Lusopholie

Lettres, poésie et musique lusophones

Archive pour la catégorie 'littérature et culture'

Immortels

Posté : 18 janvier, 2011 @ 7:09 dans - époque contemporaine, musique et chansons, Poesie | Pas de commentaires »

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Mafalda Veiga, Quero-te tanto

 

Même si la vie nous attrape comme ça 

change nos plans sans rien demander

sans chercher à quoi elle a droit

en se moquant du mal qu’elle nous fait,

je sais que nous sommes immortels

si nous ne regardons au fond des yeux

si mon chemin est là où tu vas

emplir de lumière mes espaces absents

 

C’est que je t’aime tant

que ne saurais pas faire autrement…

l’embuscade

Posté : 17 janvier, 2011 @ 7:12 dans - époque contemporaine, littérature et culture | 1 commentaire »

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Méditation des arbres (http://anomalias.weblog.com)

Sur les bas-côtés, des voitures aux roues en l’air, criblées de balles ou carbonisées, n’étaient pas à proprement parler le meilleur paysage pour susciter le courage de ceux qui s’aventuraient par là, même en groupe et sous protection armée. Mais comme, en dépit de tout, ils étaient encore plus têtus que peureux, ils avaient décidé de partir quand même, parce que la vie ne pouvait s’arrêter. Et, s’ils parvenaient à être les premiers à vaincre le parcours menaçant, leurs curriculums de braves et de vaillants, de même que leurs affaires, en seraient substantiellement enrichis. Le premier camion à s’envoler ne fut pas le premier, mais le troisième, par une imprudence quelconque que jusqu’à aujourd’hui personne ne s’est donné la peine d’analyser. Dans le rétroviseur, le chauffeur de tête vit les dizaines de personnes de tous les âges qui s’y entassaient (plus les paniers, les sacs, les ballots, les cartons, les paquets, les animaux d’élevage ou de simple compagnie) voler dans tous les sens dans un tonnerre de fumée et de feu, quelques-uns restant grotesquement suspendus aux branches des arbres qui bordaient l’un des côtés de la route. Il ne savait pas encore s’il devait s’arrêter ou continuer, lorsque du maquis voisin des dizaines d’armes automatiques lui aboyèrent la certitude qu’il n’y aurait pas de survivants. Il accéléra donc, fuyant en avant. Une seule balle troua la tôle fragile de sa cabine, lui transperçant la poitrine. Avec lui sur le point de mourir à tout instant, le camion dépourvu de guide fut détourné vers une berge qu’il descendit. Plus il allait vite, plus le volant s’approchait lentement, lui abritant la tête avec un soin tout maternel. A une distance de mille brouillards les arbres se profilèrent tous, compréhensifs, attendant le choc, connaissant les futures racines et les futurs troncs que nous serons tous un jour, nous aussi.

José Mena Abrantes (Angola), Caminhos des-encantados, Caminho, 2000

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Un hérault noir

Posté : 15 janvier, 2011 @ 12:23 dans - époque contemporaine, littérature et culture, Poesie | Pas de commentaires »

Un hérault noir dans - époque contemporaine

 Image cover © Emily Richardson 2008

(Still from the film Cobra Mist)

Design: Sandrine Duvillier.

 

Pour les habitués de ce blog qui apprécient les textes de l’auteur angolais José Mena Abrantes, je signale la parution de la revue bilingue The Black Herald, de Blandine Longre et Paul Stubb, où ils pourront retrouver deux des textes de cet écrivain dans leur version originale et leur traduction française.

Comme on peut le voir, le bilan de ces transmutations régulières était franchement positif et leur conférait même le statut littéraire (qu’ils ignoraient bien évidemment) d’êtres d’une insoutenable légèreté. Pour eux, pourtant, rien n’avait plus de valeur dans cette périodique abstraction d’eux-mêmes que la garantie illimitée de pouvoir rendre plus dense le bleu du ciel, d’influencer l’effilochage des nuages ou de réguler la circulation des brises qui leur rendaient le secret orgueil de jouer enfin un rôle irremplaçable dans la construction de la beauté et de l’éclat de ce monde si merveilleux qui est le nôtre.

(Extrait de « Brises »)

Pour se procurer la revue

 dans littérature et culture

 

Ma soeur

Posté : 14 janvier, 2011 @ 9:57 dans - époque contemporaine, musique et chansons, vidéos documentaires | 3 commentaires »

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Mayra Andrade (Cap vert), Mana

Ma soeur, tu es jeune et jolie…(texte en créole)

 

Mána sta nóba bunita
Manxi ta sunha kordádu
Fla ma pobréza ka pa el
Ma trabádju kré sta-l mutu kansádu.
Ntom, e fasi um bistidu nóbu
E sai di si kutélu
Bá Práia Sánta-Mariâ
Bá ránja um kasaméntu.
Mána bá sidádi grándi
Fla amem na sakraméntu
Se mai nem ka sabi d-el,
Pai dja duenti só disgostu.
Mána ka kré kel k’é di sel
É só ta djobi pa ládu,
Kel ki Nhordés da-l é poku pa el
E fla m-e sta mutu mal kalsádu.
Mána bá sidádi grándi
Tiru saí-l pa kulátra… 

