Lusopholie

Lettres, poésie et musique lusophones

Archive pour novembre, 2010

Les vertus de la lecture

Posté : 30 novembre, 2010 @ 7:20 dans - moyen âge/ XVIème siècle, littérature et culture | 9 commentaires »

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Sur le travail manuel quotidien : l’Oisiveté est ennemie de l’âme ; ainsi, en certaines saisons, les frères devraient travailler de leurs mains et réserver certaines heures à de pieuses lectures. Entre Pâques et les Calendes d’Octobre ils devront s’adonner à la lecture, de la quatrième à la sixième heure. Des Calendes d’Octobre au début du Carême, ils devront lire jusqu’à la fin de la troisième heure; pendant la durée du Carême ils pourront chacun recevoir un livre et le lire en entier.

Règles de Saint Benoît, Chapitre XLVII (extrait)

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Lune

Posté : 29 novembre, 2010 @ 4:59 dans - époque contemporaine, littérature et culture, musique et chansons | 2 commentaires »

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Pedro Abrunhosa, Lua

 

Encore un jour qui s’achève…

la reine morte

Posté : 27 novembre, 2010 @ 8:53 dans - moyen âge/ XVIème siècle, littérature et culture, Poesie | 7 commentaires »

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Dona Inês parle :

Où trouverai-je un cœur
si dur et sans compassion,
qu’il ne sera pas ému
par si grande cruauté,
par cette mort sans raison ?
Pauvre de moi, innocente,
qui pour tant de fervente
loyauté, de foi, d’amour,
pour le prince, mon seigneur,
fus cruellement tuée !

Ce malheur qui m’est échu,
non content de m’achever,
pour m’affliger davantage
m’a mise en la position
de me faire choir de très haut ;
car, si quelqu’un m’avait tuée,
avant que j’aime si fort,
je n’eus pas brûlé dans les flammes,
je n’eus connu ni père, ni enfants,
et personne ne m’eût pleurée.

J’étais encore jeune fille,
je m’appelais Dona Inês
de Castro, si bien éduquée
et vertueuse que j’étais digne
du contraire de mon malheur.
Je vivais alors sans savoir
quel amour je pouvais donner
et je pouvais recevoir
et le prince m’a regardée
pour son malheur et ma fin !

Il se mit à me désirer,
il s’employa à me servir ;
et la fortune ordonna
que nos cœurs se réunissent
en une seule volonté.
Il m’a connue, je l’ai connu,

il m’a aimée, je l’ai aimé,
il m’a perdue, je l’ai perdu ;

jamais jusqu’à la mort n’a tiédi
l’amour que, las ! j’avais pour lui.

Poème que Gárcia de Resende fit pour la mort de Dona Inês de Castro, que le roi Afonso IV de Portugal fit tuer à Coimbra, parce que le prince Dom Pedro, son fils, l’avait prise pour épouse et, par amour pour elle, refusait de se marier.

(Trovas que Gárcia de Resende fez à morte de Doa Inês de Castro, que El-rei Afonso o Quarto, de Portugal, matou em Coimbra, por o princepe Dom Pedro, seu filho, a ter como mulher e, polo bem que lhe queria, nam queria casar.)

Cancioneiro Geral de Garcia de Resende, 1512

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C’est la fête

Posté : 25 novembre, 2010 @ 10:43 dans - époque contemporaine, littérature et culture, musique et chansons | Pas de commentaires »

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Simone Bittencourt de Oliveira, E festa

esprits perdus

Posté : 24 novembre, 2010 @ 9:29 dans - époque contemporaine, littérature et culture | 4 commentaires »

esprits perdus dans - époque contemporaine fleuve-zambeze

Le cours du Zambèze

Le Zambèze est un large ruban d’argent majestueux qui sépare la terre du ciel. Un grand serpent qui vient d’Angola et coule vers l’océan, vers la fin du monde. Par la bouche de ce serpent des générations et des générations d’ancêtres ont pris congé de cette vie et ont pénétré dans les brumes de l’au-delà enchaînés les uns aux autres, et c’est tant mieux, parce que de cette façon, tous serrés dans les cales obscures des bateaux, ils laissaient peu de place à leurs craintes et à leurs terreurs. C’était très mal fait, ce système d’emmener les gens vers la mort, vers l’espace blanc au-delà des brumes, alors qu’ils étaient encore vivants et dans la force de l’âge. Il aurait mieux valu qu’ils soient enterrés tout de suite ici, comme il convenait, suivant les coutumes que leurs dieux apprécient. Car, de cette manière, combien se sont retrouvés orphelins en partant parce qu’ils n’avaient pas d’esprits protecteurs disposés à les accompagner dans ce long voyage sans retour. Et les esprits qui avaient osé partir, parce qu’ils faisaient du lien qui les unissaient à ceux qu’ils protégeaient un principe primordial, s’étaient perdus de l’autre côté des brumes quand les hommes étaient devenus des défunts, voguant sans abri terrestre et sans connaître le chemin du retour. Il aurait mieux valu que les bateaux qui revenaient chercher d’autres gens profitent de l’espace disponible pour ramener dans leur pays les esprits perdus. Mais non, ces bateaux revenaient vides, et le résultat, c’était que les gens de la terre étaient restés sans lien avec le ciel et que ceux du ciel étaient restés à voguer par le vaste monde, sans lien avec la terre.

João Paulo Borges Coelho, As duas sombras do rio, Caminho, Outras margens, 2000.

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Un verre de soleil (à Lisbonne)

Posté : 23 novembre, 2010 @ 8:48 dans - époque contemporaine, musique et chansons, Poesie, vidéos documentaires | Pas de commentaires »

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Pedro Moutinho, Um copo de sol 

« Um copo de sol » est aussi le titre de son dernier album (2009).

Epouvante

Posté : 21 novembre, 2010 @ 8:55 dans - époque contemporaine, littérature et culture | Pas de commentaires »

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Aucun de nous ne sait ce qui existe et ce qui n’existe pas. Nous vivons de mots. Nous allons jusqu’à la tombe avec des mots. Ils nous soumettent, ils nous subjuguent. Ils pèsent des tonnes, ils ont l’épaisseur des montagnes. Ce sont les mots qui nous retiennent, ce sont les mots qui nous conduisent. Mais il y a des moments où chacun redouble de proportions, il y a des moments où je m’imagine la vie illuminée par une autre clarté. Il y a des moments ou chacun s’écrie : – Je n’ai pas vécu ! Je n’ai pas vécu ! Il y a des moments où nous nous trouvons nez à nez avec une autre figure plus grande, qui nous fait peur. Ce n’est que ça la vie ? Même si je le voulais je ne pourrais me débarrasser des actions petites, des petits ridicules, je ne peux me défaire des imbécillités. Je dois supporter en même temps cette idée et ce geste ridicule. Il faut que je sois grotesque à côté de la vie et de la mort. Même quand je suis seul mon rire est idiot. Et je suis seul et dans la nuit. Au-delà de ce mur il y a le ciel infini. C’est pour ne pas mourir d’épouvante, pour pouvoir le supporter, pour ne pas rester seul et fou, que j’ai inventé l’insignifiance, les mots, l’honneur et le devoir, la conscience et l’Enfer.

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La route

Posté : 20 novembre, 2010 @ 5:19 dans - époque contemporaine, littérature et culture, musique et chansons, Poesie | 2 commentaires »

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Pedro Abrunhosa, Estrada

 

ça sent la terre et l’essence…

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