Salut, Nègre !
Salut, Nègre ! […]
Les petits-enfants de tes métis de Blancs et de tes métis d’Indiens
et la quatrième et la cinquième génération de ton sang meurtri
tenteront d’effacer ta couleur !
Et les enfants de ces enfants, en effaçant ton tatouage exécré
n’effaceront pas de leurs âmes ton âme, Nègre !
Père-João, Mère-Noire, Fulô, Zumbi,
nègre fuyard, nègre captif, nègre rebelle,
nègre de Cabinda, nègre du Congo, nègre ioruba,
nègre envoyé au coton des Etats-Unis
à la canne du Brésil,
au joug, au collier de fer, à la cangue
de tous les maîtres du monde,
je comprends mieux encore ton blues,
à cette heure triste pour les Blancs, Nègre !
Salut, Nègre, Salut, Nègre !
Les Blancs qui te tuent se meurent d’ennui, Nègre !
[…]
Il ne suffit pas d’illuminer les nuits des Blancs avec tes airs de jazz,
tes danses et tes éclats de rire !
Salut, Nègre ! Le jour se lève !
Le jour se lève, ou c’est l’éclat de ton rire qui arrive ?
Salut, Nègre !
Salut, Nègre !
Jorge de Lima, (Nordeste), Poèmes Noirs, 1937.
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natsu le nègre blanc te salut lusina
Merci, Natsu ! ça swingue, non ?