Lusopholie

Lettres, poésie et musique lusophones

Archive pour janvier, 2011

Ma soeur

Posté : 14 janvier, 2011 @ 9:57 dans - époque contemporaine, musique et chansons, vidéos documentaires | 3 commentaires »

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Mayra Andrade (Cap vert), Mana

Ma soeur, tu es jeune et jolie…(texte en créole)

 

Mána sta nóba bunita
Manxi ta sunha kordádu
Fla ma pobréza ka pa el
Ma trabádju kré sta-l mutu kansádu.
Ntom, e fasi um bistidu nóbu
E sai di si kutélu
Bá Práia Sánta-Mariâ
Bá ránja um kasaméntu.
Mána bá sidádi grándi
Fla amem na sakraméntu
Se mai nem ka sabi d-el,
Pai dja duenti só disgostu.
Mána ka kré kel k’é di sel
É só ta djobi pa ládu,
Kel ki Nhordés da-l é poku pa el
E fla m-e sta mutu mal kalsádu.
Mána bá sidádi grándi
Tiru saí-l pa kulátra… 

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Un peu d’Histoire…

Les surprises d’un écrivain

Posté : 13 janvier, 2011 @ 7:00 dans - époque contemporaine, littérature et culture | 2 commentaires »

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Il était en train de terminer le second chapitre avec une relative facilité. Cela coulait bien, de manière fluide, l’intrigue glissait et l’histoire se développait, logique.
Il mit une nouvelle feuille dans la machine et allait porter son verre de rouge à sa bouche, lorsqu’il entendit frapper à la porte d’entrée qui donnait directement dans la pièce de devant où il s’était installé pour écrire et prendre ses repas. Il s’étonna. Bon, c’était peut-être quelqu’un du village qui venait lui demander d’écrire une lettre pour la France, l’Allemagne, ou quelque chose dans ce goût-là. Un peu intrigué, il alla ouvrir. Et il fit un pas en arrière, sous l’effet d’une immense surprise.
Devant lui, se détachant dans la lumière du soleil presque sur son déclin, un homme énorme et barbu le regardait. Mais ceci n’était rien. Finalement il avait déjà vu pas mal d’individus hirsutes, d’ailleurs c’était la coutume en vigueur de se promener ainsi. Ce qui surprenait, c’était que l’individu portait une cuirasse, un casque grec empanaché à la visière remontée, une jupette sur les cuisses, un bouclier rond (avec une inscription en relief indéchiffrable) enfilé sur le bras gauche, une épée courte pendant au côté, bien sûr, et des sandales. En plus de ça, il sentait très mauvais.
Le probable guerrier barbu le poussa agressivement de l’épaule, entra et resta en arrêt à examiner les objets, le sourcil froncé.
Lourival se mit à réfléchir activement, doutant que les Américains soient déjà arrivés dans ce coin-là avec leurs films historiques. Cependant, comme ils arrivaient de tous côtés, du Chili à Oeiras, tout était possible.
L’étranger continuait à regarder autour de lui. Il observait la table, les chaises, le vieux sofa près de la cheminée, les livres sur les étagères. Il mit un doigt sur une touche de la machine à écrire. La touche sauta et fit tac. Il recula et fronça un peu plus le sourcil.
Lourival ne se contint plus. Il lança une question, rude :
- En fin de compte, qu’est-ce que vous voulez ?

 

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Un peu de soleil

Posté : 12 janvier, 2011 @ 9:25 dans - époque contemporaine, musique et chansons | Pas de commentaires »

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Bonga (Angola), Fogo na kanjica

musiques du monde

Posté : 11 janvier, 2011 @ 8:51 dans - époque contemporaine, littérature et culture, musique et chansons | 4 commentaires »

 

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Waldemar Bastos, né en Angola, réside au Portugal. Sa musique s’inspire du zouk congolais, du folk angolais, du fado portugais et de la semba, ancêtre de la samba brésilienne. Ici au festival « Musicas do mundo » à Sines, août 2008.

Onc’Picsou

Posté : 10 janvier, 2011 @ 8:02 dans - époque contemporaine, littérature et culture | 2 commentaires »

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Quand on m’a attribué la bourse de création littéraire, j’ai demandé qu’on me remette les deux cent cinquante mille escudos en pièces de un, de l’émission la plus ancienne. Cette requête de ma part a paru à certains une extravagance intolérable, mais d’autres, de hauts responsables plus sensibles, ont tout de suite vu en elle le germe de l’inspiration. Et, peut-être parce qu’à cette époque-là on débattait du problème de l’avortement, ils ont consenti à ce que les fourgons jaunes de la PROSIGUR me remettent tous les mois la subvention. Quand on a déchargé pour la première fois les dix sacs de 750 kilos de pièces et qu’on a eu l’amabilité de me les monter jusqu’au deuxième étage, j’ai eu l’impression d’être un prix Nobel. J’ai tout rassemblé en un gros tas et j’ai sauté au milieu. J’ai plongé jusqu’au plancher, je me suis relevé purifié par le bronze, extasié par cette musique bon marché mais agréable. A un certain moment j’ai perdu la notion de la différence entre liquide et solide, entre bonheur et inspiration, entre la réalité et son prix.

