ 11:56 dans - cinéma, - époque contemporaine, Poesie | Pas de commentaires »

 

 

Yin/yang dans - cinéma

 

- Regarde bien citoyen, et vois
le monde que nous construisons pour tes enfants

Absolue tranquillité dans les rues
Aucune voix discordante
Tous occupés à un labeur productif

C’est la paix, l’ordre, le travail
Aucun motif d’insatisfaction

- Je vois
La paix, l’orde, le travail

Votre monde est sûr comme une caserne
La vie est apparue pour le risque de la vivre

Même les feuilles des arbres ne se balancent pas
Mais moi,
Je rêve d’un monde au mouvement équilibré
Non de l’annulation du mouvement

Même les pierres obéissent :
Mais moi, je veux
Un monde où les contraires s’harmonisent
Non l’élimination des contraires

Même les âmes transpirent :
Mai moi, je lutte pour un monde
Où ce n’est pas seulement l’homme qui réalise des activités
Mais les activités qui réalisent l’homme

Un monde de paix, d’ordre et de travail
(et de justice,
De liberté
Et de plaisir

Perdro Lyra (Brésil), Decision (extrait, Les deux visages)

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Cordages recyclés

Posté : 17 septembre, 2009 @ 9:57 dans littérature et culture | 2 commentaires »

Cordages recyclés dans littérature et culture carapateira017

Les cordages échoués    sont devenus déco…

 

 

 

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