Lusopholie

Lettres, poésie et musique lusophones

Archive pour la catégorie 'musique et chansons'

Encore cinq

Posté : 15 avril, 2007 @ 8:55 dans - époque contemporaine, littérature et culture, musique et chansons, vidéos documentaires | Pas de commentaires »

(Zeca Afonso)

Venham mais cinco
Duma assentada que eu pago já
Do branco ou tinto
Se o velho estica eu fico por cá

Se tem má pinta
Dá-lhe um apito e põe-no a andar
De espada à cinta já crê que é rei
Dàquém e Dàlém Mar

Refrain : Não me obriguem à vir para a rua gritar
Que é já tempo d
‘embalar a trouxa e zarpar

A gente ajuda
Havemos de ser mais eu bem sei
Mas há quem queira
Deitar abaixo o que eu levantei

A bucha é dura
Mais dura é a razão que a sustem
Só nesta rusga
Não há lugar pr’ós filhos da mãe

Bem me diziam
Bem me avisavam como era a lei
Na minha terra
Quem trepa no coqueiro é o rei

Il s’agit d’une chanson d’intervention, c’est pourquoi le sens n’en est pas évident : sous-entendus et double-sens sont nombreux.

Essai de traduction :

Amenez encore cinq verres d’un coup, je paie tout de suite, du blanc ou du rouge, si le vieux s’en va moi je reste là.

S’il a une sale tête, donnez-lui une baffe et faites-le dégager, l’épée à la ceinture, il se prend pour le roi d’ici et d’outre-mer.

Refrain : Ne m’obligez pas à sortir dans la rue pour crier qu’il est temps de faire vos malles et de vous tirer.

On va aider, on sera plus nombreux, je sais bien,mais il y en a qui veulent faire tomber ce que j’ai créé

Le pain est dur, la vie est dure à gagner, plus dure en est la raison, dans cette manif, pas de place pour les fils de pute.

On m’avait bien dit comment était la loi, dans mon pays, celui qui grimpe au cocotier est le roi.

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tristesse et bonheur

Posté : 4 avril, 2007 @ 12:32 dans musique et chansons, Poesie | 2 commentaires »

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Antônio Carlos (Tom) Jobim et Vinícius de Moraes

(La conversation qui précède est en italien...)

 

La tristesse n’a pas de fin
Mais le bonheur, si

Le bonheur est comme la plume
Que le vent emporte dans l’air
Elle est si légère
Mais sa vie est brève
Elle a besoin que le vent ne s’arrête jamais

Le bonheur du pauvre paraît
La grande illusion du carnaval
On travaille toute l’année
Pour un moment de rêve
Pour se déguiser
En roi, en pirate ou en jardinier
Et le mercredi tout est terminé

Le bonheur est comme la goutte
De rosée sur un pétale de fleur
Il brille tranquille
Puis doucement oscille
Et tombe comme une larme d’amour

Le bonheur est une bonne chose
Et si délicate aussi
Il a des fleurs et des amours
De toutes les couleurs
Il a des nids d’oiseaux
Il a tout ce qui est bon
Et c’est parce qu’il est si délicat
Que je m’en occupe toujours si bien.

Mon bonheur est en train de rêver
Dans les yeux de celle que j’aime
Il est comme cette nuit, qui passe, qui passe,
En quête de l’aube
Parlez doucement, s’il vous plaît
Pour qu’il se réveille heureux avec le jour
En offrant des baisers d’amour

Vinícius de Moraes / Tom Jobim (Rio de Janeiro), « A felicidade » (Chanson du film Orfeu Negro)

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Lagos, passé et présent

Posté : 20 mars, 2007 @ 9:57 dans musique et chansons, vidéos documentaires | 3 commentaires »

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Dulce Pontes chante Mar português, poème de Fernando Pessoa, et la Chanson de la mer

En face du fort, le « marché aux esclaves », qui était en fait le bâtiment où on enregistrait ses « achats » et où on payait ses taxes :

escravos2.jpg

On voit passer D. Sebastião, statue de João Cutileiro, et dans le port, à la fin du film, la caravelle Boa Esperança, réplique des caravelles à deux mâts qui ont emmené les navigateurs vers le nouveau monde.

boaesperanca.jpg

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Taiguara, Zumbi

Posté : 14 mars, 2007 @ 11:45 dans - époque contemporaine, littérature et culture, musique et chansons | Pas de commentaires »