J’ai replongé dans cet oasis d’espérance et je me suis vu passer devant le Ministère du Désert et observer l’édifice opulent, je dirais luxueux ; je n’ai pas fais attention et j’ai failli tomber sur un tas de sable. Au milieu, enterré jusqu’au cou, il y avait un monsieur bien habillé (je l’ai déduit d’après sa cravate, le reste ne se voyait pas) et je lui ai demandé instinctivement :
- Vous êtes tombé ?

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la passion

Posté : 9 janvier, 2011 @ 10:11 dans - époque contemporaine, littérature et culture, musique et chansons, Poesie | Pas de commentaires »

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Rui Veloso,  A Paixão

Commentaires :

 

  • La traduction est un peu mal faite, mais bon boulot quand même… c’est l’intention qui compte
  • Pour faire une traduction il faut adapter les mots et les phrases!

    Sinon une traduction à la lettre de n’importe quelle langue serait impossible de construire une phrase compréhensible et avec un sens grammatical.

Nuit blanche

Posté : 7 janvier, 2011 @ 7:30 dans - époque contemporaine, littérature et culture, Poesie | Pas de commentaires »

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Dans un siècle passé, j’ai épié le temps
par la brèche de la nuit. Il y avait un mouchoir
où demeuraient les larmes
de la veille; il y avait un collier au cou
de la mémoire; il y avait un nœud serré
par les doigts du matin. Dans un siècle
passé j’ai parlé aux murs, entendant
les voix qui me répondaient depuis

l’autre côté. C’étaient des ombres qui
se réfugiaient au coin d’un corridor;
c’étaient des bras qui se levaient de
derrière les rideaux; c’étaient des ombres
penchées sur l’écho d’un sofa. Dans un

siècle passé j’ai essuyé la poussière des âges,
et j’ai vu les larmes sécher sur le mouchoir, le collier
tomber sur ta robe, le ruban qui se desserrait
par la force du désir, comme si les ombres
avaient disparu autour de toi,
et que les fleurs renaissaient de tes mains.

Nuno Júdice, A a Z, 16 mai 2007

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analyse fréquentation web

vol de faucons

Posté : 4 janvier, 2011 @ 8:04 dans - époque contemporaine, littérature et culture | 7 commentaires »

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« Car au commencement de ce livre j’ai dit que je n’y écrirais pas autre chose, excepté ce que j’ai fait de mes mains ; pourtant je dis que dans les livres de fauconnerie j’ai vu écrites maintes choses extravagantes et douteuses, à propos du faucon qui ne veut pas muer. »

Pero Menino, Livre de Fauconnerie, chap. 24, folio 63 v. (XIVème siècle)

[...]

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Le cavalier qui passe au soleil de midi est à présent Luís de Castro, qui en haut de son poing levé brandit aussi son faucon, dont le capuchon ne laisse pas voir les yeux. C’est pourquoi l’oiseau ne voit pas un autre homme qui arrive et qui porte lui aussi, sur sa main protégée, un autre faucon. Et en arrivant près du juge à cheval, frère Gil , à son tour, brandit le faucon qu’il porte.
- N’abusez pas de la chance, frère Gil. N’essayez pas d’abuser de la chance, frère Gil. Deux mâles de cette race ensemble dans un même lieu est une cause certaine de dispute.

- Même s’ils se connaissent depuis toujours et qu’ils se considèrent comme des frères, Luís de Castro ?
- Même ainsi. Les êtres de grande noblesse – noblesse non pas de sang mais de volonté assumée – veulent se voir dans leur propre territoire sans que les autres leur fassent de l’ombre ou ternissent leur propre éclat.
Mais un large sourire fendit le visage du juge, et aux paroles qu’il avait prononcées il ajouta :
- C’est des faucons que je parle, mon frère. Vous le savez.
Frère Gil sourit aussi, parce qu’il n’en avait jamais douté.
Le prêtre ôta le capuchon de son faucon, détachant le lacet qui le retenait, et le fit aussitôt se dresser dans le soleil de Monsaraz. Approchant le visage du bec de son oiseau comme pour lui faire une confidence, il dit…
- Va !
Et le juge en fit autant avec le sien. Les faucons progressaient tous les deux en cercle sans que l’on sache lequel suivait l’autre.
- Regardez bonne-mort, Luís de Castro, voyez comme il s’approche naturellement de votre faucon, sans qu’aucun des deux ne perde sa force de mâle et sans que le ciel soit étroit ou trop petit pour eux. Et pourquoi pas, puisqu’ils sont tous les deux aussi habitués à l’entendement honnête que la lune aux marées ?
Dans le ciel ils volaient tous deux comme des frères qui s’imitent sans s’opprimer. La mer et la lune en vérité.
- Vous avez sûrement déjà pensé à eau-bénite, Luís de Castro.
- Depuis hier. Vous aussi, sans doute.
- Oui, moi aussi.
Dans le ciel du xarês on eût dit que les deux faucons s’approchaient encore plus l’un de l’autre à présent, jusqu’à toucher de leurs ailes les extrémités du territoire qu’ils avaient instinctivement délimité au commencement du vol.
- J’ai peur que la maison que vous lui avez donnée et où votre servante lui porte à manger ne le protège pas suffisamment. Vous faites déjà beaucoup, en tant que chrétien et en tant que juge. Mais les pauvres gens ont parfois en eux de mauvaises pensées, et ils lui font du mal parce qu’ils le croient faible, sans comprendre que ce sont eux qui sont faibles et dignes de plus grande compassion.

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