Correspondances (variante)
J’ai pénétré avec toi dans la forêt des symboles;
je les ai cueillis, un à un, sur les vertes branches,
et je te les ai donnés pour que tu les ouvres, et que d’eux,
tu tires la plus belle des images.
Tu les a posés dans le sein du songe,
tu les ai laissé mûrir comme
des kakis abstraits, tu as lu l’avenir
dans leur pulpe de consonnes.
Et lorsque est arrivé l’hiver,
tu as bu le jus de leurs voyelles dans la coupe
du poème, en écoutant
la musique du vent qui agitait
la forêt libre de symboles,
dans la clairière ouverte de ton corps.
Nuno Júdice, A a Z, novembre 2006
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Une lecture dont certain mots raisonnent
« la musique du vent qui agitait la forêt libre »
Bisous tout plein
Jade
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Bisous, Jade ! J’aurais peut-être dû mettre l’original :
La nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles;
L’homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l’observent avec des regards familiers.
Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.
Il est des parfums frais comme des chairs d’enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
- Et d’autres, corrompus, riches et triomphants,
Ayant l’expansion des choses infinies,
Comme l’ambre, le musc, le benjoin et l’encens,
Qui chantent les transports de l’esprit et des sens.
Baudelaire, Les fleurs du mal.
bisous tout plein
Jade
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