Lusopholie

Lettres, poésie et musique lusophones

Cantiga

Classé dans : - époque contemporaine,littérature et culture,Poesie — 19 janvier, 2011 @ 6:25

img2151.jpg

 

C’est par ton visage où passent les marées,
par tes lèvres où les mouettes volent,
par tes doigts où la lumière transparaît,
par tes yeux qui me tracent des routes,

que ce bateau trouve son chemin,
que ce jour découvre qu’il est encor temps,
que les paroles se boivent comme du vin,
et l’ardeur du feu n’est pas une souffrance.

C’est en ce que tu me dis dans les mots de la nuit,
en ce qui reste du matin que l’on oublie,
en ce que l’on dit dans tout ce que l’on tait,
sans pour autant le dire au lever du jour.

Peut-être est-ce l’amour si souvent éprouvé,
ou seulement celui qui vit dans mon cœur,
peut-être est-ce ce que je croyais avoir oublié,
et qui revient à présent par ta main.

Combien de fois déjà arriva le printemps,
combien de fois les fleurs tout aussitôt moururent :
jusqu’au jour où rien ne fut plus comme avant,
et où toutes les feuilles mortes reverdirent.

Nuno Júdice, A à Z, 18 mai 2007

Nuno Júdice est né le 29 avril 1949 à Mexilhoeira Grande (Algarve). Il est professeur en Littérature Comparée à la Faculté de Sciences Sociales et Humaines de l’Université Nouvelle de Lisbonne. Entre fin 1997 et début 2004 il a été Conseiller Culturel à l’Ambassade du Portugal à Paris, où il a dirigé le Centre Culturel de l’Institut Camões.Il a publié des livres de poésie, des essais, des romans.Il est traduit en plusieurs pays, et en France son recueil Un chant dans l’épaisseur du temps est paru dans la collection Poésie/Gallimard. Son roman Traces d’ombres est paru dans les Editions Metailié et L’Ange de la tempête chez La Différence. D’autres livres sont publiés chez Fata Morgana (Lignes d’Eau, Pedro évoquant Inès, Source de vie), Editions Chandeigne (Jeu de reflets), L’Escampette (Les Degrés du regard) et Le Taillis Pré (La Condescendance de l’être et Le Mouvement du monde).

Revenir à la page d’accueil

4 commentaires »

  1. Timothine dit :

    Bonjour Lusina !
    C’est extraordinaire, quand j’ai lu ce texte la première fois, j’ai tout de suite entendu dans ma tête une bribe musicale que j’avais inventé un jour avec ma guitare; je suis allée chercher mon instrument, et là, après avoir joué ma petite bribe en guise d’imtro, j’ai relu Cantiga, et c’était comme si je connaissais déjà la musique : je lisais en chantant et en jouant, comme si c’était une chanson que je connaissais déjà… Après ça, je me suis battue avec un logiciel pour l’enregistrer et te faire écouter ça, mais… peine perdue. Tant pis, de toute façon, il vaut mieux que je ne t’impose pas ma musique qui n’est sans doute pas la même que celle que tu pourrais entendre toi !!!

    Merci en tout cas, tu nous réserves vraiment de vraies merveilles !!!

  2. lusina dit :

    Dommage ! J’ai bien envie de l’écouter, moi ! :(
    Comment faire ? Tu peux me l’envoyer par mail, si tu as réussi à enregistrer.

  3. Timothine dit :

    Je demanderais à Nours comment faire, il trouvera tout de suite : c’est un informaticien, mon Nours à moi!

  4. lusina dit :

    Super ! Si ça marche, je suis ravie ! Merci à Nours !;)

Flux RSS des commentaires de cet article.

Laisser un commentaire

 

rguiegu brahim - ÅíãÇÁÉ æÑÏ... |
dislui |
sarivoli |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Critica
| Pollution nocturne
| Hem Dolunay Hem Gökkuşağı