Archive pour octobre, 2010
L’Ile des Amours
Ilha dos Amores (Açores)
Groupe Pólo Norte (Portugal)
Je connais un endroit
Où le temps s’est arrêté
Et où les couleurs du ciel
Sont impossibles à peindre
Tout est autour de la mer
Et c’est là que je vais
Si tu es comme moi
Tu vas vouloir aussi y rester
Oh, emmène-moi avec toi
Au pays des mille couleurs
Oh, viens avec moi
Dans l’Ile des Amours
Les formes d’un volcan
S’élèvent sur une colline
Qui un jour s’est endormie
J’espère qu’il ne se réveille pas
Assis au bord de l’eau
Regardant l’horizon
Je fais la promesse
De revenir un jour
Emmène-moi avec toi
Dans l’Ile
Dans l’Ile des Amours
Avec toi
Emmène-moi avec toi
Porto Côvo
Rui Veloso, Porto Côvo
Je mâchouille une orange sur la falaise
Je vois le monde bleu en face de moi,
J’écoute un rossignol aux alentours,
Dans le calme imprévu du couchant
En bas des feux tremblent dans les tentes
Au large les eaux brillent comme de l’argent
Et la brise raconte d’anciennes légendes
De ports et de baies emplies de pirates
Il y avait un pêcher dans l’île
Planté par un Vizir d’ Odemira
On dit que par amour il s’est tué jeune
Ici, à l’endroit de Porto Covo
La lune est descendue sur cette paix
Et règne sur toutes ces lumières
Autour toute la vie se complaît
Pendant qu’un sar grille dans la braise.
Au loin la citadelle d’un navire
S’allume sur la mer comme un désir
Derrière moi le souffle du destin
Me rend au souvenir de l’Alentejo
Il y avait un pêcher dans l’île
Planté par un Vizir d’ Odemira
On dit que par amour il s’est tué jeune
Ici, à l’endroit de Porto Covo
Je mâchouille une orange sur la falaise
Je vois en face de moi le bleu sombre
Je pourrai être un poisson dans la marée
Qui nage sans avenir ni passé
Il y avait un pêcher dans l’île
Planté par un Vizir de Odemira
On dit que par amour il s’est tué jeune
Ici, à l’endroit de Porto Covo
(Musique Rui Veloso, Paroles Carlos Tê)
Chant du verbe en quête de forme
L’arbre à palabres, huile de Catherine Scharbach
Je préside à tous les mensonges
ceux du ciel ceux de la terre depuis si longtemps
que même le temps ne s’en souvient pas Avant la mer
j’ai été vol Avant le sel j’ai été mer
et soif avant l’eau fraîche Avant le vers
la poésie Je suis avant Dieu et l’univers
Etant avant je n’ai jamais été hier
et prisonnier de tout jamais otage
même pas de moi-même car ma faim
n’a ni distance ni horizon ni fin
Si on me compte je suis innombrable
si on me chasse je suis invulnérable
Jamais debout et jamais en mesure
ma dimension est autre je suis le rythme
cosmique auquel battent toutes les galaxies
et qui fait fleurir les branches des acacias
Jamais prévu ni pensé Je ne suis pas volonté
Dans les lettres de prison on me lit liberté
pas la mienne la tienne la leur ou celle de tous
Je suis la liberté du désir Du désir des lotus
des oiseaux des fleuves des hommes et des femmes
de tout l’espace de toutes les choses et de tous les êtres
C’est pourquoi je préside à tous les mensonges
ceux du ciel ceux de la terre depuis si longtemps
que même le temps ne s’en souvient pas Je suis la raison
de toutes les défaites le coeur
de la souffrance les mains du désespoir
J’existe éternellement et je reste l’espoir
depuis le chaos et je chante la re-création du désir
dans sa liberté comme les lèvres dans le baiser
En moi tout recommence
grain par grain point par point morceau par morceau
main par main soleil par soleil seconde par seconde
Parce qu’avec moi recommence le monde
jusqu’à ce que tout soit ce que je ne vois pas
jusqu’à ce que le monde soit celui du désir
Teodomiro Alberto Azevedo Leite de Vasconcelos (Mozambique) , 1944-1997, « Canto do Verbo em Busca da Forma », Resumos, Insumos e dores emergentes, éd. AEMO, 1997
le siège
Lorsqu’ils entrèrent dans le dixième jour du siège les guerriers regardèrent tout ce qui était vivant et sans vie que la terre portait depuis le commencement des commencements et parvinrent à la triste conclusion que le monde avait perdu la beauté et la vigueur qu’il possédait depuis des siècles. Le ciel et la terre prenaient la couleur de cadavres étripés. Les jours succédaient aux jours au rythme de somnambules séniles.
Nous sommes portugais…
Mario Mata, Somos portugueses (1993)
Le monde est malade, et nous ne sommes pas mieux,
Il n’y a pas de futur,
L’occident ou l’Orient, lequel des deux est le pire ?
Il n’y a pas de futur
Tout le monde nous arnaque
Nous sommes tous dans la même barque
Il n’y a pas de futur…
Mais nous sommes portugais, nous sommes latins
Et nous aimons bien critiquer…