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Un peu d’Histoire…

Les surprises d’un écrivain

Posté : 13 janvier, 2011 @ 7:00 dans - époque contemporaine, littérature et culture | 2 commentaires »

alex31.jpg

 

 

Il était en train de terminer le second chapitre avec une relative facilité. Cela coulait bien, de manière fluide, l’intrigue glissait et l’histoire se développait, logique.
Il mit une nouvelle feuille dans la machine et allait porter son verre de rouge à sa bouche, lorsqu’il entendit frapper à la porte d’entrée qui donnait directement dans la pièce de devant où il s’était installé pour écrire et prendre ses repas. Il s’étonna. Bon, c’était peut-être quelqu’un du village qui venait lui demander d’écrire une lettre pour la France, l’Allemagne, ou quelque chose dans ce goût-là. Un peu intrigué, il alla ouvrir. Et il fit un pas en arrière, sous l’effet d’une immense surprise.
Devant lui, se détachant dans la lumière du soleil presque sur son déclin, un homme énorme et barbu le regardait. Mais ceci n’était rien. Finalement il avait déjà vu pas mal d’individus hirsutes, d’ailleurs c’était la coutume en vigueur de se promener ainsi. Ce qui surprenait, c’était que l’individu portait une cuirasse, un casque grec empanaché à la visière remontée, une jupette sur les cuisses, un bouclier rond (avec une inscription en relief indéchiffrable) enfilé sur le bras gauche, une épée courte pendant au côté, bien sûr, et des sandales. En plus de ça, il sentait très mauvais.
Le probable guerrier barbu le poussa agressivement de l’épaule, entra et resta en arrêt à examiner les objets, le sourcil froncé.
Lourival se mit à réfléchir activement, doutant que les Américains soient déjà arrivés dans ce coin-là avec leurs films historiques. Cependant, comme ils arrivaient de tous côtés, du Chili à Oeiras, tout était possible.
L’étranger continuait à regarder autour de lui. Il observait la table, les chaises, le vieux sofa près de la cheminée, les livres sur les étagères. Il mit un doigt sur une touche de la machine à écrire. La touche sauta et fit tac. Il recula et fronça un peu plus le sourcil.
Lourival ne se contint plus. Il lança une question, rude :
- En fin de compte, qu’est-ce que vous voulez ?

 

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Un peu de soleil

Posté : 12 janvier, 2011 @ 9:25 dans - époque contemporaine, musique et chansons | Pas de commentaires »

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Bonga (Angola), Fogo na kanjica

musiques du monde

Posté : 11 janvier, 2011 @ 8:51 dans - époque contemporaine, littérature et culture, musique et chansons | 4 commentaires »

 

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Waldemar Bastos, né en Angola, réside au Portugal. Sa musique s’inspire du zouk congolais, du folk angolais, du fado portugais et de la semba, ancêtre de la samba brésilienne. Ici au festival « Musicas do mundo » à Sines, août 2008.

Onc’Picsou

Posté : 10 janvier, 2011 @ 8:02 dans - époque contemporaine, littérature et culture | 2 commentaires »

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Quand on m’a attribué la bourse de création littéraire, j’ai demandé qu’on me remette les deux cent cinquante mille escudos en pièces de un, de l’émission la plus ancienne. Cette requête de ma part a paru à certains une extravagance intolérable, mais d’autres, de hauts responsables plus sensibles, ont tout de suite vu en elle le germe de l’inspiration. Et, peut-être parce qu’à cette époque-là on débattait du problème de l’avortement, ils ont consenti à ce que les fourgons jaunes de la PROSIGUR me remettent tous les mois la subvention. Quand on a déchargé pour la première fois les dix sacs de 750 kilos de pièces et qu’on a eu l’amabilité de me les monter jusqu’au deuxième étage, j’ai eu l’impression d’être un prix Nobel. J’ai tout rassemblé en un gros tas et j’ai sauté au milieu. J’ai plongé jusqu’au plancher, je me suis relevé purifié par le bronze, extasié par cette musique bon marché mais agréable. A un certain moment j’ai perdu la notion de la différence entre liquide et solide, entre bonheur et inspiration, entre la réalité et son prix.

J’ai replongé dans cet oasis d’espérance et je me suis vu passer devant le Ministère du Désert et observer l’édifice opulent, je dirais luxueux ; je n’ai pas fais attention et j’ai failli tomber sur un tas de sable. Au milieu, enterré jusqu’au cou, il y avait un monsieur bien habillé (je l’ai déduit d’après sa cravate, le reste ne se voyait pas) et je lui ai demandé instinctivement :
- Vous êtes tombé ?

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