Lusopholie

Lettres, poésie et musique lusophones

Archive pour septembre, 2009

écologistes

Posté : 16 septembre, 2009 @ 8:02 dans - époque contemporaine, littérature et culture | Pas de commentaires »

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Le professeur de portugais les présenta comme étant Manfred et Gertrud, de Dortmund. Ils avaient désormais échangé l’acier contre des pâturages, et acheté une ferme abandonnée du côté d’Alvito. Gertrud fait de la poterie, de très jolies choses. Sebastião Curto jaugeait d’un regard méfiant les deux Allemands qui tiraient des chaises vides pour s’asseoir à côté de lui. Je déteste la police et les étrangers, grommela-t-il tout bas, et Joaquim Peixoto se pencha aussitôt en avant pour manifester un énorme intérêt pour cette émigration en sens inverse, espérant anxieusement que personne n’ait entendu le commentaire xénophobe de son collègue.
- Et vous êtes ici depuis longtemps ?
- J’ai vécu deux ans dans une république à Coimbra. Gertrud vient d’arriver, avec d’autres camarades qui ont acheté aussi une ferme près de la nôtre. Nous sommes en train de développer un projet commun d’agriculture biologique intégrée, c’est exactement le genre de choses qui manque ici en Alentejo.

Manfred avait une minuscule tresse blonde qui tombait sur sa nuque, se détachant des ses cheveux très courts. Il portait un gilet à rayures, et un mouchoir à tabac attaché avec deux nœuds autour du cou. Il se mit à rouler avec dextérité une feuille de papier à rouler sur le tabac très clair qu’il avait sorti de la boite en fer pendue à sa ceinture de cuir, à la boucle large et aux brides usées. – Nous avons des abeilles, dit-il. C’est un secteur de l’horticulture qui a un fort rendement.

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Pourquoi « Lusopholie »

Posté : 14 septembre, 2009 @ 7:23 dans littérature et culture | 174 commentaires »

Pourquoi mouett10 dans littérature et culture livro10

bienvenue, bem-vindas e bem-vindos

La littérature lusophone, hormis certains grands auteurs, est relativement peu connue et divulguée en dehors de sa sphère d’origine. Ceci est une tentative de faire connaître aux lecteurs en quête de dépaysement des textes différents, dans lesquels ils peuvent être confrontés à une autre manière de sentir, de penser, d’être en face de la vie et du monde.

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« De ma langue, on voit la mer », a dit Virgílio Ferreira.
De sa langue, on peut aussi voir onduler la plaine de l’Alentejo,
apercevoir une Lisbonne insoupçonnée,
l’immensité et la diversité du Brésil,
les berges du Zambèze ou le Mussulo de Luanda,
et beaucoup d’autres mondes.
On peut entendre des voix qui se lamentent, s’enthousiasment, s’indignent ou se moquent, venues tantôt d’un passé – proche ou lointain – tantôt du présent des auteurs modernes.

(clic pour arrêter)

Les » pages » sont pour la plupart consacrées à des photos personnelles, de lieux que j’aime. compteur MySpace

Mona dorée

Posté : 11 septembre, 2009 @ 8:10 dans - époque contemporaine, Poesie | 4 commentaires »

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Toile de Catherine Scharbach

J’en fais mon affaire
Des margoulins fiévreux
Des pourvoyeurs de commissions occultes
Ah tous ces coups de pied occultes qui se perdent

J’en fais mon affaire
De la fièvre explosive
Des mots mielleux s’égarant sirupeux
En jeux insolents qui se veulent stochastiques

Je règle leur compte
Aux commissaires mépriseurs
Gelés sous leur vomi
Perdus dans leurs diatribes haineuses

Je règle leur compte
Aux belles langoureuses
Fêlées fardées en victimes fielleuses
Sclérosées par-dessus leurs dessous hystériques

Je vais m’en occuper
Des tunnels de pub
Emplis de plein de plomb fondu
Noircis d’autonomie

Je vais m’en occuper
De l’acmé de l’amour
Epurer le fatras fou avarié
Pour enfin clamer que je t’aime toujours !

Marialou

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monde cubique

Posté : 9 septembre, 2009 @ 6:56 dans - époque contemporaine, littérature et culture | Pas de commentaires »

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- Imagine quelque chose que personne ne peut imaginer : le monde en forme de cube, sans dimensions réelles.- Ce que l’on imagine n’a jamais de dimensions réelles – dis-je, pour tenter de donner plus de légèreté à une aussi grave question, mais sans succès.

- Parfois je me sentais au centre de ce cube infini, comme un point, sans consistance. D’autres fois sur l’un des points supérieurs, ou en train de marcher le long du précipice, totalement vertical…
Et il trembla, bien que concentré à l’extrême pour ne pas perdre l’équilibre.
- D’autres encore, j’étais au pied de la base de ce cube : je m’éloignais d’un centième de millimètre pour tourner le coin et observer l’autre face. Il n’y a rien de plus pénible dans une vie humaine, tu sais. Une curiosité violente, écrasante. Et une certitude cruelle, une rationalité impie, une lucidité destructrice, qui me révélaient immédiatement l’absurde de cette intention : confirmer ce que la raison devinait avant même de percevoir une quelconque géométrie. Et lever les yeux et voir comment la hauteur elle-même disparaît et se fond dans le néant, ou alors voir un point du support de ce cube idéal, appuyé par notre imagination. La ligne droite ! Je l’ai sentie comme un fil télégraphique sur lequel mes neurones-hirondelles étaient posés, mais séparés par une distance, comme si chacun d’entre eux était unique sur cette ligne pétrifiée. Une ligne droite à l’intérieur d’un corps solide ! Tu as déjà imaginé le diamètre de ce cube ? Il n’y a pas de mirage plus usant. Tu ne sens pas cette douleur insupportable ?
- Il n’y a pas de douleur insupportable ! C’est un fantasme. La douleur et la mort alternent.
- Peut-être qu’elles alternent parce que la douleur ne sait rien de la mort. Imagine maintenant une ligne droite divisée ! Y a-t-il une image plus horrible ? La ligne divisée entre les deux faces d’un cube !
- Passe de ce côté. N’aie pas peur. La division est presque invisible. Nous sommes déjà de l’autre côté du cube. J’ai été content de te rencontrer.

Dimíter Anguelov, Trinta contos até ao fim da vida, &etc, 1998

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cordages échoués

Posté : 8 septembre, 2009 @ 7:06 dans littérature et culture | 4 commentaires »

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Trouvailles sur la plage, plus de coquillages… 

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