Lusopholie

Lettres, poésie et musique lusophones

Archive pour le 13 janvier, 2011

Les surprises d’un écrivain

Posté : 13 janvier, 2011 @ 7:00 dans - époque contemporaine, littérature et culture | 2 commentaires »

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Il était en train de terminer le second chapitre avec une relative facilité. Cela coulait bien, de manière fluide, l’intrigue glissait et l’histoire se développait, logique.
Il mit une nouvelle feuille dans la machine et allait porter son verre de rouge à sa bouche, lorsqu’il entendit frapper à la porte d’entrée qui donnait directement dans la pièce de devant où il s’était installé pour écrire et prendre ses repas. Il s’étonna. Bon, c’était peut-être quelqu’un du village qui venait lui demander d’écrire une lettre pour la France, l’Allemagne, ou quelque chose dans ce goût-là. Un peu intrigué, il alla ouvrir. Et il fit un pas en arrière, sous l’effet d’une immense surprise.
Devant lui, se détachant dans la lumière du soleil presque sur son déclin, un homme énorme et barbu le regardait. Mais ceci n’était rien. Finalement il avait déjà vu pas mal d’individus hirsutes, d’ailleurs c’était la coutume en vigueur de se promener ainsi. Ce qui surprenait, c’était que l’individu portait une cuirasse, un casque grec empanaché à la visière remontée, une jupette sur les cuisses, un bouclier rond (avec une inscription en relief indéchiffrable) enfilé sur le bras gauche, une épée courte pendant au côté, bien sûr, et des sandales. En plus de ça, il sentait très mauvais.
Le probable guerrier barbu le poussa agressivement de l’épaule, entra et resta en arrêt à examiner les objets, le sourcil froncé.
Lourival se mit à réfléchir activement, doutant que les Américains soient déjà arrivés dans ce coin-là avec leurs films historiques. Cependant, comme ils arrivaient de tous côtés, du Chili à Oeiras, tout était possible.
L’étranger continuait à regarder autour de lui. Il observait la table, les chaises, le vieux sofa près de la cheminée, les livres sur les étagères. Il mit un doigt sur une touche de la machine à écrire. La touche sauta et fit tac. Il recula et fronça un peu plus le sourcil.
Lourival ne se contint plus. Il lança une question, rude :
- En fin de compte, qu’est-ce que vous voulez ?

 

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