Cynismes
*
Il faut que je vous parle lugubrement
De mon amour immense et massacré
Avec la lumière et la foi d’un croyant.
Je vais vous exposer mon torse décharné,
Vous appeler ma croix et mon calvaire,
Et être moins qu’un Judas empaillé.
Je vais vous révéler mon intime sanctuaire,
Vous dévoiler la vie, le monde, le plaisir,
Comme un vieux philosophe légendaire.
Je vais montrer, si triste et ténébreux,
Les fonds abyssaux de ma vie,
Et la regarder d’un air si nerveux,
Qu’enfin, elle devra se sentir obligée,
Pleine de douleur, tremblante, hallucinée,
Et qu’elle pleurera des larmes, très touchée !
Et alors, moi, je devrai éclater de rire.
Cesário Verde, O livro de Cesário Verde, édition posthume, 1887
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