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Taiguara, La Révolte du Borel (quartier de Rio)

Il existe un peuple qui prête le drapeau
Pour couvrir une telle lâcheté et infamie,
La fureur du poète cria ainsi la douleur
De l’esclave noir qui souffrait tant

Et aujourd’hui,se souvenant de Castro Alves,
Le peuple danse la samba et traverse les mers
Et nous renvoie un chant afro-bantou …
la lutte qui est née avec Zumbi dos Palmares

Oiá, salut, Zumbi… courageux frère
Tu as donné ta propre vie pour ne pas trahir
Ceux qui, là-bas au Quilombo,
Ont tapé sur tes épaules un authentique « congo » (
danse africaine)
mort oui !
esclave non !
On chante ta mémoire à la Ferme du Ciel
La voix des employés est celle du Borel

Allez, paume, paume paume…
Allez, pied, pied, pied…
Tourne, tourne, tourne, petite
Tu es venue de Guinée
Mais tu existes…

(Voir l’article précédent, « Palmares, quilombo », et aussi « Le navire Négrier », poème de Castro Alves)

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Un peu d’humour, et de saudade

Posté : 15 février, 2007 @ 10:00 dans - époque contemporaine, littérature et culture, musique et chansons | 2 commentaires »

http://www.dailymotion.com/video/5XylZwIlwjBXy2m3O

Tourné à Odivelas (barrage du Vale da Ganza)

Petit désaccord sur la route à suivre (c’est à droite ? Non, à gauche ! Non, à droite !)

Chanson (d’Amália Rodrigues, ici c’est Dulce Pontes qui chante)

Je ne sais pas pourquoi j’aime tant Évora
Oui, je me souviens d’Évora
Quand j’arrive au bord du Tage
Les vagues m’emportent.

J’ai quitté l’Alentejo
J’ai regardé en arrière en pleurant
Alentejo, de mon âme
Tu es tellement loin.

Moissonneuse, sous la chaleur
Sous la chaleur, hélas, coupant le blé
Moissonne les peines de mon âme
Moissonne-les, emporte-les.

Bento Caeiro / Joao Camilo

ceifeira1.jpg

 

La file de fourmis qui explorait l’arête gauche, corrodée, du bassin, venait de découvrir la jambe du stagiaire. Il les écrasait une à une entre ses doigts, en s’efforçant de ne pas se mettre à s’agiter de façon inévitablement ridicule. Aucun insecte, ni volant ni rampant, ne paraissait incommoder Bárbara Emília, appuyée les yeux fermés à l’armature de la treille.
- Et après ?
- Alors, après c’est quand les remises ont commencé, tous ces trucs-là. Je suis contente de ne rien à voir avec tout ça. Grâce à Dieu, je suis dactylo, n’est-ce pas ?
Maintenant il y avait aussi une abeille qui rétrécissait ses cercles autour de lui.
- Il y aurait eu une honte quelconque à être moissonneuse ?
Moissonneuse sous la chaleur, sous la chaleur, hélas, coupant le blé, chantonna-t-elle comme si aucune provocation ne pouvait atteindre son trône champêtre de reine, du haut d’un bassin recouvert d’une treille. Moissonne les peines de mon âme, moissonne-les, emporte-les. Elle lui lança deux grains de raisin, encore verts et durs, sans même se donner la peine d’ouvrir les yeux. Il avait réussi à se placer, penché, dans l’unique position où le soleil tapait sur son visage mais où tout le reste de son corps était à l’ombre.
- Même si ce n’était pas une honte ce serait une plaie, jeune homme. Parce que quand la réforme agraire a commencé à battre de l’aile, quand les grands propriétaires sont revenus, et d’autres venus d’on ne sait où pour saisir aussi des terres, quand il a commencé à apparaître ces lois qui disaient qu’il fallait tout recomposer comme c’était avant, les premières à se retrouver au chômage ont été les femmes. Ce sont toujours les femmes qui trinquent, sauf que celles-là l’avaient déjà presque oublié. Tout le monde parle beaucoup des chômeurs de la réforme agraire, mais si tu regardes bien c’est presque tous des femmes. C’est comme ça, c’est tout. Quand le mal atteindra les dactylos je me plaindrai aussi.

Clara Pinto Correia, Adeus, princesa, Relógio d’Água, 1985

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