la pomme
Pommes de Monchique
Nous sommes en pleine ère électronique, l’ère de l’informatique, de l’ordinateur. Mais aussi des armes chimiques, de la pollution, du trou dans la couche d’ozone. Au long de l’histoire, le monde n’a jamais connu d’époque où les capacités humaines n’aient à tel point explosé. La technique menace de détruire l’homme lui-même ou de créer, en laboratoire, un quelconque robot qui le remplacera. Dans tout ce panorama d’agitation et d’inquiétude, il n’y a qu’une chose qui nous tranquillise. C’est, vrai, à mon avis : il n’y a plus que la pomme.
Tout a évolué, tout est plein de produits nocifs pour satisfaire notre société de consommation
Seule la pomme reste égale à elle-même et au premier jour. Depuis qu’Eve l’a cueillie au Paradis et qu’Adam l’a gardée en travers de la gorge. Grosse ou petite, elle est toujours la même, elle est toujours, et de plus en plus, une tentation pour l’homme. Tentation du pouvoir, lorsqu’on y mord à belles dents. Tentation de l’argent, lorsqu’on la ronge jusqu’au trognon, sans rien laisser à personne. Et beaucoup d’autres, dont on ne parlera pas ici, mais dont tout le monde veut croquer.
J’ai pris conscience des nombreuses vertus de la pomme séductrice lorsque j’ai entendu pour la première fois dire que les petits vieux aux yeux brillants et aux joues bien rouges, à la peau colorée par l’air de la montagne, par les monceaux de pommes qu’ils coupaient au canif et mordillaient entre les dents qu’il leur restait, ou par un petit coup d’eau de vie d’arbouse, ressemblaient à de petites pommes de Monchique.