Lusopholie

Lettres, poésie et musique lusophones

Archive pour la catégorie 'Poesie'

Elle est si belle

Posté : 15 décembre, 2010 @ 8:09 dans - moyen âge/ XVIème siècle, littérature et culture, Poesie | 7 commentaires »

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Très gracieuse est la demoiselle,
comme elle est belle et jolie !

 

Dis-le, toi, marin,
qui sur les nefs navigues,
si la nef, si la voile
si l’étoile est aussi belle !

 

Dis-le, toi, chevalier,
qui sous les armes vis,
si le cheval, si les armes,
si la guerre est aussi belle !

 

Dis-le, toi, petit pâtre,
qui gardes les troupeaux,
si le bétail, si les vallées,
si la sylve est aussi belle !

Gil Vicente, (v.1465 – 1536) in O Auto da síbila Cassandra, 1503

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la reine morte

Posté : 27 novembre, 2010 @ 8:53 dans - moyen âge/ XVIème siècle, littérature et culture, Poesie | 7 commentaires »

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Dona Inês parle :

Où trouverai-je un cœur
si dur et sans compassion,
qu’il ne sera pas ému
par si grande cruauté,
par cette mort sans raison ?
Pauvre de moi, innocente,
qui pour tant de fervente
loyauté, de foi, d’amour,
pour le prince, mon seigneur,
fus cruellement tuée !

Ce malheur qui m’est échu,
non content de m’achever,
pour m’affliger davantage
m’a mise en la position
de me faire choir de très haut ;
car, si quelqu’un m’avait tuée,
avant que j’aime si fort,
je n’eus pas brûlé dans les flammes,
je n’eus connu ni père, ni enfants,
et personne ne m’eût pleurée.

J’étais encore jeune fille,
je m’appelais Dona Inês
de Castro, si bien éduquée
et vertueuse que j’étais digne
du contraire de mon malheur.
Je vivais alors sans savoir
quel amour je pouvais donner
et je pouvais recevoir
et le prince m’a regardée
pour son malheur et ma fin !

Il se mit à me désirer,
il s’employa à me servir ;
et la fortune ordonna
que nos cœurs se réunissent
en une seule volonté.
Il m’a connue, je l’ai connu,

il m’a aimée, je l’ai aimé,
il m’a perdue, je l’ai perdu ;

jamais jusqu’à la mort n’a tiédi
l’amour que, las ! j’avais pour lui.

Poème que Gárcia de Resende fit pour la mort de Dona Inês de Castro, que le roi Afonso IV de Portugal fit tuer à Coimbra, parce que le prince Dom Pedro, son fils, l’avait prise pour épouse et, par amour pour elle, refusait de se marier.

(Trovas que Gárcia de Resende fez à morte de Doa Inês de Castro, que El-rei Afonso o Quarto, de Portugal, matou em Coimbra, por o princepe Dom Pedro, seu filho, a ter como mulher e, polo bem que lhe queria, nam queria casar.)

Cancioneiro Geral de Garcia de Resende, 1512

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Un verre de soleil (à Lisbonne)

Posté : 23 novembre, 2010 @ 8:48 dans - époque contemporaine, musique et chansons, Poesie, vidéos documentaires | Pas de commentaires »

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Pedro Moutinho, Um copo de sol 

« Um copo de sol » est aussi le titre de son dernier album (2009).

La route

Posté : 20 novembre, 2010 @ 5:19 dans - époque contemporaine, littérature et culture, musique et chansons, Poesie | 2 commentaires »

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Pedro Abrunhosa, Estrada

 

ça sent la terre et l’essence…

Quand un bateau passe

Posté : 7 novembre, 2010 @ 9:24 dans musique et chansons, Poesie | 2 commentaires »

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Delfins, Ao passar um navio

Toutes les voix de tous les mondes doivent chanter toujours ainsi

et très tôt passe l’heure, et le rêve qui tarde
et cette voix qui pleure, c’est parce ce qu’elle sait bien…
que quand un bateau passe, la mer reste la même
que quand passe une vie, le rêve reste le même.

tout le temps en tous les mondes je devrais t’aimer pour toujours ainsi

je vais passer un bateau, voir la mer toujours la même
je vais passer une vie, mon rêve est toujours le même.

