Lusopholie

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Archive pour la catégorie 'Poesie'

Grain de perle

Posté : 12 octobre, 2008 @ 9:32 dans - époque contemporaine, littérature et culture, Poesie | Pas de commentaires »

Grain de perle dans - époque contemporaine perles10perles10 dans littérature et cultureperles10 dans Poesieperles10

 

La poussière de sable contient en soi son art
Un petit rien de nacre visqueux au toucher
Une cicatrice sableuse, informe, un grain
De coquillage, aspirant au martyre.

Aucun cou ne souffrirait ce régal
Sinon le cou rosé et velouté
Maître de l’ardeur, du frémissement
D’un porc joaillier né.

Jean Cristtus Portela Mai 2007

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Ne me quitte pas

Posté : 17 septembre, 2008 @ 8:40 dans littérature et culture, musique et chansons, Poesie | 7 commentaires »

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Pedro Abrunhosa, Será

Me reste-t-il encore du temps avec toi
ou est-ce qu’un ennemi te sépare de moi ?
Ai-je su te donner tout ce que tu voulais
ou me suis-je laissé mourir dans la lente mort des jours ?
Ai-je fais tout ce que je pouvais faire
ou ai-je été lâche, pour ne pas voir souffrir ?

Le ciel à l’horizon est-il encore bleu
ou le gris y mélange-t-il le Nord et le Sud ?
Ta peau est-elle toujours aussi douce
ou ma main tremble-t-elle, sa ardeur ni magie ?
Est-ce que je vaux encore quelque chose pour toi
ou la nuit découvre-t-elle la douleur qui cache le plaisir ?

Ce feu est-il dû à la fièvre,
ce cri cruel qui fait un loup du lièvre
Demain existe-t-il pour toi
ou est-ce qu’en t’embrassant je t’ai fait mourir ?
Dehors, les voitures passent-elles encore
ou des étoiles sont-elles tombées, amenant le mauvais sort ?

La ville est-elle la même qu’avant
ou des fantômes chantent et dansent des géants ?
Le soleil se couche-t-il du côté de la mer
ou cette lumière sur moi est l’ombre du clair de lune ?
Est-ce que les maisons chantent, et les pierres du sol
ou la montagne s’est tue, le volcan s’est rendu ?

Est-ce que tu sais qu’aujourd’hui c’est dimanche ?
ou les jours sont immobiles comme des anges déchus ?
Est-ce que tu m’entends
ou est-il temps que tu supplies en essayant de sourire ?
Est-ce que tu sais que je te porte dans ma voix,
que ton monde est mon monde et qu’il est fait pour nous ?

Est-ce que tu te rappelles la couleur de nos regards
quand pour nous la nuit ne veut pas finir ?
Est-ce que tu sens encore cette main qui te serre
qui te tient avec la force de la mer contre la barre ?
Est-ce que tu peux m’entendre dire que je t’aime autant qu’un autre jour ?

Je sais que tu seras toujours à moi
Pas de nuit sans jour, pas de jour sans fin
Je sais que tu me veux, que tu m’aimes aussi
Que tu me désires en ce moment comme personne,
Ne t’en va pas, alors, ne me laisse pas seul
Je vais baiser ton sol et pleurer le chemin.

Ecouter la chanson en français : Dis moi -Pedro Abrunhosa

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Un vers

Posté : 13 septembre, 2008 @ 9:59 dans littérature et culture, Poesie | 2 commentaires »

 

28avrilbesteirofleursl017.jpg

Un vers. Rien de plus qu’un vers
scintillant
contre l’équilibre cosmique et
l’expansion de l’univers
dans la queue de la comète la plus errante
au cœur de l’espace et de son revers
une syllabe chantante
un vers

Manuel Alegre, Senhora das Tempestades, Dom Quixote, 1998

Presque une nature morte

Posté : 14 août, 2008 @ 9:21 dans - époque contemporaine, littérature et culture, Poesie | 2 commentaires »

 

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Peinture de Jota Braz, 2003

Le bras d’un fleuve qui se détache de la berge, les branches
prolongent, dans l’eau, la nostalgie de la terre. La pureté
de la lumière ne traverse pas la surface pour se perdre
dans un fond où l’on ne devine pas (là, où le courant
fait sauter l’écume du centre, personne ne s’aventure
- même si les pierres séparent le cours blanc
des eaux). « Qu’est-ce que c’est ? », demandes-tu. La parabole
capitale de ta vie coupée en deux, comme s’il n’y avait pas
une direction unique qui se poursuit jusqu’à
la fin. « Même pas l’amour ? » Pourtant, le soir amène
le froid, la vision transparente des monts, et même
le chant des oiseaux semble plus net, comme si
aucune autre vibration ne l’influençait. Je respire
avec toi la connaissance de la réalité bien qu’elle
passe par la découverte d’une autre vie, par le contact
entre deux solitudes, ou simplement par une brève
hésitation avant que les lèvres ne se touchent, entraînant
l’un et l’autre à passer sur l’autre rive – la plus abstraite,
celle qui sépare seulement un corps d’un autre corps et,
encore, définit les limites entre la raison et le sentiment.

