Lusopholie

Lettres, poésie et musique lusophones

Archive pour la catégorie 'Poesie'

Adolescence

Posté : 3 mai, 2007 @ 6:02 dans - époque contemporaine, littérature et culture, musique et chansons, Poesie | Pas de commentaires »

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Rui Veloso, Não há Estrelas no Céu

Pas d’étoiles dans le ciel pour dorer mon chemin,
J’ai beaucoup d’amis mais je me sens toujours seul.
A quoi sert d’avoir la clé de la maison pour entrer,
Et un billet dans la poche pour le tabac et le billard ?

[Refrain]
Le printemps de la vie est agréable à vivre,
Il fait soleil aussi vite qu’il pleut ensuite.
Pour moi aujourd’hui c’est janvier, il fait un froid de canard,
On dirait que le monde entier s’est mis d’accord pour me coincer !

Je passe des heures au café, sans savoir où aller,
Autour de moi tout est laid, je n’ai qu’une envie, m’enfuir.
Je me regarde dans la glace le soir, mon corps ne cesse de changer,
Le matin j’entends le conseil que mon vieux a à me donner.

Je me promène en cachette, à épier aux fenêtres,
Perdu dans les avenues et trouvé dans les ruelles.
Mère, mon premier amour fut un trapèze sans filet,
Va-t-en de là s’il te plaît, je suis entre le mur et l’épée.

Tu ne vois pas comme c’est dur, être jeune ce n’est pas gai,
Il faut affronter l’avenir avec des boutons sur le nez.
Pourquoi tout est incertain, ça ne peut pas durer tout le temps,
Sans le Rock and Roll, qu’est-ce que je deviendrais ?

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Porto Sentido

(Blues de Porto)

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Mouettes

Posté : 11 avril, 2007 @ 11:55 dans - époque contemporaine, littérature et culture, Poesie | Pas de commentaires »

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Mouettes dans - époque contemporaine gil_ma10

Dessin de Gil Maddalena

En moi il y a toujours des mouettes
En bandes, comme des moineaux,
Des mouettes de liberté,
Beaucoup meurent, d’autres naissent ;
En moi il y a toujours des mouettes
En bandes, comme des moineaux !
Car moi, j’ai toujours des mouettes
De la pensée au désir,
Qui partent à chaque étreinte,
Arrivent à chaque baiser,
Qui naissent dans le coeur,
Prennent leur envol dans l’esprit,
Des mouettes faites avenir
et passé et présent,
Des mouettes de tout l’amour,
De sourire, de départ,
Des mouettes faites de mort,
De regret et d’adieux ;
Être mouette c’est être fort,
C’est être libre pour aimer,
C’est être libre de partir,
C’est être libre d’arriver,
En voyageant librement
Dans les vagues de chaque regard
;

Maria Mamede, Pelas Letras do Alfabeto, Web Club, 2001

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tristesse et bonheur

Posté : 4 avril, 2007 @ 12:32 dans musique et chansons, Poesie | 2 commentaires »

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Antônio Carlos (Tom) Jobim et Vinícius de Moraes

(La conversation qui précède est en italien...)

 

La tristesse n’a pas de fin
Mais le bonheur, si

Le bonheur est comme la plume
Que le vent emporte dans l’air
Elle est si légère
Mais sa vie est brève
Elle a besoin que le vent ne s’arrête jamais

Le bonheur du pauvre paraît
La grande illusion du carnaval
On travaille toute l’année
Pour un moment de rêve
Pour se déguiser
En roi, en pirate ou en jardinier
Et le mercredi tout est terminé

Le bonheur est comme la goutte
De rosée sur un pétale de fleur
Il brille tranquille
Puis doucement oscille
Et tombe comme une larme d’amour

Le bonheur est une bonne chose
Et si délicate aussi
Il a des fleurs et des amours
De toutes les couleurs
Il a des nids d’oiseaux
Il a tout ce qui est bon
Et c’est parce qu’il est si délicat
Que je m’en occupe toujours si bien.

Mon bonheur est en train de rêver
Dans les yeux de celle que j’aime
Il est comme cette nuit, qui passe, qui passe,
En quête de l’aube
Parlez doucement, s’il vous plaît
Pour qu’il se réveille heureux avec le jour
En offrant des baisers d’amour

Vinícius de Moraes / Tom Jobim (Rio de Janeiro), « A felicidade » (Chanson du film Orfeu Negro)

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Chanson d’ami (variation 3)

Posté : 14 janvier, 2007 @ 4:05 dans - moyen âge/ XVIème siècle, littérature et culture, Poesie | Pas de commentaires »

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« Combien de demoiselles la terre a-t-elle déjà englouties par tant de regrets que leur ont laissés des chevaliers qu’une autre terre engloutit par d’autres regrets ? Les livres sont pleins d’histoires de demoiselles qui sont restées à pleurer pour des chevaliers qui s’en allaient, et, de plus, ne manquaient pas d’éperonner leurs chevaux, parce que ceux-ci étaient moins oublieux de l’amour qu’eux-mêmes. »

