Eté
Algarve, toile de Catherine Scharbach
Qu’est-ce qui m’a incité, donc, à retourner à cette après-midi d’août, en ce milieu du XIXème siècle, et à faire l’expérience de cette chaleur qui a dépassé toutes les limites connues ? Je vous assure que la chaleur ne m’affecte pas ; au contraire, je m’y suis habitué, justement dans ces mois les plus chauds de l’été, et à l’heure où le soleil tape avec le plus de force sur les corps. Je n’ai même pas besoin de me mettre à l’ombre ; et ce chaud contact ne me fait même pas transpirer, il ne fait que passer sur moi – comme si mon corps était une pierre, ou un tronc d’arbre – avant de tomber sur le sol sans produire d’ombre, non parce qu’il est midi et que le soleil tombe d’aplomb, mais parce que ma présence en cette après-midi où l’homme fut assassiné entre la montagne et la mer est purement abstraite, faisant de mon corps un objet immatériel, libéré du poids des sensations qui déclencheraient les réactions de rejet de la chaleur insupportable de cet été-là.
Nuno Júdice, L’ange de la tempête (O anjo da tempestade), La Différence, 2006
4 commentaires »
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La toile… magnifique!
A bientôt toi bye
Ah, merci Janus, je dirai à mon amie Cat que sa toile t’a plu, ça lui fera plaisir.
A bientôt !
merci Lusina pour cet extrait de Nuno Judice que j’aime tant !
belle toile aux couleurs Algarvias
Merci d’être passée, Nina !