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le navire négrier

Posté : 1 novembre, 2010 @ 9:00 dans - XIXème siècle, littérature et culture, Poesie | 7 commentaires »


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Castro Alves

Chant IV

C’était un songe dantesque… le pont
Baigné de sang
rougissait l’éclat des fanaux…
Tintement des fers… claquement du fouet…
Des légions d’hommes noirs comme la nuit
En une horrible danse !

Des femmes noires, tenant à leur sein
De maigres enfants, à la bouche noire
Arrosée du sang de leur mères…
D’autres, jeunes, nues, épouvantées,
Dans ce tourbillon de spectres entraînées,
Angoisse et douleur vaines !

Et l’orchestre se rit, ironique, strident…
Et de la ronde fantastique, le serpent
Fait de folles spirales…
Si le vieillard halète, s’il glisse sur le sol,
On entend des cris . . . le fouet claque
Et la ronde s’affole…

Rivée aux maillons d’une seule chaîne,
La foule affamée titube
Et pleure, et danse !
L’un délire de rage, un autre perd le sens,
Un autre, que le martyre rend fou,
Chante, gémit et rit !

Le capitaine commande la manoeuvre
Puis, regardant le ciel qui se dédouble,
Si pur sur l’océan,
Au milieu de l’épaisse fumée, dit :
« Claquez du fouet, matelots !
Faites-les danser plus fort ! »

Et l’orchestre se rit, ironique, strident…
Et de la ronde fantastique le serpent
Fait de folles spirales…
Comme en un songe d’enfer les ombres volent !
Cris, soupirs, jurons, et prières résonnent !
Et le Diable est content !

Antônio Frederico de Castro Alves (Bahia) 1847-1871

(Abolition de l’esclavage au Brésil : 13 mai 1888)

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Souffle le vent…

Posté : 30 octobre, 2010 @ 4:21 dans - époque contemporaine, littérature et culture, musique et chansons, Poesie | 2 commentaires »

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Joana Amendoeira, Sopra o vento

Porto Côvo

Posté : 24 octobre, 2010 @ 7:03 dans musique et chansons, Poesie | 2 commentaires »

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Rui Veloso, Porto Côvo

Je mâchouille une orange sur la falaise
Je vois le monde bleu en face de moi,
J’écoute un rossignol aux alentours,
Dans le calme imprévu du couchant

En bas des feux tremblent dans les tentes
Au large les eaux brillent comme de l’argent
Et la brise raconte d’anciennes légendes
De ports et de baies emplies de pirates

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Il y avait un pêcher dans l’île
Planté par un Vizir d’ Odemira
On dit que par amour il s’est tué jeune
Ici, à l’endroit de Porto Covo

La lune est descendue sur cette paix
Et règne sur toutes ces lumières
Autour toute la vie se complaît
Pendant qu’un sar grille dans la braise.

Au loin la citadelle d’un navire
S’allume sur la mer comme un désir
Derrière moi le souffle du destin
Me rend au souvenir de l’Alentejo

 

Il y avait un pêcher dans l’île
Planté par un Vizir d’ Odemira
On dit que par amour il s’est tué jeune
Ici, à l’endroit de Porto Covo

Je mâchouille une orange sur la falaise
Je vois en face de moi le bleu sombre
Je pourrai être un poisson dans la marée
Qui nage sans avenir ni passé

Il y avait un pêcher dans l’île
Planté par un Vizir de Odemira
On dit que par amour il s’est tué jeune
Ici, à l’endroit de Porto Covo

(Musique Rui Veloso, Paroles Carlos Tê)

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