Ce livre n’est destiné qu’à un seul être. Mais de celui-ci je n’ai plus rien su, depuis que ses infortunes et les miennes l’ont emmené dans des pays lointains et étrangers où je sais bien que, mort ou vivant, la terre le possède sans qu’il y prenne plaisir, pour son malheur. Mon loyal ami, qui vous a emmené si loin de moi ? Car vous avec moi, moi avec vous, nous avions coutume de nous consoler de nos grands chagrins, dérisoires comparés à ceux venus plus tard ! A vous, je vous racontais tout. Quand vous vous en êtes allé, tout s’est changé en tristesse, il ne semble pas que celle-ci ait fait autre chose que se tenir à l’affût de votre départ. Et, pour que tout me navre encore davantage, il ne m’a pas été donné la consolation de savoir dans quelle partie de la terre vous alliez, car mes yeux se seraient reposés en portant la vue de ce côté-là. Tout m’a été enlevé, dans mon malheur il n’y a eu ni remède, ni réconfort. À mourir vite cela aurait pu m’aider, mais cela ne m’aida pas. Au moins pour vous l’infortune usa d’une manière de pitié en vous éloignant de ce pays ; puisque ne pas ressentir de souffrances était pour vous sans remède, elle vous donna de ne plus les entendre. Pauvre de moi, qui parle à présent sans voir que le vent emporte mes paroles, et que ne peut entendre celui à qui je parle !

 

Bernardim Ribeiro, Menina e Moça, (1ère édition Ferrare 1554)

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Pour 2007

Posté : 12 janvier, 2007 @ 12:01 dans - époque contemporaine, littérature et culture, Poesie | Pas de commentaires »

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Auguste Rodin, L’homme qui marche

 

L’homme qui entend encore un écho du
monde, qui ne se contente pas de se regarder
lui-même, qui respire le fumier des
civilisations et le parfum de la vie,
n’a pas le temps d’être silencieux. Sa
voix naît du plus profond de la colère
qui afflige ceux qui ne savent d’où
ils viennent; sa douleur croît comme la plante
qui corrompt l’âme de ceux qui
se sont perdus et ne se rappellent plus
où ils vont. L’homme debout a
l’âge que vous voudrez bien lui donner; ses
bras levés sont ceux de tous
ceux qui les ont laissés tomber ; ses
yeux voient ce que nous ne savons plus
voir. Mais cet homme a besoin de notre
voix, afin que le silence ne l’éloigne pas
de nous. Cet homme continue
à hésiter, alors que les cris lui parviennent
de tous les côtés de l’horizon. Cet homme porte
sur le visage l’étonnement de ce que nous lui avons fait ;
et il continue à marcher, comme s’il y avait encore
une direction possible pour ses pas.

Nuno Júdice, Natal 2006

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Certitude

Posté : 23 novembre, 2006 @ 12:22 dans - époque contemporaine, littérature et culture, Poesie | Pas de commentaires »

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Ne me demande pas de sourires
je transpire encore
les cris
des blessés dans les batailles.

N’exige pas de moi des gloires
je suis le soldat inconnu
de l’Humanité.

Les honneurs
sont pour les généraux.

Ma gloire
c’est tout ce que je subis et ce que j’ai souffert
mes sourires
tout ce que j’ai pleuré.

Ni sourires, ni gloire.

Juste le visage dur
de qui construit la route
parce qu’il doit marcher
pierre après pierre
en terrain difficile.

Un visage triste
de tant d’effort gaspillé
- l’effort des tenailles
qui le soir sont fatiguées.

Une tête sans lauriers
parce je ne me suis pas trouvé
dans le catalogue
des gloires humaines.
Je ne me suis pas découvert dans la vie
et des selves défrichées
cachent les chemins
par où je dois passer.

Mais je les trouverai
et je les suivrai
quel qu’en soit le prix.

Alors
dans un nouveau catalogue
je te montrerai
mon visage
auréolé de palmes

Et j’aurai pour toi
les sourires que tu veux.

Agostinho Neto, Poemas de Angola, Codecri, Rio de Janeiro, 1976

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Pour Inès, encore

Posté : 8 novembre, 2006 @ 3:54 dans - XVIIème/XVIIIème siècles, littérature et culture, Poesie | Pas de commentaires »

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Que l’air se brouille,
Et fanent les fleurs ;
Mourez, Amours,
Inès est morte.

Pauvre époux,
Lamente-toi,
Ton enchantement
N’est déjà plus tien.

La lame en secret,
A gâché son sein,
Injure barbare,
Qu’on lui a faite.

De douleur, d’effroi
Dans son char doré
Le bel astre blond
A défailli.

[...]

Des oiseaux sinistres
Ont piaillé ici,
Des loups ont hurlé,
Le sol a tremblé.

Que l’air se brouille,
Et fanent les fleurs;
Mourez, Amours,
Inès est morte.

Manuel Maria Barbosa de Bocage, A morte de Inês de Castro (1765-1805)

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