Les passantes et moi
Passe une Anglaise,
elle accourt vite,
toute surprise:
What black my God!
Une Espagnole,
qui me voit,
roucoule:
Que alto, Dios mio!
Si elle est française:
Oh, le beau nègre !
En me souriant.
Si elle est portugaise,
Ô Costa Alegre!
Tu as un rhume !
Caetano da Costa Alegre (São Tomé), 1864-1890, Versos.
La baie de São Tomé
6 commentaires »
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je suis pas bien certain de comprendre le texte de Da Costa Alegre .est-ce à dire que les portugais comme les brésiliens par exemple sont habitués à la mixité et qu’il ne la remarque même plus ? tu me dis si je suis à côté de la plaque…Amicalement
Il manquait une indication importante : les dates de sa biographie. A ce moment-là, on était encore à la colonie… d’où la réaction de la Portugaise (sympathique quand même, mais plus familier, on sent le rapport supérieure/inférieur…)
En tout cas, un humour très actuel … il est vraiment drôle ce poème!
Oui, n’est-ce pas ? Quelle autodérision ! Dire tant de choses en si peu de mots, c’est fort, et le dépit qu’on sent à la dernière strophe est à la fois amusant… et tellement significatif !
rebonjour Lusina :
suite à mon commentaire de mars 2007 ( commentaire 1 ici ) , je ne suis toujours pas sûr d’avoir bien compris , faut-il lire venant de la portugaise : tu as un rhume ou un rhum ? Faut-il comprendre que la française est une petite coquine ? Que l’espagnole l’est aussi dans son genre , mais voilà il y a le poids des traditions ? Quant à l’anglaise , elle est anglaise la pauvre…alors faut-il comprendre qu’elle n’a pas eu de chance pour s’ouvrir à la diversité culturelle , engoncée qu’elle est dans une identité nationale de m….? ( toujours à replacer dans le contexte et l’époque du poème ) .
rien à voir _ en ce moment sur le site de Daniel Mermet ( taper » là bas si j’y suis » ) une rediffusion d’une émission sur le Fado (émission du vendredi 4 décembre ) .Sinon , j’ai commandé au père noël , le livre de lobo antunes , la mort de carlos Gardel .
A plus . lionel , passager mais constant .
Rebonjour Lionel
Je crois, pour répondre à ta question, que les « étrangères » le draguent et le voient comme un bel homme, alors que la Portugaise lui parle sur un ton un peu supérieur et ne voit en lui qu’un « indigène »… mais je peux me tromper, et la poésie est toujours sujette à plusieurs interprétations.