Nuno Júdice, Teoria geral do sentimento, 1999

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Villanelle

Posté : 18 juillet, 2008 @ 8:53 dans - moyen âge/ XVIème siècle, littérature et culture, Poesie | 2 commentaires »

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Statue du poète idéal

*

Entre moi-même et moi,
ne sais ce qui se dressa,
tant je suis mon ennemi.

Un moment en grande erreur
je vécus avec moi-même,
lors dans le pire danger
se montre à moi le malheur.

La déception coûte cher,
mais elle ne me tua pas,
aussi cher qu’elle me coûtât !

Je me fis autre à moi-même,
entre chagrin et chagrin,
un malheur se déversa,
qui par grand malheur me vint.

Douleur neuve, crainte neuve,
fut celle qui me saisit ;
elle me tient, me voici.

Bernardim Ribeiro, « Entre mim mesmo e mim » (Cancioneiro Geral de Garcia de Resende, CCXIv.°, 1516)

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Ah, ces Provençaux !

Posté : 9 juillet, 2008 @ 7:43 dans - moyen âge/ XVIème siècle, littérature et culture, Poesie | 2 commentaires »

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Les Provençaux sont bons trouveurs,
et, disent-ils, c’est l’amour qui les guide,
mais ils ne trouvent qu’au temps des fleurs
et pas aux autres, et je sais bien
qu’ils n’ont pas tant d’amour en leur coeur
que celui que j’ai pour ma Dame.

Bien qu’ils trouvent et sachent louer
leur Dame du mieux et du meilleur
qu’ils peuvent, ils savent bien
que ceux qui trouvent à la saison des fleurs
et pas avant, Dieu me pardonne,
n’ont si grand amour que le mien.

Celui qui trouve et se met en joie
seulement au temps où les fleurs
ont des couleurs, et quand s’en va
ce temps, de raison de trouver
n’a plus, ne connaît pas la perdition
que je vis aujourd’hui, et qui va me tuer.

Dom Dinis de Portugal, (1261-1325)

Proençaes soen mui ben trobar
E dizen eles que é con amor,
Mays os que troban eno tempo da flor
E non en outro sey eu ben que non
An tan gran coyta no seu coraçon
Qual m’eu por mha senhor vejo levar.

Pero que troban e saben loar
Sas senhores o mays e o melhor
Que eles poden, são sabedor
Que os que troban, quand’a frol sazon
À, e non ante, se Deus mi perdon,
Non an tal coyta qual eu ey sen par.

Ca os que troban e que s’alegrar
Van eno tempo que tem a color
A frol consigu’e, tanto, que se fôr
Aquel tempo, logo en trobar razon
Non an, non viven qual perdiçon
Oj ‘eu vivo, que poys m’à de matar.

(CV 127-CBN 489)

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Montemor

Posté : 2 juillet, 2008 @ 7:10 dans - moyen âge/ XVIème siècle, littérature et culture, Poesie | 2 commentaires »

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Château de Montemor

Toi, qui viens de Monte Mayor
toi, qui viens de Monte Mayor,
dis-moi un mot de ma senhor,
dis-moi un mot de ma senhor,

car, si de ses nouvelles je n’ai
triste et malheureux je serai ;
et grand péché elle fera
si elle ne m’aide pas.
Je suis né sous telle lune
que, pour mon malheur !
c’est en vain que je l’aime
et elle ne m’aime pas !

Toi, qui viens de voir ses yeux,
toi, qui viens de voir ses yeux,
dis-moi un mot d’elle, par Dieu,
dis-moi un mot d’elle, par Dieu,
car, si de ses nouvelles je n’ai
triste et malheureux je serai ;
et grand péché elle fera
si elle ne m’aide pas.

Je suis né sous telle lune
que, pour mon malheur !
c’est en vain que je l’aime
et qu’elle ne m’aime pas !

*****

Tu, que ora vêes de Monte Mayor

tu, que ora vêes de Monte Mayor
digas-me mandado de mha senhor,
digas-me mandado de mha senhor,

ca, se eu seu mandado
non vir, trist’e cuitado
serei; e gran pecado
fara, se non me val.
Ca en tal ora nado
foi que, mâs pecado!
Amo-a endoâdo,
E nunca end’ouvi al!

Tu, que ora viste os olhos seos,
tu, que ora viste os olhos seos,
digas-me mandado d’ela, por Deos,
digas-me mandado d’ela, por Deos,

ca, se eu seu se mandado…

Gil Sanchez (fils « bâtard » de D. Sancho I, mort en 1236)

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Amants lointains

Posté : 28 juin, 2008 @ 6:53 dans littérature et culture, musique et chansons, Poesie | 1 commentaire »

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Pedro Abrunhosa Pontes entre nos

A moi le temps,
A toi le sol
Et les paroles
Entre lumière et obscurité

A moi la nuit,
A toi la douleur
Et le silence
Que je connais par cœur

Et moi, et toi,
Perdus et seuls
Amants lointains,
Que jamais ne tombent
Les ponts entre nous.

A moi la peur,
A toi la paix,
Et la folie
Que demain t’apporte encore,

A moi la terre,
A toi les mains
Et le désir
Qui fait battre un seul cœur en nous,

Et moi, et toi,
Perdus et seuls
Amants lointains,
Que jamais ne tombent
Les ponts entre nous.

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