Lusopholie

Lettres, poésie et musique lusophones

Archive pour avril, 2011

Désarroi

Posté : 30 avril, 2011 @ 8:49 dans - époque contemporaine, littérature et culture | Pas de commentaires »

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Ni la vue sur le fleuve, ni le temps agréable, ni le silence, ne me tiraient de cette solitude animale – je cherchais les vestiges de mon espèce et tout ce que je trouvais m’était étranger ; c’était la preuve évidente que l’espèce en question était pure invention, confusion d’images et d’idées, angoisse canonisée.
Mais cinq ou six degrés plus à gauche mon regard se heurta à une plaque qui avait résisté à la plus prestigieuse des maladies – le temps. Ligue des amis des hôpitaux. Je fis un signe de croix et tirai la sonnette du rez-de-chaussée (c’était plus logique, parce que, normalement, les rez sont plus résistants).
- C’est ici que demeure la santé ?
- Ici demeure et meurt une idée. Elle meurt tous les jours !
- C’est pour cela qu’elle résiste au temps – je voulus renforcer la dialectique des choses temporelles. Et ses amis ?
- La mort n’a pas d’amis !
A la vitesse à laquelle cela ouvrit, parla et tenta de fermer la porte, je n’arrivai pas à voir s’il s’agissait d’une femme, d’un homme, d’un enfant, d’un animal, ou de la mort en personne. Je parvins à lui glisser un prospectus plié que deux Témoins de Jéhovah m’avaient offert de façon inopportune – finalement, c’était quelqu’un, parce qu’il se mit à lire avec un intérêt quelque peu inattendu une annonce banale, une charlatanerie sur l’avenir de la santé, en d’autres termes de la vie, comme si la vie n’avait qu’un avenir, sans fondements dans le passé ou dans le présent. Je frappai légèrement à la porte, pour ne pas lui gâcher le plaisir de sa lecture.
- Je voulais seulement vous dire ceci : lorsque nous atteignons la forme parfaite où nous ne comprenons plus le monde ni notre existence, la solitude nous deviens étrange, étrangère. Si nous pouvions comprendre le monde, la vie deviendrait impossible. Pour ne pas parler de la santé !
- Portez-vous bien ! répondit-il sans lever les yeux.
- Je vais bien ; vous, portez-vous bien.
Il n’y avait pas de doute, le Sale Goret jouissait à fond de l’idée, non, de l’espérance du Salut.

Dimiter Anguelov, Partida incessante, Nova Atica, 2001

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humour

Posté : 11 avril, 2011 @ 11:40 dans - époque contemporaine, littérature et culture | 1 commentaire »

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l’employé regarde de l’autre côté de la vitre, l’open space n’a pas de fenêtres qui s’ouvrent à cause du chauffage central ou de l’air conditionné, une raison quelconque, au début l’employé n’aimait pas les vitres qui tenaient lieu de fenêtres mais il s’était habitué,

ils avaient peur qu’on se jette en bas

l’employé a un genre d’humour que ses collègues n’ont jamais apprécié ce qui

si on avait un brin de lucidité c’est bien ce qu’on ferait

le rend encore plus solitaire, l’employé regarde la pluie qui ne cesse pas, il y a longtemps qu’il considère que ses pensées sont la seule chose qu’il possède vraiment, comment je vais faire pour arriver à l’heure à la crèche, déjà un jour normal je n’y arrive pas, où est-ce que je vais me garer pour acheter le poulet, j’aurais du dire à ma femme qu’aujourd’hui ça n’était pas un bon jour pour aller acheter un poulet, il aurait dû le dire s’il n’évitait pas de parler, il a appris à s’économiser de la voix de sa femme,

la moitié avec du piment et la moitié avec de la sauce au beurre pour les enfants, deux paquets de chips, s’il y a encore du pain, de celui qui est cuit au feu de bois, prends-en deux j’en congèlerai un, si on avait acheté un congélateur plus grand comme je voulais tu pourrais en apporter trois ou quatre, comme ça

la voix de sa femme est tellement énervante, avant leur mariage elle ne pouvait pas avoir cette voix, ça n’est pas possible de se tromper autant, en plus de sa voix énervante sa femme a l’habitude énervante de parler sans arrêt,

Dulce Maria Cardoso, Les anges, Violeta, Esprit des péninsules, 2006

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Mouette

Posté : 8 avril, 2011 @ 4:08 dans - époque contemporaine, musique et chansons, Poesie | Pas de commentaires »

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Lula Pena, Gavoita

Maïs vert

Posté : 6 avril, 2011 @ 6:10 dans - époque contemporaine, musique et chansons | 2 commentaires »

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José Afonso, Milho verde

Individu indivisé

Posté : 4 avril, 2011 @ 8:10 dans - époque contemporaine, littérature et culture, Poesie | 4 commentaires »

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Álvaro Macieira (Angola) Sans titre

Et je suis moi

Me voilà
Métis de noir et de blanc
Sévère et doux
Obstiné et oisif
Modeste et orgueilleux
Obsessif et serein
Docile et prudent
Agréable et égocentrique
Peut-être la loi des contraires
Qui commande en moi
Ou peut-être simplement
Une symbiose d’antithèses
Qui fait de moi un individu
Eh oui…

Je suis moi.

Delmar Maia Gonçalves (Mozambique), 1996

posté le 11-12-07 dans Malambas

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