Chanson pour Catarina
Catarina Eufémia (1928-1954)
José Afonso, Cantar alentejano
Elle s’appelait Catarina
L’ Alentejo l’avait vu naître
Des paysannes l’ont vu vivre
Baleizão l’a vue mourir
Des moissonneuses dans le matin froid
Vont mettre des fleurs sur sa tombe
La campagne a rougi Du sang qui alors a jailli
Calme ta colère, campagne
Ta plainte n’est pas finie
Qui a vu mourir Catarina
Ne pardonne pas à ses assassins
Cette colombe si blanche
Tout le monde la veut pour soi
Ó Alentejo brûlé
Personne ne se souvient de toi
Cette hirondelle noire
Bat des ailes pour s’envoler
Ó Alentejo oublié
Un jour, tu chanteras
*Chamava-se Catarina
O Alentejo a viu nascer
Serranas viram-na em vida
Baleizão a viu morrer
*Ceifeiras na manhã fria
Flores na campa lhe vão pôr
Ficou vermelha a campina
Do sangue que então brotou
*Acalma o furor campina
Que o teu pranto não findou
Quem viu morrer Catarina
Não perdoa a quem matou
*Aquela pomba tão branca
Todos a querem p’ra si
Ó Alentejo queimado
Ninguém se lembra de ti
* Aquela andorinha negra
Bate as asas p’ra voar
Ó Alentejo esquecido
Inda um dia hás-de cantar
José Afonso, Cantar alentejano
Catarina Eufémia, née à Baleizão, mère de trois enfants, analphabète comme la plupart des moissonneuses de l’époque, travailleuse agricole saisonnière employée par les grands propriétaires, est assassinée d’une balle dans le dos le 19 mai 1954 dans le village de Baleizão, pendant une grève des travailleurs agricoles qui, entre autres revendications, exigeaient une augmentation du salaire journalier des femmes pendant les moissons. Catarina Eufémia avait 26 ans, portait dans ses bras son fils de 8 mois, et, dit-on, était enceinte.
En mai 1974, l’un des médecins ayant pratiqué l’autopsie révéla que Catarina n’était pas enceinte et qu’elle avait été abattue d’une balle dans le dos à bout portant (alors qu’elle était tombée avec son fils dans les bras).
Huit femmes et trois hommes furent arrêtés à la suite de cette affaire et passèrent en jugement, accusés d’avoir perturbé le travail des autres travailleurs et de désobéissance à la Garde Nationale. Quatre furent acquittés, les autres condamnés à des peines avec sursis, mais tous restèrent en prison préventive jusqu’au jugement.
4 commentaires »
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C’est curieux , Lusina , je viens de regarder ( hier soir ) le Film de Bertolucci 1900 sur la condition des paysans en Italie avant et pendant le fascisme Mussolinien . Curieux écho que cette chanson .
Vont mettre des fleurs sur sa tombe , tu as mis un » r » à la fin de tombe , si je puis me permettre .
Allez , je te fais une bise pour le 1er Mai ( là encore si je puis me permettre ) .
Bon week-end à toi .
Merci, Lionel, j’espère que tu as passé un bon week-end.
Oui, les luttes paysannes se ressemblent, n’est-ce pas ?
Bien des douleurs,
bisous Lusina
Jade
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Merci de ta visite, Jade !
Bisous !