Aveu
(William Bouguereau)
Je me rappelle avoir marché dans ce champ,
avoir fait sortir le soleil en secouant les épis,
avoir entendu au loin quelqu’un rire et après le silence,
avoir senti que rien ne se passait en passant le long des murs,
n’avoir vu personne alors que l’après-midi commençait,
avoir fermé les yeux pour me déliver du bleu,
et les avoir rouverts comme si le ciel était d’une autre couleur,
avoir regardé une maison comme si quelqu’un l’habitait,
et avoir su que les fenêtres s’ouvraient pour rien,
m’être demandé d’où venait la fleur que tu as cueillie,
sans me rappeler que c’est le temps des fleurs,
t’avoir demandé qui tu es sans avoir de réponse,
et avoir entendu tout ce que ton souffle me dit, avoir vu ta tête se poser sur le sol comme si la terre te disait un secret,
et avoir deviné ce que la terre t’a dit
quand je t’ai regardée, ton visage disant tout.
posté par Nuno Júdice, 25 novembre 2006 (http://aaz-nj.blogspot.com/)
3 commentaires »
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Très bonne traduction de ce beau poème.Il maintient sa baeuté dans la langue française.
Merci !
Très jolie, ça sent le parfum de l’été !