La mort est de sortie
La mort est sortie dans la rue un jour comme ça
Dans ce lieu sans nom pour un but quelconque
Une goutte rouge tombe sur la chaussée
Et un ruisseau de sang coule d’une poitrine ouverte
Le vent qui souffle dans les cannes de la canneraie
Et la faux d’une moissonneuse du Portugal
Et le son de l’enclume comme un clairon dans le ciel
Vont annoncer partout que le Peintre est mort
Ton sang, Peintre, réclame une autre mort
Oeil pour oeil dent pour dent, il n’y a que ça de vrai
Pour la loi assassine, la mort qui t’a tué
Ton corps appartient à la terre qui t’a embrassé
Ici nous t’affirmons que dent pour dent, c’est vrai
Qu’un jour rira bien celui qui rira le dernier
Dans la courbe de la rue, il y a des tombes
Et sur toutes fleuriront les roses d’une nation
Le vent qui souffle dans les cannes de la canneraie
Et la faux d’une moissonneuse du Portugal
Et le son de l’enclume comme un clairon dans le ciel
Vont annoncer partout que le Peintre est mort
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Paroles et musique de José Afonso
Chanson dédiée au peintre et sculpteur José Dias Coelho, abattu le 19 décembre 1961. Ce jour-là, à 8 heures du soir, cinq agents de la PIDE (police politique du régime salazariste) sortis d’une voiture l’ont poursuivi, encerclé et ont tiré deux fois. La première à bout portant en pleine poitrine, ce qui l’a fait tomber, et l’autre alors qu’il était déjà à terre. Puis ils sont repartis comme ils étaient venus, et ce n’est que deux heures plus tard, alors que le peintre expirait, qu’il a été transporté à l’hôpital.
José Dias Coelho
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