écologistes
Le professeur de portugais les présenta comme étant Manfred et Gertrud, de Dortmund. Ils avaient désormais échangé l’acier contre des pâturages, et acheté une ferme abandonnée du côté d’Alvito. Gertrud fait de la poterie, de très jolies choses. Sebastião Curto jaugeait d’un regard méfiant les deux Allemands qui tiraient des chaises vides pour s’asseoir à côté de lui. Je déteste la police et les étrangers, grommela-t-il tout bas, et Joaquim Peixoto se pencha aussitôt en avant pour manifester un énorme intérêt pour cette émigration en sens inverse, espérant anxieusement que personne n’ait entendu le commentaire xénophobe de son collègue.
- Et vous êtes ici depuis longtemps ?
- J’ai vécu deux ans dans une république à Coimbra. Gertrud vient d’arriver, avec d’autres camarades qui ont acheté aussi une ferme près de la nôtre. Nous sommes en train de développer un projet commun d’agriculture biologique intégrée, c’est exactement le genre de choses qui manque ici en Alentejo.
Manfred avait une minuscule tresse blonde qui tombait sur sa nuque, se détachant des ses cheveux très courts. Il portait un gilet à rayures, et un mouchoir à tabac attaché avec deux nœuds autour du cou. Il se mit à rouler avec dextérité une feuille de papier à rouler sur le tabac très clair qu’il avait sorti de la boite en fer pendue à sa ceinture de cuir, à la boucle large et aux brides usées. – Nous avons des abeilles, dit-il. C’est un secteur de l’horticulture qui a un fort rendement.