Joyeux anniversaire
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Jusqu’à ce que je suffoque, il a fallu aussi sept années. La huitième, je me suis reposée. L’anniversaire de mes huit ans a été une tragédie. Bien qu’ils aient tous été animés de la meilleure volonté, je ne me suis même pas amusée une minute. C’est tombé un dimanche de Pâques. Mon anniversaire m’a fait gaspiller un jour férié que j’aurais pu passer avec mon père. Avec moi il n’y avait que douze enfants, et je ne me rappelle le nom d’aucun. Je me rappelle juste le nombre, douze. Parce que j’ai compté les morceaux du gâteau, pendant que je comptais, je n’ai pas entendu joyeux anniversaire. Je me concentrais sur le comptage, pour tenter d’oublier le reste. De ma mère, je ne me souviens pas. Je me souviens seulement de mon père, vaguement. Derrière la flamme de la bougie, il chantait avec enthousiasme. A mesure que le couteau montait et descendait dans le gâteau, mon cerveau se brouillait.